Kahofi SUY

A chacun son 11 avril !

Laurent Gbagbo arrêté le 11 avril 2011

En Côte d’Ivoire, le 11 avril est un anniversaire au double sens qui montre combien de fois les ivoiriens restent divisés sur la lecture de leur histoire récente. Pour les partisans de Laurent Gbagbo, c’est le jour de la mort de la démocratie ivoirienne et pour les partisans d’Alassane Ouattara le jour de la libération. Une divergence qui montre combien de fois la cohésion sociale est loin d’être un acquis.

Il y a 5 ans jour pour jour, 83 missiles et un nombre tout aussi impressionnant de roquettes étaient tirés par l’armée française sur la résidence du président Laurent Gbagbo où il était retranché avec femme, enfants, sympathisants et collaborateurs. Les images qui suivront sa capture n’avaient jamais été vues au pays des éléphants. Militaires exécutés sur des bases ethniques, ministres de la République humiliés et tabassés, bruits de viol sans oublier le pillage en règle d’une résidence construite pierre par pierre par le père de la Nation Ivoirienne, Félix Houphouët Boigny. Ironie de la bêtise, ceux qui se réclament héritiers d’Houphouët Boigny sont ceux qui sont venus raser la maison où il reposait son corps et après lui, d’autres présidents que la Côte d’Ivoire a connu ! Le 11 avril 2011, la rue ne connaitra pas un sort meilleur avec des opérations de chasse à l’homme, des exécutions sommaires et des pillages attribués aux hommes d’Alassane Ouattara qui prenaient le contrôle de la capitale économique ivoirienne. Les récits les plus morbides parlent d’hommes égorgés comme de vulgaires moutons lors d’une fête de tabaski !

5 ans de retour à une relative stabilité sociale mais le temps, loin de calmer les cœurs meurtris, a plutôt accentué les haines. La justice des vainqueurs dénoncés par les ONG nationales et internationales, l’impunité et la grâce accordée aux ex-rebelles et aux commandants de zone sans oublier la présence de Laurent Gbagbo à la CPI auront contribué à plomber le processus de réconciliation nationale. 5 ans après l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir et malgré ses beaux discours les prisons sont toujours bondées de détenus politiques. Les rancœurs persistent 5 ans après la crise post-électorale, symbole de l’échec d’Alassane Ouattara qui avait promis de réconcilier les ivoiriens dès son arrivée au Palais présidentiel. En effet les routes et les ponts ne suffisent pas à promouvoir le vivre ensemble et la cohésion nationale. Il faut plus et c’est bien cette équation qu’Alassane Ouattara peine à résoudre.

SUY Kahofi


Comment protéger les jeunes africains du terrorisme ?

Bel Mocktar, Abubakar Shékau…des émirs du crime qui abusent de la jeunesse
Bel Mocktar, Abubakar Shékau…des émirs du crime qui abusent de la jeunesse

Les récentes attaques terroristes en Afrique de l’ouest ont permis aux populations de découvrir le visage des groupes armés qui endeuillent le monde. Une actualité sécuritaire qui doit obliger les dirigeants des pays africains à s’attaquer aux racines profondes du mal.

Chaque bombe qui explose, chaque rafale de kalachnikov qui fauche des vies, chaque grenade qui est lancée sur une terrasse ou dans un hôtel pour tuer des innocents est une nouvelle victoire célébrée par les terroristes dans une partie du monde. Des vidéos de propagande à la gloire des auteurs de ces crimes crapuleux sont publiées via les réseaux sociaux. Des communiqués et des photos sont également envoyés aux organes de presse avec l’identité réelle de ces héros d’un genre particulier. Ce qui frappe à la vue des photos de ces combattants d’Allah comme les appellent leurs mentors est surtout la fraicheur de leurs visages. La majorité des terroristes, véritables kamikazes ou volontaires au suicide sont des jeunes. AQMI, Boko Haram, Al mourabitoune et les autres gangs dirigés par les émirs du crime recrutent majoritairement des jeunes.

