Kahofi SUY

A Abidjan, le plus grand marché de faux médicaments détruit

Environ 700 policiers, gendarmes et militaires ont opéré une descente à Roxy (Adjamé-forum) ce 3 Mai 2017. Une action qui a permis de démanteler le plus célèbre marché de faux médicaments d’Abidjan voir de la Côte d’Ivoire.

Après le passage des hommes en uniforme et des agents des services sanitaires qui les accompagnaient, la tristesse et la colère se lisaient sur le visage des vendeuses de Roxy. Celles-ci affirmaient lors de notre dernier passage en ces lieux que leur activité ne pouvait prendre fin en raison du soutien de haut-placés dans l’administration publique. Visiblement ces prétendus soutiens ont décidé de lâcher les pharmaciennes du bitume !

Plus de 40 tonnes de médicaments illicites ont été saisies sous le regard impuissant des vendeuses et de leurs protecteurs du marché (loubards) qui ce jour ont préféré faire profil bas. Cette saisie de 40 tonnes de faux médicaments vient s’ajouter aux 50 tonnes déjà incinérées par les autorités ivoiriennes le 10 mars dernier. La valeur marchande de la première saisie était estimée à plus d’un million d’euros !

C’est donc en deux mois une perte sèche pour la filière du faux médicament qui pourrait avoisiner le milliard de francs CFA. Preuve que ce secteur représente une véritable industrie criminelle. D’ailleurs, en ce qui concerne le financement et la rentabilité des faux médicaments, l’IRACM (Institut de recherche contre les médicaments contrefaits) indique que pour 1.000 $ US investis, le trafic d’héroïne rapporte environ 20.000 $ US tandis que la même somme investie dans le trafic de faux médicaments peut rapporter entre 200.000 et 450.000 $ US, soit 20 à 45 fois plus rentable que le trafic de drogue !

Une saisie qui ne montre que la partie immergée de l’iceberg

« C’est une grande victoire du ministère de la Santé » a souligné Raymonde Coffie-Goudou, le ministre de la santé lors d’un point de presse qu’elle a animé ce jeudi (4 Mai NDLR). Mais cette victoire risque d’être une simple bataille remportée si dans les mois avenir les gros bonnets du trafic de faux médicaments ne sont pas mis aux arrêts. En effet, en détruisant Roxy, le gouvernement ivoirien touche à la partie visible de l’iceberg : il faut aller plus loin pour sortir la racine du mal profondément ancrée.

La lutte contre les faux médicaments ne doit pas s’arrêter en si bon chemin car il y va de la survie du secteur pharmaceutique légal. Celui-ci enregistre chaque année une perte de 40 à 50 milliards de francs CFA dont plus de 5 milliards destinés à l’Etat en raison de l’existence du marché parallèle des médicaments.

Est-ce la fin du règne du plus célèbre marché de médicament de rue d’Abidjan ? Seul l’avenir nous le dira… Mais dans l’immédiat, c’est désormais au passé que l’on conjugue Roxy, cet épicentre du trafic illicite des médicaments à Abidjan et même dans toute la Côte d’Ivoire. Conscients des dangers que représentent les faux médicaments sur la santé des populations et l’économie nationale, les autorités ivoiriennes ont promis de mettre fin à la vente des faux médicaments. Raymonde Coffie-Goudou, le ministre de la santé rassure donc les populations en indiquant qu’une action pérenne sera menée contre les têtes pensantes de ce négoce malsain.

SUY Kahofi


Élection présidentielle française : ce qu’en pensent les ivoiriens

Même si l’élection présidentielle française est moins intéressante que le scrutin américain, ce vote attire quelques curieux, dont les Ivoiriens. Ils ne sont pas une exception puisque cette élection semble alimenter bien plus les conversations politiques en Afrique francophone qu’en France !

Fillon, Hamon, Macron, Mélenchon…qui sera le ON à diriger demain la France à moins que ceux qui ont le droit de vote ne s’impose une peine (PEN) ? La question se pose en France mais de plus en plus dans les pays d’Afrique francophone. Si le débat de la présidentielle française intéresse autant en Afrique francophone, c’est tout simplement parce que les temps des colonies n’est pas encore aboli dans les relations France-à-Fric ! L’avenir social, politique et économique des pays d’Afrique francophone se décide à Paris. Autant donc savoir qui sera le prochain président français pour ne pas avoir de surprises.

