Kahofi SUY

Présidentielle 2010 : L’attente semble interminable !

Le Président de la CEI invite les Ivoiriens à attendre les résultats dans le calme

Les Ivoiriens sont allés voter et l’apocalypse prédit par des pseudos hommes de Dieu n’a pas eu lieu. Comme dirait l’homme de la rue le ciel n’est pas tombé sur la tête des Ivoiriens. Le coin qui devait se gâter ne s’est pas gâté ! Les élections passées, c’est la longue attente et la valse des rumeurs les plus folles ! Qui aura le dernier mot ? Qui sera élu président de la Côte d’Ivoire ? Chacun semble avoir la réponse. Les sms circulent d’un portable à l’autre et les informations sur l’issue des élections s’échangent à tous les points de rue.

Deux jours après les élections, l’Ivoirien retient son souffle mais il est surtout impatient. « Aujourd’hui l’Ivoirien est comme un enfant qui à force d’attendre son père en voyage ne tient plus sur sa chaise : il bouge dans tous les sens et veut être informé » souligne Kouakou Philipe. « L’attente est insupportable je vous jure : nous sommes dans le flou total avec les nombreuses rumeurs qui ne nous rassure pas » soutien Kra Serge. Dans les rues les activités reprennent timidement : les rues sont désertes par endroit, les banques ferment les unes après les autres, les inscriptions sont suspendues dans certaines écoles, de nombreux magasins encore fermés, les cours sont au ralenti à l’université et surtout des véhicules de l’armée postés à des carrefours stratégiques. « La véritable crainte de l’Ivoirien c’est que les choses ‘’se mélangent’’. On a surtout peur que certains partis refusent le verdict des urnes » argumente Bazié Camille avant de conclure « plus l’attente est longue, plus les rumeurs alimentent la peur des Ivoiriens, plus la crainte du KO grandit ». Pour certains si les résultats ne sont pas rendus, c’est parce que le décompte des votes par voie manuelle et électronique par la suite mettent du temps. Pour d’autres, il est temps que la CEI (Commission Electorale Indépendante) accélère l’opération et se décide à rendre les résultats pour mettre fin à tous ces résultats sans fondement qui circulent par sms.

Le président de la CEI, Mr Youssouf Bakayoko a tenu à souligner hier (lundi 1er novembre 2010) que toute autre spéculation sur les résultats de l’élection en dehors de celles de la CEI n’est que fausse propagande. Il a poursuivit son intervention en invitant les Ivoiriens à garder leur calme et a attendre le communiqué final de la CEI.

Suy Kahofi


Présidentielle 2010 : La Côte d’Ivoire a voté dans le calme

Les Ivoiriens sont sortis massivement pour voter

L’élection présidentielle Ivoirienne s’est tenue ce dimanche à Abidjan ce 31 octobre 2010 dans le calme et la sérénité. Les Ivoiriens sont sortis massivement pour choisir leur candidat parmi les 14 en lice. Dans l’ensemble les Ivoiriens se sont montrés très disciplinés dans les bureaux de vote. Les échos qui nous sont parvenus des différentes communes font état d’un scrutin pacifique.

Comme chaque dimanche de vote en Côte d’Ivoire on s’attendait à une perturbation dans les transports publics. Cette situation de ville sans taxi et wôrô-wôrô (taxi communaux) n’a pas découragé les Ivoiriens qui dans certaines zones ont regagné leur centre de vote à pied. Le seul hic, c’est que dans plusieurs bureaux de vote ont a observé un retard allant de 30 mn à 2 heures. « Ici dans le centre du Lycée technique de Cocody nous avons commencé à voter à partir de 9 h 30 mn au lien de 7 h 00 comme prévu. J’ai pu voter à partir de 10 h pour être venu a 6 h 15 mn » soutien Silué Djibril. Malgré le retard chacun souligne qu’il n’a pas eu de difficulté à s’acquitter de son devoir de citoyen libre. Dans certains bureaux on a noté une pénurie ou une absence de sticker. Le vice président de la CEI a tenu sur les antennes de la RTI (à l’émission jour de vote) qu’au cours de la journée le problème serait résolu. Les bureaux de vote ont fermé très officiellement à 17 h sur toute l’étendu du territoire. « Je déplore que certains chefs de bureaux qu’en bien même ayant commencé en retard ont refusé de prolonger le vote » affirme Koré Philomène.

