Kahofi SUY

Nouvelles tensions sur le campus universitaire de Cocody

Véhicule incendié à l’Université de Cocody
Véhicule incendié à l’Université de Cocody

Depuis ce week-end, la FESCI (Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire) a lancé un nouveau mot d’ordre de grève. Un blocus sur les activités universitaires qui commencent sur fond de violences.

Ce lundi 18 juillet, les étudiants régulièrement inscrits à l’Université de Cocody ont débuté les cours dans le calme malgré l’appel à la grève de la FESCI. Ce calme ne sera que de courte durée puisse qu’un groupe d’étudiants va investir le campus. Selon les informations recueillies sur place, les étudiants protestent contre la présence de la police sur la cité en violation des franchises universitaires. Au-delà ils demandent l’amélioration des conditions d’études, la réforme du système LMD et le maintien des étudiants dans leurs chambres. En effet, le gouvernement prévoit de libérer la cité universitaire de Cocody afin de loger les athlètes des jeux de la francophonie.

Entre 120 et 150 étudiants vêtus de rouge ont perturbé les cours dans l’objectif de se faire entendre. Pour rétablir l’ordre sur le campus, la police est intervenue avec des jets de gaz lacrymogène. Les étudiants ont riposté avec toutes sortes de projectiles notamment des pierres. Très vite, la situation va se dégrader provoquant des scènes de pillage. Laboratoires, salles de TD et bâtiments administratifs ont été vidé !

« Les manifestants se sont attaqués aux véhicules, aux bâtiments administratifs et aux policiers. Le bilan que nous avons est le suivant : deux véhicules ont été incendiés et sept autres caillassés, deux policiers blessés et des vitres de véhicules caillassées. En moyenne, 40 étudiants ont été interpelés » souligne le Commissaire divisionnaire Youssouf Kouyaté, directeur de la sécurité publique.

Les policiers sont arrivés à rétablir l’ordre sur le campus et l’espace universitaire leur a été littéralement abandonné ! Sur les origines de ces violences, les avis sont partagés. Certains étudiants estiment qu’il s’agit d’un groupuscule d’étudiants se réclamant de la FESCI qui ont fait appel à des badauds pour semer la zizanie. La FESCI de son côté reconnait avoir lancé un mot d’ordre de grève mais n’a jamais appelé à des violences. D’ailleurs, la grève est maintenue pour une semaine, indique le bureau exécutif national du syndicat étudiant.

SUY Kahofi


Abidjan à l’heure du drive avec Yaatoo

Yaatoo.ci, 1ère interface du drive en Côte d’Ivoire
Yaatoo.ci, 1ère interface du drive en Côte d’Ivoire

C’est désormais possible à Abidjan de choisir ses produits alimentaires et d’entretien sans être présent dans un supermarché. Un site de E-commerce innove en optant pour le drive comme solution pour permettre à la clientèle de faire des économies.

Le drive est une technique de vente propre au E-commerce. Au sens étymologique, il repose sur le principe assez simple d’une course sans sortir de sa voiture. Drive pour service au volant ou collecte à un point retrait permet un gain considérable de temps et d’argent pour le client. En Côte d’Ivoire, le site yaatoo.ci se positionne comme le leader du drive avec plus de 4500 produits que le consommateur peut commander depuis son domicile. Yaatoo.ci s’appuie sur l’expérience et le savoir-faire du Groupe PROSUMA, leader de la grande distribution en Afrique francophone. Dans cette première phase d’approche de la clientèle, le site de E-commerce offre une large gamme de produits alimentaires et d’entretien.

« Bien sûr nous allons nous ouvrir à d’autres produits comme l’électro-ménager » souligne Dougnan Coulibaly managing director de yaatoo.ci.

L’interface entre le client et son supermarché a été conçu de façon simple pour lui permettre de faire ses courses en ligne sans prise de tête. En effet le client passe commande sur yaatoo.ci et conserve son numéro de commande. En deux (2) heures minimum sa commande est prête et l’attend au supermarché (PROSUMA zone 4). Il ne lui reste plus qu’à s’y rendre et à régler sa course via mobile money ou en cash. Le client à même la possibilité de décaler à sa guise l’heure de retrait de ses courses en fonction de son emploi du temps. Concernant les innovations pour faciliter les achats par la technique du drive, « yaatoo.ci ambitionne de proposer d’ici peu le paiement par carte VISA et Master Card » indique Dougnan Coulibaly. A cela s’ajoutera un service de livraison pour satisfaire une autre frange de la clientèle plutôt soucieuse de recevoir son panier à domicile.