La jeunesse africaine, une proie facile pour les terroristes en raison de la situation de précarité sévère dans laquelle elle évolue. Chômage, manque de repères socio-politiques sérieux, discrimination basée sur l’ethnie ou l’appartenance religieuse sont autant de problèmes que ces jeunes vivent. Véritables laissés pour compte dans de nombreux pays, certains jeunes ne trouvent d’alternative que dans la promotion du crime. Les plus audacieux n’hésitent pas à rejoindre les groupes armés qui pullulent sur le continent ou de plus en plus aujourd’hui à rejoindre les groupes terroristes. Ce choix, quoi qu’on le dise est dicté par la pauvreté. Les cas de recrutement forcés étant rares, il est important de se tourner vers les arguments avancés par Bel Mocktar, Abubakar Shékau et les autres barons du terrorisme en Afrique de l’ouest pour appâter les jeunes. Les groupes terroristes comme les organisations mafieuses sont des conglomérats du crime très prospères qui peuvent s’offrir les services de n’importe qui. Du chimiste expert des explosifs au jeune chômeur dans un quartier pauvre de Bamako en passant par un militaire exilé, l’argent ne manque pas pour recruter et les chiffres le montrent. En effet, le business dans le sahel aux mains des terroristes en 2013 et 2014 a procuré 3,5 milliards de dollar ! Une somme assez consistante qui peut aisément permettre aux groupes terroristes d’acheter armes, munitions et surtout de pouvoir recruter des jeunes.

Sensibilisation et emplois contre le terrorisme

Une étude de la Banque Mondiale publiée en 2009 souligne que 40% des jeunes qui rejoignent les rangs des groupes terroristes ou les rébellions le font pour des raisons sociales. Il est donc clair que la lutte contre le terrorisme ne peut pas seulement se limiter à un renforcement du potentiel militaire des pays menacés et/ou touchés. La réponse au terrorisme est aussi sociale notamment sur la question de l’implication des jeunes dans cette entreprise criminelle. Il faut impérativement trouver des débouchés socio-économiques à la jeunesse pour assurer son bien-être car l’oisiveté est mère de tous les vices. Il serait difficile de croire qu’un jeune entrepreneur, fonctionnaire d’Etat, promoteur d’une PME et qui nourrit une famille puisse tourner le dos à son gagne-pain pour être volontaire au djihâd ! Plus que jamais, les programmes de promotion de l’entreprenariat jeune, la valorisation du recrutement des 18 à 35 ans, les lignes budgétaires dédiés à la jeunesse pour sa formation et son éducation citoyenne doivent être renforcés. Si les Etats africains ne s’engagent pas sur cette voie, il y a de forte chance que la situation s’empire dans les années avenirs. En effet, la Fondation Koffi Annan estime que lors de la prochaine décennie, 11 millions de jeunes demandeurs d’emploi seront enregistrés sur le continent chaque année. En d’autre terme, de 2017 à 2027, 110 millions de jeunes africains seront présents sur le marché de l’emploi !

Il faudra occuper ces jeunes au risque de les voir rejoindre les rangs des groupes terroristes. Car comme disait le politologue camerounais Achille Mbembe, « faire la guerre devient un travail comme les autres dans tous nos pays » africains ! Si les jeunes africains ne trouvent pas des emplois honnêtes rémunérés, ils iront voir ce que le crime peut offrir. En effet, les dollars du terrorisme ne sont pas marqués du sceau d’Al Qaeda. Ils peuvent servir à louer un appartement, à acheter de la nourriture ou un bien quelconque. L’Afrique ne peut pas s’inscrire dans un perpétuel et sempiternel élan de sensibilisation contre le terrorisme. Il est temps que les dirigeants africains s’asseyent avec leur jeunesse pour trouver ensemble des solutions durables à la question du terrorisme. Les jeunes sont les premières victimes du terrorisme et leurs avis comptent dans le vaste mouvement de lutte contre ce fléau sécuritaire.

