Kahofi SUY

APSFD-CI forme les agents de crédit

Les agents de crédit à l’assaut du diplôme professionnel en microfinance
Les agents de crédit à l’assaut du diplôme professionnel en microfinance

La Côte d’Ivoire aura 19 candidats en lice pour le diplôme professionnel en microfinance le 31 mai prochain. Avant l’examen, les candidats ont été formés par l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés de Côte d’Ivoire (APSFD-CI).

L’atelier de formation organisé du 3 au 20 mai s’inscrit dans le cadre d’une convention établie entre l’APSFD-CI et le Centre de formation de la profession bancaire de Paris (CFPB-France). Il s’agit de la 3ème formation du genre après les deux premières de l’année 2015. « Pour nous lancer dans ce processus de renforcement des capacités, nous sommes partis d’un constat : les agents de crédit qui sont un maillon essentiel de la microfinance avaient réellement besoin d’être formés » souligne Hervé Roland Kouassi, responsable de la formation à l’APSFD-CI. L’atelier qui s’est achevé le 20 mai avait donc un double objectif : préparer les candidats à un diplôme international très sélectif et au-delà les rendre plus efficace dans leurs activités de gestion quotidienne du crédit.

La structure des cours a donc été construit en tenant compte de ces deux objectifs nous indique Abouo N’guessan Réné formateur et expert en banque et finance. Le cadre réglementaire de la microfinance et de la banque, les bonnes méthodes de gestion du crédit, les aspects commerciaux, la communication avec le client et sa fidélisation sans oublier tout le processus de montage du crédit sont quelques modules dispensés. « Il a aussi été question de la psychologie et de la sociologie du client pour mieux le connaître » tient à préciser Youcouri Tanoh François consultant-formateur en microfinance et gestion de projet. La formation a été bénéfique pour les 19 apprenants si l’on s’en tient à leur témoignage. « Nos capacités ont été effectivement renforcées » se réjouit Rosabelle Akpoué gestionnaire de crédit de la Mutuelle des agents de l’eau et de l’électricité (MA2E). Pour Frédéric Amien chef d’agence de la CEDAI-CI « c’est son activité de gestion quotidienne du crédit qui va indéniablement s’améliorer ».

Après l’étape de la formation, les agents de crédit seront donc soumis à un examen ce 31 mai en vue de décrocher le diplôme professionnel en microfinance. Lors des deux premiers examens, la Côte d’Ivoire grâce aux efforts de l’APSFD-CI a enregistré d’excellent taux de réussite. 86, 36% pour la première session et 86,96 % pour la seconde. Des résultats qui poussent Cyrille Tanoé le directeur exécutif l’APSFD-CI à espérer un taux de réussite de 100% pour la première promotion de l’année 2016.

SUY Kahofi


La Police ivoirienne en guerre contre les « microbes »

La Police déterminée à rassurer les populations
La Police déterminée à rassurer les populations

Après plusieurs semaines de trêve, la traque aux microbes reprend de plus belle. La police ivoirienne entend mettre hors d’état de nuire ces délinquants à la tétine qui terrorisent les populations d’Abidjan.

Depuis le début du mois de mai, des images insoutenables d’hommes et de femmes balafrés à la machette circulent en masse sur les réseaux sociaux. Les auteurs de ces attaques sont bien connus des Ivoiriens depuis 5 ans. Il s’agit des microbes, ces jeunes délinquants qui opèrent dans la ville d’Abidjan munis d’armes blanches et dont la brutalité des crimes suffit à en terroriser plus d’un ! Ces dernières semaines, ils ont ajouté à la liste de leurs victimes un nombre plus important de commerçantes et de femmes enceintes sans défense. Les microbes ne se contentent pas de dépouiller leurs victimes, mais prennent un malin plaisir à faire couler leur sang et à brutaliser sauvagement les plus chanceux. Pour les neutraliser, la police ivoirienne vient de lancer l’opération « épervier ». Une énième opération anti-microbes qui mobilise 4 unités de la police nationale de Côte d’Ivoire. Il s’agit du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO), la Brigade anti-émeute (BAE), la Police Judiciaire (PJ) et la Police anti-drogue (PAD).