SUY Kahofi


SOROGANG : et si le guide éclairé éduquait sa jeunesse ?

Guillaume Soro doit se passer d'un certain type publicité
Guillaume Soro doit se passer d’un certain type publicité

A l’heure des générations connectées et de la e-réputation, l’homme public doit s’efforcer de soigner son image en tout temps, en tout lieu et en toute circonstance. Cela est encore plus vrai pour l’homme politique au moment où les masses font preuve d’une certaine maturité démocratique.

Il y a environ une semaine j’ai assisté à une véritable guerre ouverte sur les réseaux sociaux entre un homme politique et un journaliste. Par tweets et posts Facebook interposés, le président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire Guillaume Soro et le patron du quotidien ivoirien l’Intelligent d’Abidjan Wakili Alafe se sont empoignés publiquement. J’ai lu avec un certain amusement et une grande déception les propos violents et en dessous de la ceinture qui ont été échangés. Comme un boxeur acculé dans un coin du ring, Wakili Alafe a eu « le mérite » de tenir tout seul face aux membres de la Sorogang déchaînés comme jamais. Des injures, il y en a eu… des propos orduriers également ! Là où le débat d’idées aurait pu faire l’économie de salves verbales d’un autre âge, deux hommes ont décidé de faire baisser le niveau du débat politique. Celui qui insulte et celui qui répond sont tous deux fautifs…

Analyse politique et injures

Dans son rôle de journaliste et d’analyste politique, Wakili Alafe a tenté de décrypter la dernière sortie médiatique de Guillaume Soro. C’est bien son rôle : sinon à quoi servirait le journaliste dans un monde en quête perpétuelle de liberté d’expression ? Je ne partage pas à titre personnel tous les arguments que Wakili Alafe fait ressortir dans son papier. Mais irais-je l’insulter ? Non ! Pourquoi ? Simplement parce qu’une logique de bonne communication propose que l’on utilise la forme et le fond d’un discours pour le déconstruire. A une analyse politique, on répond par une analyse politique, peu importe le support utilisé. Loin d’épouser cette démarche, le clan Soro va se jeter sans calcul dans la boue en commettant l’erreur de sortir en premier les injures. La riposte si spontanée a-t-elle été orchestrée depuis le cabinet du président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire ? Je ne sais pas. Cependant, l’internaute de passage va noter que loin de s’inscrire dans un débat de gentleman, les échanges vont virer aux injures. Tout y passe. Enfant malade, épouse sans bague au doigt, présumé prostituée dans le lit conjugal, affiliation douteuse, nationalité entre guillemets sans compter les injures touchant à l’intimité de femmes, de mères et de pères de famille qui ne sont pas forcément des acteurs politiques.

Une pluie d’injures…
Une pluie d’injures…

Qui sort perdant ?

Pour tous ceux qui aiment les débats d’idées, le clash Wakili Alafe vs Guillaume Soro aura montré encore une fois que sur les réseaux sociaux, certains sont prêts à pondre des injures sans prendre le temps de parcourir les écrits qui sont sous leurs yeux. Je suis convaincu que tous les partisans de Guillaume Soro qui s’époumonaient sur Facebook n’ont pas tous lu l’analyse de Wakili Alafe. C’est un mouvement de groupe, une attitude de jeunes de quartiers défavorisés dans laquelle certains se sont lancés : « on nous a insulté, on se bat et après on cherche à savoir qui a raison ». Cette logique ne marche pas là où l’intelligence doit s’exprimer. Être partisan de Guillaume Soro ne donne pas le droit à quelqu’un de manquer de respect à un autre peu importe sa frustration. Le président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire est assez grand pour se défendre ! Au demeurant, tout bon observateur reconnaîtra que celui qui sort avec des plumes en moins de ce débat de chiffonniers est Guillaume Soro. Wakili Alafe, le « simple » journaliste a fait son travail et pour se dédouaner s’est fait seppuku pour sortir par la grande porte laissant les autres dans la boue !