Les Ivoiriens dans l’attente des résultats finals prévus théoriquement pour mercredi ont lancé un appel au calme à leurs compatriotes. « Je demande à tout le monde de garder son calme et d’attendre les résultats par les voies officielles. Que personne ne sombre dans la violence car le monde entier nous regarde » lance Stéphane Brito.

Les autorités Ivoiriennes ont mis en garde toutes les personnes qui seraient tentées de semer le trouble dans le pays à l’occasion de ce scrutin et surtout de diffuser de faux résultats même partiels. La nuit électorale s’est déroulée sur les différentes chaînes des médias publics avec un fort taux d’auditeurs car tout le monde voulait avoir la primeur des résultats officiels. Au moment où nous postons ce billet en ligne le calme régnait dans les états-majors des différents candidats qui ont appelé la veille leurs militants à la retenu. Ce scrutin doit permettre à la Côte d’Ivoire de renouer avec la prospérité par le retour d’une stabilité politique.

Suy Kahofi


Message du Président Obama relatif aux Élections Présidentielles en Côte d’Ivoire

Communiqué de Presse

Washington, le 28 octobre 2010

Les États-Unis d’Amérique soutiennent le peuple de Côte d’Ivoire alors qu’il s’apprête à exprimer son droit de vote démocratique et à participer aux élections présidentielles le 31 octobre 2010.  Le gouvernement Ivoirien, les candidats, leurs partisans, ainsi que tous les acteurs politiques ont l’obligation d’assurer que ces élections présidentielles longuement différées, se tiennent de manière pacifique et transparente.  Le peuple de Côte d’Ivoire mérite un environnement sécurisé pour les élections, de sorte à ce que son choix soit accepté par tous les candidats.  Ces élections constituent une étape critique dans le processus de reconstruction de la Côte d’Ivoire.

Les États-Unis sont aux côtés du peuple Ivoirien alors qu’il se prépare à des élections démocratiques longtemps attendues, et qu’il se rapproche d’une paix durable et de la prospérité en Côte d’Ivoire.


Présidentielle 2010 : C’est la ruée pour les dernières provisions !

Les Ivoiriens préfèrent jouer la carte de la prudence

A Abidjan c’est la ruée vers les magasins, les supermarchés et autres espaces de vente de produits alimentaires. Les Ivoiriens habitués aux changements de dernière minute et à l’instabilité d’un processus de sortie de crise ont préféré jouer la carte de la prudence. Les uns et les autres ont fait un tour à la banque pour ‘’racler quelques tas’’ (prendre de l’argent) en vue de faire des provisions. On ne veut pas être surpris au cas où les choses tournent au vinaigre. « Je n’ai pas peur mais je suis méfiant. On nous a tellement habitué aux surprises désagréables dans ce pays qu’il est préférable de garder des provisions pour au moins trois semaines » soutien Mr Georges Kouassi. Les files devant les caisses sont longues : en voiture ou en taxi chacun vient se ravitailler. Les hommes s’occupent des sacs de riz, pâtes alimentaires et bidons d’huile. Les femmes s’activent à trouver les condiments, kilo de viande, poisson et autres vivres sur le marché.