Le déploiement de ces quatre (4) unités a permis d’interpeller 250 personnes dont l’âge varie entre 10 et 30 ans dans les communes d’Abobo, où le phénomène des microbes est né, et celle de Yopougon, où ces derniers jours des crimes crapuleux ont été de nouveau enregistrés. L’opération va se poursuivre pour gagner en intensité dans plusieurs autres secteurs de la ville d’Abidjan comme Cocody-Angé, Attécoubé ou Adjamé pour stopper ces enfants à la machette qui endeuillent chaque jour des familles sur leur passage. La trêve entre les forces de l’ordre et les microbes s’achève mais les populations de la capitale économique ivoirienne espèrent que la lutte contre ces délinquants à la tétine va s’étendre au-delà de l’opération épervier. En effet, à plusieurs reprises, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité a lancé des opérations promettant de soulager les Ivoiriens de ces enfants-tueurs. Cependant, après les descentes de la police, la rage des microbes était multipliée par deux et leurs attaques devenaient de plus en plus violentes.

Le phénomène des microbes, toute la toile ivoirienne en parle et notamment le chroniqueur Daouda Coulibaly avec sa dernière vidéo :


SUY Kahofi


Simone Gbagbo : le procès bis !

Simone Gbagbo de nouveau face au juge
Simone Gbagbo de nouveau face au juge

L’ex-Première dame de Côte d’Ivoire va de nouveau se retrouver devant le juge ce 9 mai. Après une première condamnation aux assises, elle doit répondre de nouveaux chefs d’accusation.

20 ans. Voici la peine privative de liberté que Simone Gbagbo a écopée lors de sa première comparution devant la justice ivoirienne le 10 mars 2015. Aux côtés de plusieurs autres co-accusés, dont des barons du Front Populaire Ivoirien (FPI), elle était poursuivie pour plusieurs chefs d’accusation dont l’atteinte à la sûreté de l’Etat. Ce premier procès devant la cour d’assises résulte du refus de l’Etat de Côte d’Ivoire de transférer Simone Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI) bien qu’ayant déjà « livré » Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Les deux hommes politiques sont actuellement jugés à La Haye.

Lors du premier procès de Simone Gbagbo, le seul plaignant était l’Etat de Côte d’Ivoire. Les présumés victimes et/ou témoins oculaires des faits documentés par l’accusation n’ont été entendus que pour aider la justice à faire éclater la vérité. Finalement, les témoignages, les aveux des accusés, les procédures et même le verdict de ce procès ont fait couler beaucoup d’encre et de salive ! La défense a notamment dénoncé un procès purement politique avec une « distribution » de peine. « Vingt ans, si ça repose sur des faits, sur des preuves, nous pouvons l’accepter. Mais ça a été fait à la tête du client. Si nous sommes abattus, ce n’est pas parce que ce sont des condamnations de vingt ans, c’est parce que le droit n’a pas été dit » a soupiré le 10 mars 2015 Me Mathurin Dirabou, l’un des avocats de l’ex-première dame.

Mais la défense n’est pas la seule à se plaindre de ce marathon judicaire aux conclusions très peu convaincantes. A titre d’exemple, l’ONG Human Rights Watch a dénoncé un procès « inéquitable », mais aussi « insuffisant », puisqu’il n’abordait que des crimes contre l’Etat et non contre les victimes. En retournant devant la cour d’assises pour une seconde fois, Simone Gbagbo n’est plus poursuivie pour les mêmes chefs d’accusation mais cette fois ci pour crime de sang.