Wakili Alafé se lave…
Wakili Alafé se lave…

En tentant de répondre à une analyse politique par des injures pour défendre leur leader, les partisans de Guillaume Soro ont produit l’effet contraire. Ils ont tout simplement réussi à attiser le sentiment de rejet et de haine que certains Ivoiriens ont toujours envers le guide éclairé. N’oublions pas, que si pour ses partisans l’honorable Guillaume Soro est un homme politique respectable, pour une frange non négligeable d’Ivoiriens, il reste le chef rebelle, le leader de la meute qui aura porté le glaive dans le flan de la mère Patrie. Un homme avec une image aussi contrastée auprès du peuple mérite autre chose qu’une bande de partisans excités à sa solde. S’ils le sont, il est du devoir de Guillaume Soro d’éduquer ses jeunes qui se réclament de lui. Les éduquer à participer au débat où son nom est évoqué de façon plus civilisée. Oui c’est possible et c’est même faisable puisque les groupes constitués qui se réclament officiellement de lui sont connus. L’ancien secrétaire général de la FESCI qui avait l’art de formuler en des phrases parfaites les mots d’ordre peut encore le faire. Ce mot d’ordre de discipline sera suivi car « on entre chez le chef avec ses idées et on ressort avec les idées du chef ».

SUY Kahofi


L’affaire TSA pour « couler » Souleymane Méïté ?

L’affaire TSA, l’interface pour s’attaquer à Souleymane Méïté ?
L’affaire TSA, l’interface pour s’attaquer à Souleymane Méïté ?

L’affaire TSA fait couler beaucoup d’encre depuis une semaine. De nombreux journaux ont relayé une information qui loin d’éclairer leurs lecteurs a tenté de diaboliser le premier responsable de cette compagnie d’assurance.

Au regard des difficultés qu’ils ont connu, nombreux sont les chefs d’entreprise qui auraient tout donné pour que la crise de 2002 n’éclate pas. Hélas, cette crise fait partie de l’histoire de la Côte d’Ivoire mais elle continue de faire l’actualité de nombreuses entreprises. Les plus chanceuses existent toujours, les autres ont mis la clé sous le paillasson. La compagnie d’assurance TSA (Tropical société d’assurances) fait partie des entreprises qui doivent encore se battre pour effacer le préjudice causé par la crise ivoirienne. Une situation de repositionnement qui donne visiblement du grain de mauvaise qualité à moudre à certains canards.

Les faits

Tous ceux qui s’intéressent à l’économie savent que le secteur de l’assurance est l’un des plus réglementé dans un pays aux côtés des banques et des compagnies de téléphonie mobile. C’est ainsi qu’en 2014, la CIMA, la Conférence interafricaine des marchés d’assurance, va interpeller la TSA pour des manquements observés sur l’une de ses branches via le ministre Adama Touré de l’économie et des finances. L’œil averti de tout lecteur notera que l’actuel ministre ivoirien de l’économie et des finances est le Premier Ministre Daniel Kablan Duncan secondé par Abdourahmane Cissé. L’affaire TSA n’est donc pas une question d’actualité. Le montant de 3,6 milliards de « trou » dans les comptes de l’entreprise remonte à 2014. La réalité des comptes et de la gestion de l’entreprise TSA en 2016 sont très différents.

Souleymane Méïté, le patron de TSA souligne que conformément aux recommandations de la CIMA, son entreprise a pris toutes les dispositions pour régler une situation qui n’est en rien le fruit d’une mauvaise gestion. TSA a été placée sous surveillance au même titre que 6 autres entreprises. Ironie du sort, TSA est à la 7ème sur la liste ! Tropical société d’assurances est sous surveillance comme cela peut bien arriver à toutes les entreprises. Cependant Souleymane Méïté calme le jeu en indiquant qu’être sous surveillance n’est en rien synonyme de faillite, de redressement encore moins de recapitalisation.