SUY Kahofi


Les jeunes ivoiriens sensibilisés sur les dangers de la migration clandestine

La migration clandestine expliquée par Grégoire Déniau et Guillaume Martin
La migration clandestine expliquée par Grégoire Déniau et Guillaume Martin

Une conférence autour de la question de la migration irrégulière a eu lieu ce 24 mars à l’initiative de la Direction générale des Ivoiriens de l’extérieur du Ministère de l’intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur. Une rencontre qui a permis de présenter les dangers que doivent affronter les volontaires au départ.

Choisir de partir loin de sa terre natale pour des raisons économiques, politiques ou pour des besoins de formation n’est pas en soi une mauvaise chose. Cependant, c’est la voie que choisi le volontaire au départ qui pose par moment problème. Partir pour l’Europe, les Etats-Unis ou le Canada est devenu une obsession pour de nombreux jeunes africains qui n’hésitent pas à choisir la voie de la clandestinité pour réaliser leur rêve. Les dangers qu’ils courent sur les routes de la migration irrégulière sont importants et il était bon que la jeunesse ivoirienne puisse le savoir. C’est la raison pour laquelle la Direction générale des Ivoiriens de l’extérieur et son partenaire la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté ont réuni les jeunes autour du thème : « les dangers de la migration irrégulière et le mythe du transit« .

La conférence publique qui s’est tenue à la maison des entreprises (CGECI) au Plateau a enregistré également la participation du Ministère de la promotion de la jeunesse, de l’emploi des jeunes et du service civique (MPJEJSC), de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), du Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD) et du Conseil de la communauté marocaine de l’étranger (CCME). La méthodologie de cette conférence a consisté à présenter au public venu nombreux une production intitulée « Traversée clandestine ». Il s’agit du film des journalistes Grégoire Déniau et Guillaume Martin dans l’enfer des migrants sur la route de l’Europe. Un témoignage vivant qui montre combien de fois des hommes et des femmes perdent toute leur humanité dans leur marche vers un autre monde, présenté comme un eldorado. Cette marche est aussi celle des trafics de toute sorte, des filières clandestines de migration et de voyages incertains. En effet pour 10 migrants qui réussissent à atteindre l’Europe et à avoir un titre de séjour, il faut compter plusieurs centaines qui perdent également la vie a souligné Guillaume Martin. Au-delà, Grégoire Déniau a indiqué que même cette migration clandestine a un coût. Un droit de passage vers l’Europe sur une petite pirogue peut grimper jusqu’à 20.000 euro (13 millions de f CFA), une somme souvent mobilisé par des communautés entières. Même avec ce montant versé aux passeurs, rien ne dit que le migrant clandestin verra l’Europe d’où l’appel d’Issiaka Konaté à la jeunesse ivoirienne à renoncer à cette voie. En sa qualité de directeur de la Direction générale des Ivoiriens de l’extérieur, il a encouragé la jeunesse ivoirienne à se former et à se tourner vers les structures étatiques de promotion de l’emploi pour s’insérer dans la vie active. Car en réalité en choisissant de migrer « rien ne vous assure que votre vie sera meilleure sous d’autres cieux » a conclu Issiaka Konaté.

Le choix de migrer étant une décision basée sur le libre arbitre de chaque individu, Sophie Konaté, la chargé de programme de la Fondation Friedrich Naumann a invité les jeunes à bien se préparer avant de partir. Les questions liées à l’emploi, au logement, à la formation et même aux conditions de retour au pays doivent être scrutés de près avant de se lancer. L’Etat de Côte d’Ivoire conscient du danger que représente la migration clandestine pour la jeunesse ivoirienne a décidé de mettre sur pied des structures et des projets pour favoriser l’emploi et l’auto-emploi des jeunes. Des mécanismes qui ont été largement expliqué par le représentant du Ministère de la promotion de la jeunesse, de l’emploi des jeunes et du service civique.

Suy Kahofi


La lutte contre le terrorisme : un frein à la libre circulation ?