Pour certains puristes du droit, la notion de crime de sang est une expression sans réelle valeur juridique. Cependant, elle est tombée dans les usages courant du droit pour qualifier certaines infractions passibles de la cour d’assises. Ces infractions impliquent bien entendu la mort d’une ou de plusieurs personnes. Dans le droit ivoirien, c’est le caractère crapuleux du crime qui est mis en exergue. Il peut donc être question d’un viol, d’un meurtre ou d’un assassinat. « Le procureur de la République contre Simone Gbagbo » sera de nouveau le titre de ce feuilleton judiciaire qui s’ouvrira ce 9 mai sauf changement de dernière minute. D’autant plus qu’initialement annoncé pour le 25 avril dernier, il a été reporté !

L’Etat de Côte d’Ivoire n’est peut-être plus la victime mais il est à l’initiative de cette nouvelle affaire. Cependant, la lecture de l’acte d’accusation permettra in fine de savoir si ce procès s’ouvre pour que la situation des victimes soit définitivement prise en compte par la justice ivoirienne. A ce niveau, les associations de victimes pourraient se constituer partie civile en ne fournissant pas seulement au procureur des témoins. Elles ont, grâce à ce nouveau procès, une occasion unique de se faire entendre et d’exiger des réparations. A moins que les seules réparations prévues soient celles du Fonds d’indemnisation des victimes mis en place par l’Etat début 2016.

Suy Kahofi


Pourquoi pas du « vert » pour faire de la concurrence à la CIE ?

Les énergies renouvelables, une alternative pour démocratiser l’accès à l’électricité
Les énergies renouvelables, une alternative pour démocratiser l’accès à l’électricité

Après trois semaines d’intense grogne sociale marquée par des grèves et des mouvements de dénonciation de cyber-activistes sur les réseaux sociaux, le président Alassane Ouattara s’est adressé ce 1er mai aux ivoiriens avec une volonté de calmer ses concitoyens. D’importantes promesses ont été faites notamment dans le secteur de l’eau et de l’électricité, du renouvellement du permis de conduire et d’appui aux syndicats.

L’un des pans du discours du président Alassane Ouattara qui a sans doute retenu l’attention de nombreux ivoiriens est certainement la déclaration relative au monopole de la distribution de l’électricité par la CIE (Compagnie Ivoirienne d’Electricité). Un monopole qui a été perçu par moment comme le symbole du néo-colonialisme. Un filon exploité dans un passé récent par certains politiciens alors que la Côte d’Ivoire et la France, en apparence, ne semblaient pas filer le parfait amour !

A analyser de près, ce n’est pas autant le monopole du secteur de l’électricité par la CIE qui pose problème. C’est au fond la qualité du service qui laisse à désirer ! Trois problèmes majeurs reviennent sans cesse : les coupures intempestives, les tarifications inexplicables et les hausses liées à des taxes connexes. A cela s’ajoute le phénomène du « courant banan banan »* que certains agents de la CIE semblent encourager selon les témoignages recueillis auprès de plusieurs abidjanais. En trouvant des solutions sur le long terme à tous ces problèmes, le consommateur ne se sentirait en rien lésé chaque fois qu’il reçoit sa facture. Les plaintes dans les agences de la CIE, les séquestrations d’agents commis à la distribution des factures et les branchements parallèles disparaitront peu à peu.

Les solutions sur le long terme, voici ce que les consommateurs réclament depuis des années. C’est bien l’une des raisons qui motive l’appel des consommateurs à casser le monopole de la CIE. En libéralisant le secteur, la compétition entre plusieurs compagnies pourrait aboutir à une meilleure qualité du service. Mais en attendant que sonne l’heure de la libéralisation, une autre alternative pour « concurrencer » la CIE existe. Il s’agit des énergies renouvelables !