De l’affaire TSA à Souleymane Méïté

Les nombreux écrits relatifs à l’affaire TSA n’ont pas seulement présenté les faits. Plusieurs phrases ont été orientées vers la personne de Souleymane Méïté. L’homme est classé au rang des brebis galeuses de l’assurance en Côte d’Ivoire, un adepte de la mauvaise gestion, celui qui a poussé des entreprises à la faillite ! Cet acharnement nous amène à nous demander pourquoi Souleymane Méïté fait l’objet de propos aussi injurieux ? La réponse nous apparait évidente ! Souleymane Méïté est candidat à la présidence de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI). Voici une belle occasion pour lui faire de la contre-publicité en sortant des cadavres de son placard.

Souleymane Méïté appelle au fair-play et à un débat de gentleman
Souleymane Méïté appelle au fair-play et à un débat de gentleman

Là où les débats d’idées doivent être d’actualité pour l’avenir de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, certains ont choisi encore une fois de dénigrer et de pousser l’opinion à haïr un autre ivoirien. Tout ça pour ça ! C’était donc une simple cabale visant à porter un coup dur à la liste « Union pour une chambre forte ». La Côte d’Ivoire est tellement habituée aux promoteurs des traquenards et des coups bas que leurs actions produisent aujourd’hui un effet contraire. Les hommes et femmes d’affaire de Côte d’Ivoire sont bien plus préoccupés par les projets et programmes pour leur Chambre que des problèmes de personnes.

SUY Kahofi


23 partis d’opposition disent NON à la réforme constitutionnelle

L’opposition appelle Alassane Ouattara à retirer le projet de révision de la loi fondamentale
L’opposition appelle Alassane Ouattara à retirer le projet de révision de la loi fondamentale

Malgré les consultations initiées par le président Alassane Ouattara sur la réforme constitutionnelle en Côte d’Ivoire, une coalition de 23 partis politiques ivoiriens vient de rejeter le projet dans sa forme actuelle.

23 partis d’opposition réunis à l’hôtel Belle Côte (Abidjan-Cocody) ont signé ce 30 juin une déclaration commune pour dénoncer le caractère illégale et illégitime du processus de réforme de la constitution en Côte d’Ivoire. Il s’agit là d’un revirement de situation assez inquiétant alors que les dates du référendum et des élections locales sont déjà connues. Au nombre des signataires de la déclaration figurent entre autres le Front populaire ivoirien (FPI d’Affi N’guessan), Liberté et Démocratie pour la République (LIDER de Mamadou Koulibaly), le Congrès pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP de Charles Blé Goudé) ou le Mouvement des Forces d’Avenir (MFA, version Anaky Kobénan).

Pour ces différents partis de l’opposition la voie choisie par le Chef de l’Etat ivoirien n’est pas légale encore moins légitime « parce qu’elle porte atteinte à la souveraineté de l’Etat ». Ils estiment par ailleurs que l’élaboration d’une nouvelle constitution nécessite un « large débat politique consensuel ». Cet appel au consensus a été réitéré à plusieurs reprises par les organisations de la société civile pour éviter que certains acteurs se sentent frustrer et se braquent. Dans leur déclaration conjointe, les 23 partis soulignent que « les dispositions annoncées constituent la négation des acquis démocratiques majeurs obtenus de haute lutte par le peuple » non sans prendre le soin de demander au Président Alassane Ouattara « de tout mettre en œuvre pour éviter les erreurs du passé et épargner notre pays d’une nouvelle crise socio-politique aux conséquences imprévisibles ». L’opposition ivoirienne semble bien déterminée à faire obstacle au projet de réforme constitutionnelle si ses exigences et recommandations ne sont pas acceptées par le pouvoir.

« Nous ferons campagne pour dire de ne pas aller au référendum. S’il ne retire pas le référendum, nous ferons campagne pour dire NON et le NON le remportera » a prévenu Anaky Kobénan du Mouvement des forces d’avenir (MFA). Une phrase qui sonne comme un véritable avertissement au pouvoir et qui pourrait dans un futur proche être une source de tension et d’instabilité en cas d’appel à un boycott actif du référendum.

Voici l’intégralité de la déclaration de la coalition des partis d’opposition lu par Henri Niava, président de l’USD, l’Union des Socio-démocrates.

SUY Kahofi