Pour le citoyen français le fond du débat c’est : le chômage, la relance économique, la question de la retraite, l’emploi jeune, le retraite, le nucléaire… En Afrique francophone et particulièrement à Abidjan, les thèmes auxquels on pense c’est plutôt la stabilité politique, le C2D, l’avenir du franc CFA, l’immigration…

Chaque « follower » de la présidentielle française en Côte d’Ivoire tente d’avoir une réponse à ces questions en fonction de l’orientation du discours des candidats.

Quelle sera la politique africaine du prochain président français ? (Crédit RFI.fr)

« L’Afrique est absente de cette campagne présidentielle française et pour moi ce n’est pas bon signe. C’est en quelque sorte la preuve que le pouvoir politique français a décidé d’abandonner l’Afrique aux prédateurs économiques que sont Bolloré, Bouygues et les autres » s’inquiète Koné Bakhary un étudiant.

Son voisin, Bamba Oumar estime qu’il s’agit d’une remarque qui n’étonne pas quand on connait « le caractère corrosif de la France en Afrique ». S’appuyant sur les cas Laurent Gbagbo et Mouammar Kadhafi, il estime que la politique française en Afrique ne changera pas peu importe celui qui sera aux affaires.

« La France comme les autres puissances mondiales – je veux parler de la Chine et des USA – reste dans une logique d’exploitation de l’Afrique. Que le prochain président français soit François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon ça ne changera jamais » indique le jeune homme.

Si la politique française en Afrique ne change pas et ne changera pas, qui donc pourrait faire – concomitamment – le bonheur des français et des africains ?

« Tout le monde sauf Marine Le Pen » martèle Douan Edouard, un enseignant.

A sa manière de dire Marine Le Pen, c’était un peu comme s’il prononçait la formule : « arrière de moi Satan ! ». Le Pen et son clan, les Ivoiriens interrogés n’en veulent pas à la tête de la France dans leur grande majorité. Elle incarne pour de nombreux ivoiriens la xénophobie, le refus de l’autre, la haine raciale, le discours politique violent… Mais au-delà de tout, elle est un frein à l’immigration et à la présence d’africains sur le sol français.

« Le dossier Marine Le Pen pour moi est un non-débat. Cette bonne dame extériorise ce que de nombreux français refusent d’assumer haut et fort : les étrangers sont un problème pour la France. Et quand on regarde les sondages son discours séduit comme celui de Trump aux USA » nous explique Guillaume Koffi comptable.

A voir la passion des ivoiriens pour cette présidentielle, Boa Alexis, cadre dans le domaine de l’électricité préfère en rire. Il indique que si les africains s’intéressent autant à cette élection c’est bien parce qu’elle ressemble à une élection africaine. « La France ne fait pas mieux en matière d’élection » indique Alexis avant de soulever les points de similitudes avec les dernières élections en Afrique. « On ne s’accroche pas au pouvoir en France » fait-il remarquer mais pour y arriver les méthodes ne sont pas différentes de celles qu’on utilise sous les tropiques. Le débat stérile sur les origines des candidats, l’argent, le financement obscur de la campagne, les promesses de croissance et de pluie de milliard sans oublier les vieux dossiers compromettants sortis ou montés de toute pièce pour casser l’adversaire.

Il y a ceux que le débat de la présidentielle française passionne et ceux qui s’en foutent royalement !

« Mon problème à moi est à la présidence ivoirienne au Plateau. J’estime que quand de nombreux jeunes ivoiriens sont au chômage, que les fonctionnaires deviennent de plus en plus pauvre, que la vie chère est le quotidien des ivoiriens, que le cacao ne se vend plus et que la misère gagne du terrain en Côte d’Ivoire…il faut plus penser à nos problèmes qu’aux problèmes des français » affirme Adingra Kouadio, jeune diplômé en quête d’emploi.

Pour lui, seuls ceux qui mangent à leur faim et qui ne connaissent pas les pénuries d’eau et d’électricité ont le loisir de s’intéresser à l’élection présidentielle française.

SUY Kahofi


Agro Business : Agrogate à la sauce Diagou !

L’actualité économique de la Côte d’Ivoire est marquée par la descente aux enfers des entreprises d’Agro Business. Il s’agit d’entreprises qui ont décidé de faire du chiffre sur la base – assez simple – d’investissement dans le domaine agricole. Le principe consiste simplement à mobiliser des capitaux et les réinvestir dans des plantations du type clé en main. Si au début de la campagne des entreprises d’Agro Business certains trouvaient l’investissement et ses intérêts trop « faciles » pour être vrai, les premiers souscripteurs ont bien empoché leur retour sur investissement. De quoi attirer un nombre sans cesse croissant d’Ivoiriens et bien sûr de gros bonnets de la finance désireux de se tailler aussi un bénéfice. La suite est connue, le Gouvernement décide de mener la vie dure aux entreprises d’Agro Business : les comptes sont bloqués et des Directeurs mis aux arrêts ! Les souscripteurs paniqués réclament leurs investissements et battent le pavé.