A voir les Ivoiriens faire toutes ces provisions on se demande bien s’ils sont tous pessimistes ? Certains se disent prudent quand d’autres préfèrent être positifs. « Ce n’est qu’une coïncidence je crois ! Nous sommes à la fin du mois et les familles font leurs provisions habituelles : il n’y a pas de quoi s’affoler. Les élections vont bien se passer : il n’y aura rien après ! » soutien confiant Yacou Yaméogo. En attendant donc le vote du 31 octobre2010 et surtout les jours fériés avenirs, les Ivoiriens auront le temps de faire leurs provisions. Il faut dire que cette situation arrange les gros fournisseurs et les commerçants de façon générale. « Nous on vend nos marchandises ! S’il y a des clients qui demandent nous livrons mais ce que je crains personnellement c’est que certaines personnes profitent de l’occasion pour gonfler les prix » soutien Ben Sylla grossiste. Comme lui nombreux sont les Ivoiriens qui appellent les autorités compétentes à veiller à ce que les Ivoiriens dans la tourmente des élections ne se fassent pas plumer par des commerçants véreux ! Au-delà de l’aspect économique certains Ivoiriens appellent particulièrement au calme. « Ne soyons pas si négatifs ! Il faut se dire que tout ce qui est bien doit arriver à notre pays. Allons voter tranquillement et Dieu fera le reste » soutien Dame Koffi Angèle.

Suy Kahofi


Jeunesse manipulée ou manipulatrice ?

Les jeunes sont omniprésents lors des meetings

On dit d’eux qu’ils représentent 60% de la population africaine. On dit d’eux qu’ils sont la force du continent et qu’ils sont l’avenir de nos nations. Eux se sont les jeunes qui se battent chaque jour pour sortir de la pauvreté et du chômage. Malgré la richesse des pays africains (matières premières abondantes) cette jeunesse est livrée à elle-même, sans repères et abandonnée. Les jeunes du continent ne sont invités à participer à la vie d’un pays uniquement quand il s’agit de battre de pavé, quand il s’agit de revendiquer, quand il s’agit d’aller les mains nues face aux chars des dictateurs, quand il s’agit de battre une campagne électorale comme c’est le cas aujourd’hui en Côte d’Ivoire. 14 candidats qui veulent tous s’asseoir dans le fauteuil présidentiel et diriger la Côte d’Ivoire car disent-ils « ils ont des solutions » ou « ils sont les hommes de la situation » ou encore « leur expérience sera au service du peuple ». Chacun sait néanmoins qu’il ne pourra jamais attendre cet objectif sans faire appel aux jeunes. Voici pourquoi dans les états majores on se livre à une traque sans merci des 60% de la population. Les jeunes doivent animer les meetings, coller les affiches, conduire les véhicules de campagne, voter…être en des termes plus simples au commencement et à la fin. « C’est bien étrange, comme par magie les politiciens se souviennent de nous » souligne ce jeune cireur. Les politiciens avides de chaires fraîches sont présentés comme des manipulateurs : ils endorment la jeunesse avec leurs beaux discours pendant les élections et les oublient une fois le plus dur est passé ! Comme dirait une célèbre artiste Ivoirienne, « le politicien ne donne à manger que lorsque les élections sont arrivées ! ». Sont-ils aussi manipulateurs nos chers politiciens ? Ne sont-ils pas eux aussi manipulés par ces jeunes qui gambadent à leur suite ? « Chacun manipule son ami » soutien un Etudiant en riant ! Oui aujourd’hui on peut dire que les jeunes Ivoiriens ont appris à se jouer des politiciens.

Tenez vous bien : un même groupe de jeunes peut battre campagne pour 3 différents politiciens. C’est un fond de commerce, ils sont payés pour le faire. C’est à juste titre qu’ils se promènent d’un parti à l’autre qui pour avoir un repas par jour, qui pour avoir une prime pour coller des affiches, qui pour des tee-shirts qu’ils revendent aux militants et sympathisant à 500 f CFA ! « A force de les suivre nous sommes devenues malhonnêtes comme eux » nous lance ce jeune homme sans emploi. Manipulés ou manipulateurs une chose est sûre c’est que les jeunes auront toujours le dernier mot. Après avoir ‘’pris leurs points’’ (tire profit en nouchi*) dans cette campagne ils pourront, une fois dans l’urne cette fois ci en toute honnêteté choisi le candidat qu’ils veulent pour la Côte d’Ivoire.

Suy Kahofi

*Nouchi : argot populaire Ivoirien