Booster la révolution verte

A défaut d’avoir un décret de libéralisation du secteur de l’électricité et des investisseurs pour concurrencer la seule entreprise qui fait la pluie et le beau temps, certaines sources peuvent naturellement faire de la concurrence à la CIE. La biomasse et le solaire peuvent rendre les ménages auto-suffisants en électricité. A ce jour ces deux systèmes de production de l’électricité ne représentent que 2,5 et 3% du mix énergétique ivoirien. Le pays veut faire passer cette part à 15% pour pouvoir relever plusieurs défis dont l’accès à l’électricité dans les zones périurbaines défavorisées mais aussi et surtout dans les zones rurales bien souvent éloignées des installations électriques existantes. En ligne de mire, 2000 villages connectés au réseau électrique en 2020 dont 800 d’ici fin 2016. Ces villages pourront être alimentés par des kiosques solaires autonomes, encore faut-il avoir les moyens et surtout la volonté de les installer. En effet il existe en Côte d’Ivoire un véritable paradoxe entre l’ambition de développement durable du Gouvernement et les moyens dégagés pour la soutenir. Le Ministère de l’environnement, de la salubrité urbaine et du développement durable ne bénéficie que de 0,5% du budget annuel de l’Etat de Côte d’Ivoire estimé 7,6 milliards d’euro (5014,3 milliards f CFA). Au sein même dudit ministère, seul 1% du budget est alloué au développement durable !

Passer du discours aux actes

Il va falloir passer des discours et des bonnes intentions aux actes concrets car la Côte d’Ivoire possède un réel potentiel pour booster les énergies renouvelables. A titre d’exemple, le pays dispose d’un gisement inexploité de biomasse estimé à 12 millions de tonne/an. Son exploitation pourrait se faire dans l’esprit d’un partenariat public-privé car de nombreuses entreprises ivoiriennes ont une solide expérience à ce niveau. C’est le cas des entreprises agro-alimentaires dont plusieurs sites sont autonomes en électricité grâce à un circuit fermé alimenté en biomasse. Au niveau du solaire, plusieurs entreprises proposent déjà des solutions intéressantes cependant elles font face à d’énormes difficultés. En Côte d’Ivoire l’énergie solaire coûte chère…et même trop chère ! Il faut compter entre 850.000 et 7 millions de f CFA pour l’installation domestique d’un panneau solaire. Un coût hors de portée pour de nombreux ivoiriens. Ces prix découlent du taux de 20,7% de taxe cumulé sur l’importation des panneaux solaires. L’Etat pourrait booster ce secteur en s’engager à subventionner l’installation du solaire pour les villages, à encourager la production au plan local des équipements et surtout à défiscaliser les intrants importés.

Suy Kahofi

*courant banan banan : branchement anarchique sur le réseau public


Papa Wemba, dernière scène pour la légende congolaise

Papa Wemba n’est plus !
Papa Wemba meurt à la tâche !

C’est une légende de la musique africaine qui vient de s’éteindre. Le « roi de la rumba » congolaise, Papa Wemba, est décédé ce dimanche au petit matin à l’âge de 66 ans dans la capitale économique ivoirienne.

Jules Hungu Wembadio Pene Kikumba de son vrai nom était l’artiste le plus attendu de ce FEMUA 9 en raison de sa longue absence des scènes ivoiriennes. Papa Wemba avait promis une fête inoubliable aux ivoiriens et mélomanes venus du monde entier mais le king de Kinshasa n’a pas pu honorer cette dernière promesse. Et c’est face à ces fans qu’il a déposé d’une manière très brutale le micro. Wembadio était en pleine prestation autour de 5 heures temps universel quand il entame une quatrième chanson. Le public fredonne avec lui son répertoire connu de millier d’africains quand tout à coup la légende de la musique congolaise s’effondre de tout son poids. Aussitôt à terre que les sauveteurs accourent sur scène pour lui apporter assistance devant un public médusé. Papa Wemba est aussitôt évacué vers l’hôpital le plus proche mais il ne reviendra pas sur scène rassurer les fans resté à l’attendre…en vain ! Tristesse, amertume et désolation se lisent sur les visages et l’esprit festif du FEMUA s’est aussitôt envolé. Comment la fête pourrait se poursuivre sans cette icône de la musique africaine se demande les mélomanes. A cette question le groupe Magic System a décidé d’y répondre en mettant fin à la neuvième édition du festival.


SUY Kahofi