Les contrôles d’identité ne doivent pas conduire à des abus
Les contrôles d’identité ne doivent pas conduire à des abus

Depuis le 13 mars 2016, la Côte d’Ivoire est venue allonger la liste des pays directement touchés par le terrorisme. Une menace qui oblige le pays à prendre de nouvelles dispositions sécuritaires dont certaines ne manqueront pas de susciter le débat.

La Côte d’Ivoire est un Etat membre de la CEDEAO, une communauté qui s’est donnée pour mission de faire tomber les frontières héritées de la colonisation afin d’aboutir à une CEDEAO des peuples. Pour éteindre cet objectif, la CEDEAO s’est dotée de plusieurs textes (protocoles) dont l’un des plus importants est celui relatif à la libre circulation des personnes et des biens. Les 15 Etats membres de la communauté ont décidé à l’unanimité de ne plus imposer un visa d’entrée à leurs ressortissants. Une première qui va inspirer d’autres communautés économiques sur le continent si bien que l’on dira que la CEDEAO fut le premier espace Schengen africain ! Grâce à un passeport ou une carte d’identité biométrique, le citoyen de l’espace CEDEAO peut (en théorie) se déplacer dans les 15 Etats sans être dérangé.

Cependant, ce principe de libre circulation est à l’épreuve de la lutte contre le terrorisme. En effet, c’est le pays qui accueille le plus grand nombre de migrants sur son sol qui a décidé de durcir le ton sur la question des contrôles d’identité. Lors de sa conférence de presse du 22 mars, le ministre ivoirien de l’intérieur et de la sécurité Hamed Bakayoko a clairement indiqué que la Côte d’Ivoire a décidé « de renforcer les contrôles à ses frontières ». Toute personne qui ne possède pas un passeport ou une carte d’identité biométrique « fiable » ne pourra plus fouler le sol ivoirien. La Côte d’Ivoire entend inscrire cette démarche au compteur des mesures visant à lutter efficacement contre le terrorisme. Car selon elle, la facilité de passage aux frontières peut déboucher sur des entrées d’individus aux mauvaises intentions.

Quand le racket favorise tout…et n’importe quoi !

Dans la forme, la démarche de la Côte d’Ivoire est à saluer puisse qu’elle contribuer à maintenir une certaine vigilance sécuritaire aux frontières. Dans le fond, c’est l’application d’une telle mesure qui risque de poser problème. En effet, le protocole de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes et des biens est en réalité violé chaque jour par les agents des forces de l’ordre. Ces derniers sont bien plus préoccupés par l’argent qu’ils se font grâce au racket qu’au contrôle effectif de l’identité des personnes qui entrent et sortent du pays. Si l’aéroport échappe « au racket direct des passagers », il est important d’indiquer que les frontières terrestres sont le lieu d’abus indescriptibles des forces de l’ordre. Avec ou sans passeport ou carte d’identité biométrique, passer en territoire ivoirien vous coûtera officieusement entre 2000 et 10.000 f CFA (entre 4 et 20 $ US). Une fois cette somme versée, soyez sûr que votre identité ou le motif de votre séjour en Côte d’Ivoire deviennent secondaire pour la police. Faites le même geste à la douane et vos bagages passeront comme lettre à la poste !

Ce petit racket que certains qualifieront d’anodin est capable d’être la porte d’entrée de tout type d’individu y compris des terroristes le matériel dangereux qu’ils transportent. Pire, les situations de crise ou d’urgence sécuritaire sont des moments qui occasionnent des violations des droits de l’homme. Propos injurieux, violences physiques, actes de xénophobie et assimilation de l’étranger au terroriste peuvent être constatés lors des contrôles d’identité. Le plus important n’est pas donc d’annoncer un renforcement des contrôles aux frontières mais plutôt de veiller à ce que les policiers fassent effectivement leur travail. En ces temps où la moindre faille dans le dispositif sécuritaire national se paye cash, les unités dédiées à la surveillance du territoire doivent être sous un régime de tolérance zéro. Il ne s’agit pas pour ces unités de brimer, de rabrouer ou de renvoyer les migrants au prétexte d’une opération de lutte contre le terrorisme. Il faut avant tout penser à la pleine application des consignes de contrôle d’identité sans que cela ne débouche sur une violation du protocole de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes et des biens.