C’est dans ce contexte que Jeanine Kacou Diagou vient envenimer la situation avec une sortie hasardeuse sous la forme d’un tweet à la limite injurieux pour les Ivoiriens. Jeanine Kacou Diagou, figure du clan Diagou propriétaire du Groupe NSIA – prétendue leader et marraine d’un groupuscule d’acteur du web – est une bonne Dame en quête de notoriété à coup d’histoires montées de toute pièce pour présenter l’image d’une battante. Or c’est connu, elle est née avec une cuillère en or dans la bouche et ne manque aucune occasion de le rappeler. Mais cette fois ci elle a trouvé chaussure à sa pointure ! A peine son tweet pondu, que le vidéo-blogueur Daouda Coulibaly va dépoussiérer ses cours d’analyse du discours pour lui assener la réponse qu’elle mérite. Résultat, des centaines de partages et de commentaires dont certains (assez durs) demande à Jeanine Kacou Diagou d’élever son niveau de langue et d’avoir du respect pour ceux qui tentent d’entrer en possession de leur argent.

Car si investir dans un projet d’Agro Business fait d’un homme un paresseux, la famille Diagou détient la palme d’or de la fainéantise puisqu’elle vit et prospère grâce à l’épargne des autres. Jeanine Kacou Diagou sans le savoir vient de mettre le Groupe NSIA en mauvaise posture. En effet, depuis plusieurs jours des rumeurs persistances font état de la main obscure de Jean Kacou Diagou – tout puissant chef d’orchestre du Groupe NSIA – dans la chasse aux entreprises d’Agro Business. Au-delà de ce texte introductif, voici l’intégralité de l’article du blogueur Ivoirien Daouda Coulibaly, histoire de revenir sur l’aventure de ce tweet malheureux.

Jeanine Kacou Diagou : Un leader ne devrait pas dire ça ! (Daouda Coulibaly)

Le mercredi 25 janvier 2017, les entreprises d’agro business étaient à l’ordre du jour du conseil des ministres. Le gouvernement a été clair. Des poursuites judiciaires vont être lancées contre les responsables de ces sociétés. Selon Bruno Nabagné Koné, Porte-parole du gouvernement, des instructions ont été également données à l’autorité judiciaire pour veiller au remboursement des souscripteurs.

Il n’en fallait pas plus pour voir l’héritière du clan Diagou se moquer vertement des ivoiriens. Sans prendre de gants, Jeanine Kacou Diagou, celle qui nous est présentée comme un leader, s’est fendue dans un tweet à la limite du mépris.

Un tweet que je qualifie d’inique, acerbe. Pour moi, un leader ne devrait pas dire ça. Pour être franc avec moi-même, je crois que Jeanine Kacou Diagou souffre d’amnésie. Et si tel est le cas, je vais me faire un plaisir de lui rafraîchir la mémoire. Dès l’arrivée de AGRONOMIX et MONHEVEA.COM leurs différents comptes bancaires étaient logés à NSIA banque, l’empire du clan Diagou. Groupe qui est d’ailleurs dirigé de main de maître par l’héritière.

Les sociétés d’agrobusiness et NSIA filaient tellement le bon amour que le logo de NSIA trônait fièrement jusqu’à hier sur le site https://leaderinvestisments.com/. Un tuto avait même été écrit pour expliquer comment souscrire. Comment se fait-il que l’héritière des Diagou arrive à pondre un tel tweet. Malgré qu’elle et son royaume aient bénéficié de l’argent de l’agrobusiness ?

L’héritière des Diagou Va-t-elle nous dire qu’elle ne savait cela ? Je m’interroge ? Car de deux choses l’une, SI Jeanine Kacou Diagou n’était informée de cette situation,alors je mets en doute son leadership qu’elle clame haut et fort. Chose à laquelle je ne crois d’ailleurs pas. Ou soit elle le savait, mais avait un dessein inavoué, celui de voir les Ivoiriens s’appauvrir. Je le dis et l’affirme, parce que c’est ce que son tweet laisse transparaître. » je savais que c’était du n’importe quoi, mais j’attendais d’en profiter avant que cela ne capote » Je trouve cela malsain et nauséabond.

