Monsieur Compaoré, voici des tuyaux pour réussir votre exil
Monsieur le Président Blaise Compaoré je vous souhaite bonne arrivée !
Oui Monsieur le Président, parce qu’en Côte d’Ivoire un président reste un président. C’est la raison pour laquelle nous autres continuons d’appeler Laurent, votre ami, président quand bien même il ne dirige plus la Côte d’Ivoire et qu’il se trouve à la CPI. On vous avait annoncé en route pour le Ghana ; franchement j’ai été choqué à l’idée de savoir qu’au lieu de venir chez vos beaux-parents vous avez choisi le voisin d’à côté. Heureusement que les rumeurs ont vite été démenties et que finalement vous êtes à Yamoussoukro.
C’est une ville que vous connaissez bien pour y avoir séjourné à plusieurs reprises. C’est bien là que vous avez choisi votre première dame, Chantal Terrasson. Par ce geste vous avez gardé toute votre vie un parfum de la Côte d’Ivoire avec vous ! Certains disent également que c’est à Yamoussoukro que le Vieux Boigny et son ami Foccart, pères de la France-Afrique, vous ont donné l’onction pour évincer votre jumeau Sankara. Excusez-moi, vous venez d’arriver évitons les petites histoires qui fâchent… Vous êtes ici en lieu sûr et soyez rassuré ceux qui vous réclament pour la Cour pénale internationale vont saliver gratuitement. Chez nous « on ne livre pas son beau-frère aux parias ». Si nous sommes nombreux à apprécier le geste de solidarité de votre frère le président Alassane Ouattara, comprenez que votre présence dérange une frange non négligeable de la population. Pour eux, si Charles Taylor (un autre de vos potes) est en prison, il faut bien que vous puissiez l’y rejoindre. En effet, depuis 1987, il n’y a pas eu un seul coup d’Etat en Afrique de l’Ouest où votre nom (preuve à l’appui) n’a pas été cité. On dit de vous que vous êtes le vrai chef de guerre de la sous-région et que derrière votre masque de faiseur de paix vous cachez le criminel que vous êtes en réalité.
Pffff les gens parlent…mais soyez rassuré Monsieur le Président, personne n’a un dossier en béton pour vous noyer. Vous êtes inébranlable comme une calebasse posée à la surface du dolo dans un tchapalodrome du Secteur 16. Néanmoins il est de mon devoir Monsieur le Président de vous rapporter ce que j’ai entendu de la bouche de vos détracteurs. Si vous voulez un exil tranquille avec chauffeur, limousine et jet pour vos médiations dans toute l’Afrique voici les dix conseils que je vous rapporte (rien ne vient de moi soyez rassuré Monsieur le Président).
- Prière de ne pas faire de la Côte d’Ivoire votre base arrière pour déstabiliser d’autres pays en commençant par le Burkina Faso où déjà vos proches dans l’armée refusent de céder le fauteuil présidentiel aux civils
- Pas de vente d’armes ou de camp d’entraînement de mercenaires du style un Pô bis (cela prend en compte vos amis des services secrets) !
- Evitez de vous mêler de la politique nationale en Côte d’Ivoire. Les élections de 2015 approchent et les Ivoiriens n’ont pas envie d’une nouvelle crise surtout cette fois-ci, vous serez plus que proche du débat politique.
- Si les politiciens ivoiriens vont vous voir nuitamment prière ne pas leur ouvrir la porte. Ils sont tous mauvais et contre le peuple ivoirien (ce n’est pas Affi N’guessan qui nous dira le contraire).
- Si la CPI vous réclame (chose dont je doute fort) prenez votre courage à deux mains et rendez-vous à La Haye sans murmurer. Cela vous évitera des tirs à boulets rouges dans les milieux politiques.
- Si vous voulez savoir ce que les Ivoiriens pensent de vous, je vous invite à lire la presse bleue. Si vous ne la connaissez pas, je vous prie de dire à votre coursier de vous ramener chaque matin un numéro des quotidiens Notre Voie, Le Nouveau Courrier, Le Temps, Le Figaro d’Abidjan, Aujourd’hui, LG Infos…
- S’il y a quelque chose que vous pouvez faire pour améliorer la situation en Côte d’Ivoire, c’est d’appeler les mercenaires qui occupent les forêts classées ivoiriennes à les libérer. Ils soutiennent avoir été envoyés de Ouaga pour combattre aux côtés de l’armée ivoirienne (FRCI) : piller les forêts ivoiriennes serait leur récompense
- Faites vous oublier pendant les prochains mois en évitant les interviews chocs à de grands médias internationaux. Moins vous parlez plus vous avez des chances d’attirer les vautours et vos ennemis autour de votre résidence.
Pour ma part je vous souhaite un bon exil…heu ! Sorry…un bon séjour en Côte d’Ivoire et que les 27 prochaines années dans le pays de vos beaux-parents ne soient pas source de nombreux problèmes comme cela fut le cas au Burkina Faso.
Commentaires