Bon à savoir

La Côte d’Ivoire est un Etat membre de la CEDEAO et à ce titre, les ressortissants des 14 autres Etats de l’organisation sont libres d’entrer sur le territoire ivoirien sans visa. Cependant, le seul document autorisé à un point d’entrée frontaliers est le passeport biométrique CEDEAO. Sans ce document, les autorités policières ont le droit de ne pas laisser passer un individu. Pour les ressortissants des pays membres de l’espace UEMOA, la carte d’identité biométrique suffit à passer la frontière ivoirienne. Cependant, si vous voyagez en traversant un pays non-membre de l’UEMOA, veillez à avoir un passeport biométrique au risque de verser de l’argent à chaque point de contrôle. En effet, la carte nationale d’identité n’est pas reconnue par certains pays (notamment anglophones) comme un document de voyage. Les cartes consulaires, les cartes d’étudiants, les cartes professionnelles ou tout d’autre document du même genre ne vous autorisent pas à entrer sur le territoire ivoirien. D’ailleurs dans le cadre du dispositif anti-terroriste ivoirien, ces documents ne seront plus acceptés aux différents points de contrôle frontaliers.

SUY Kahofi


Attaque terroriste de Bassam, fruit du laxisme du Gouvernement Ivoirien

Difficile de dire que le gouvernement a pris des dispositions pour protéger les ivoiriens (crédit photo AFP)

Voici plus de deux (2) ans que les groupes djihadistes ont clairement mis la Côte d’Ivoire sur la liste des pays qu’ils entendaient frapper. La raison est toute simple, le pays participe à la croisade anti-djihadiste mené au Mali sous la casquette de la France.

La Côte d’Ivoire est la base arrière de l’opération barkhane et c’est bien d’Abidjan que part la logistique française de l’opération. Malgré cette réalité le pays est resté très peu actif face aux menaces terroristes. Ces menaces proférées via les réseaux sociaux et relayé par de nombreux médias n’ont pas fait réagir le gouvernement ivoirien. La bande à Ouattara n’a jamais évoqué l’existence d’un plan concret de lutte anti-terroriste malgré l’arrestation de djihadistes sur le sol ivoirien. Un laxisme inexplicable alors que plusieurs spécialistes avaient déjà indiqué que les djihadistes étaient dans une logique d’extension de leur « Kalifa ».

En parlant d’élargir leurs activités criminelles, les analystes faisaient surtout référence aux menaces ouvertes envers la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Abidjan et Dakar, deux grandes capitales ouest-africaine qui avaient été jusque-là épargné se trouvaient dans le collimateur des fanatiques enturbannés. Malgré ces mises en garde, en juillet 2015 au terme d’un conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement (Bruno Koné) ira jusqu’à dire « qu’il n’y a pas de menaces réelles » de terrorisme sur le territoire ivoirien. Alassane Ouattara rectifie le tir en janvier 2016 en reconnaissant enfin que le pays était exposé. Le gouvernement ivoirien s’est juste contenté d’envoyer quelques gendarmes et policiers sans affectation camper devant des supermarchés en veillant à ce que l’Assemblée Nationale puisse voter une loi contre le terrorisme aux contours et au contenu flous.

La Côte d’Ivoire rejoint donc la liste des pays touchés par le terrorisme avec un lourd bilan, symbole de la lenteur dans la riposte et du mauvais système de sécurité. Un système de sécurité basé sur de vaines déclarations et non des actions et une préparation concrète. Le gouvernement aurait dû tenir compte du fait que la Côte d’Ivoire est un pays encore fragilisé par une décennie de crise et qu’elle avait besoin d’appui pour se préparer contre les terroristes.

Suy Kahofi