En ce qui me concerne, et qui paraît important à mes yeux, c’est que Jeanine Kacou Diagou, aurait tout simplement tirer sur la sonnette d’alarme quand il était encore temps. Jeanine ne l’a pas fait au début, au nom de quoi se permet-elle de narguer les Ivoiriens. Jeanine Kacou Diagou, un leader ne devrait pas dire ça ! Un leader doit avoir de la profondeur. Même quand on veut tout dire, Il faut savoir nuancer ses propos en tant leader.

Car si vous ne le savez pas, sur les 23 millions d’habitants, il y eu seulement que 36 699 souscripteurs. Mais la toute puissante Jeanine Kacou Diagou a préféré traiter tous les Ivoiriens d’adeptes de la facilité. Moi je vous remercie pour ce conseil. Au-delà de votre tweet insultant, vous me démontrez juste que votre banque n’est pas digne de confiance.

NB : Ce n’est pas un crime d’avoir le nom d’un homme riche et puissant. Mais c’est un crime de mépriser les autres quand on sait que notre seul mérite c’est d’avoir un Nom.


Noël avant l’heure à l’UFI d’Agboville

La joie des enfants handicapés sensoriels et intellectuels de l’UFI

L’Unité de formation intégrée pour les enfants handicapés sensoriels et intellectuels (UFI) d’Agboville était en fête ce 17 décembre à l’occasion de la 3ème édition de son arbre de noël. Un moment de partage rendu possible grâce au club Tosseta.

La présence des enfants handicapés sensoriels et intellectuels au sein d’une famille est une situation souvent difficile à gérer. Ces enfants sont bien trop souvent considérés comme un poids pour leur parents et un nombre important sont marginalisés dans le cercle familial. Heureusement qu’il existe des structures de prise en charge de ces enfants. C’est le cas de l’Unité de formation intégrée pour les enfants handicapés sensoriels et intellectuels (UFI) d’Agboville. Un centre aux missions très nobles mais qui manque cruellement de moyens.

En effet le centre qui accueille 13 enfants handicapés sensoriels et 12 enfants handicapés intellectuels manque de tout. Le centre fonctionne sur fond propre et les modestes frais de scolarité versés par les parents ne suffisent vraiment pas pour prendre soin des enfants en difficultés qui ont des besoins importants. Une réhabilitation totale du centre s’impose indique Dédou Annick, éducatrice spécialisée et responsable de l’UFI d’Agboville. Ce cri de cœur a été entendu par le Club des femmes Tosseta qui depuis quelques mois accompagne l’UFI par des dons et autres actions visant à redonner vie l’UFI d’Agboville. Le samedi 1er octobre Tosseta a offert du matériel d’entretien à l’unité suivi de la première couche de peinture. Le samedi 8 octobre, Tosseta réitère son action avec un don en fourniture scolaire et matériel didactique. Les membres de Tosseta lors de ce deuxième don avaient promis célébrer la fête de noël avec l’UFI d’Agboville.

Les femmes du Club ont donc tenu leur promesse en revenant à l’UFI pour un arbre de noël ce 17 décembre. Cette 3ème édition de l’arbre de noël repose sur un principe de parrainage. Les membres de Tosseta ont chacune une filleule ou un filleul à qui elles ont pu offrir un cadeau. Un rayon de bonheur en cette fin d’année très apprécié les pensionnaires de l’UFI, le personnel enseignant et les parents. Marie-Laure Dagault, présidente de Tosseta a indiqué que le Club de femmes qu’elle a l’honneur de diriger s’est fixé pour objectif la rénovation de l’Unité de formation intégrée pour les enfants handicapés sensoriels et intellectuels (UFI) d’Agboville. Un important challenge qui s’il venait à être relevé serait un pas important dans la prise en charge des enfants de l’UFI.

SUY Kahofi


The Voice Afrique : Claudy Siar au micro !

The Voice Afrique francophone débarque sur VoxAfrica
The Voice Afrique francophone débarque sur VoxAfrica

The Voice, l’émission de divertissement considérée comme le plus grand show de télévision musical au monde arrive en Afrique francophone. Le format de production reste le même, des coaches qui encadrent des talents de la chanson sélectionnés sur la base (seule base) de leur voix. The Voice Afrique francophone débarque sur la chaîne de télévision panafricaine VoxAfrica. La toute première saison sera diffusée en Afrique de l’Ouest et du centre. Dans cette interview réalisée à Lomé au Togo, Claudy Siar revient sur les conditions dans lesquelles The Voice Afrique Francophone a été concocté. Il répond surtout aux préoccupations des téléspectateurs africains qui espéraient voir une déclinaison pays de l’émission de divertissement devenu culte dans l’espace francophone.

SUY Kahofi