Jus d’ananas bio en pleine rue !

9 février 2011

Jus d’ananas bio en pleine rue !

Ali et sa charette

Marché d’Anono, marché de Belleville Treichville, Adjamé marché ou forum…dans tous ces lieux d’intense activités commerciales des usines ambulantes de jus d’ananas bio sont visibles à certains carrefours. L’unité de transformation est composée d’une charrette, de bidons d’eau minéral de récup’, d’un entonnoir et de quelques sachets. Ici la matière première c’est l’ananas ! L’extraction du jus d’ananas se fait à la main : pas besoin de centrifugeuse ! La chaire est pressée dans un sachet puis le jus filtré par un entonnoir. Les vendeurs achètent les ananas aux abords du quartier administratif, Le Plateau. Les prix varient selon la forme du fruit : 3 à 250 f  pour les petits et 3 à 500 ou 600 f pour les plus gros. Tous ces fruits proviennent des entreprises exportatrices. S’ils sont impropres pour un voyage en bateau vers l’Europe parce que trop mûrs, ils peuvent encore servir sur le marché local !

Avec une expérience de six ans, Ali passe pour être un doyen dans la profession. Il positionne toujours son pousse-pousse sous le même arbre et il semble ne pas se plaindre de sa recette journalière. « Nous vendons la grande bouteille (1,5 l) à 1000 FCFA et la petite (0,5 l) à 300 FCFA. Ça marche un peu ». En plus des jus d’ananas Ali, comme plusieurs autres commerçants ambulants de jus d’ananas propose les fruits entiers. Les prix sont fixés pour faire également un bénéfice : une majoration de 25 à 50 f CFA par fruit.

Même si les bouteilles de jus d’ananas sont vendus moins chers et que les certains consommateurs trouvent « ces jus très bons », les jus d’ananas ‘’de la rue’’ rebutent une certaine classe de clients. « Ils vendent au bord de la route avec la poussière, les mauvaises odeurs et les mouches. Ça doit être plein de microbes ces choses là ! Les vendeurs eux-mêmes transpirent et manquent d’hygiène ! Personnellement je ne peux pas consommer ce genre de produit et surtout pas l’acheter pour les enfants. C’est vraiment trop dangereux », argumente  Aka un enseignant. Il faut reconnaître qu’à certains carrefours les pots d’échappement, la poussière et la proximité des tas d’ordures découragent certains clients. Certains Abidjanais pensent qu’il est grand temps que les mairies aménagent des espaces dans les marchés pour accueillir les commerçants. Pour certains obligés les vendeurs ambulants à se sédentariser pourrait leur porter préjudice. Au contraire il s’agit donc pour l’INHP de trouver un moment pour sensibiliser ces vendeurs en réaménageant leur charrette pour plus de sécurité sanitaire.

Suy Kahofi

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