Côte d’Ivoire : un guide pour les droits des inculpés détenus
La Fondation Friedrich Naumann et l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) section Côte d’Ivoire ont présenté ce 3 mars 2015 le guide sur les garanties judiciaires de l’inculpé. Un outil de lutte contre la torture et surtout les détentions abusives dénoncées par plusieurs rapports des organisations des droits de l’homme.
Le gouvernement ivoirien a lancé un important projet de réforme judiciaire et pénale depuis la fin de la crise post-électorale. L’objectif est d’améliorer l’accès du contribuable à la justice et surtout d’humaniser les prisons ivoiriennes devenues de véritables mouroirs et des lieux de torture pour les détenus et condamnés. Et c’est justement pour contribuer à inverser cette tendance que le guide sur les garanties judiciaires de l’inculpé détenu a été édité. Selon Kangah Bilé, le premier vice-président de l’Acat, ce guide « décrit l’intégralité du parcours d’un détenu depuis son inculpation par le juge d’instruction jusqu’à sa mise en liberté ». Ce guide qui permet aux citoyens et aux professionnels d’être informés sur les droits du prisonnier « vient répondre à un véritable besoin dans les procédures judiciaires et de détention en Côte d’Ivoire » indique Sophie Konaté, chargée des programmes de la Fondation Friedrich Naumann.
En effet les procédures sont encore marquées par des violations des droits des inculpés, des détentions préventives prolongées sans l’accord du procureur, des situations avérées de torture et de brimades sans oublier des cas où des prévenus sont en détention avec des condamnés. Autant de problèmes qui pourtant trouvent une solution avec l’application pure et simple de la procédure de détention prévue par la loi. Le guide sur les garanties judiciaires de l’inculpé détenu est donc édité et publié au moment opportun grâce à un appui financier de la République fédérale d’Allemagne à travers son ministère des Affaires étrangères. Pour Claus Auer ambassadeur d’Allemagne en Côte d’Ivoire, il s’agit d’une contribution à la société civile ivoirienne pour la construction d’un Etat de droit, d’un Etat plus démocratique soucieux du respect des droits de l’homme.
Le président de l’Acat, Paul Angaman invite les acteurs des droits de l’homme en Côte d’Ivoire à utiliser le guide sur les garanties judiciaires de l’inculpé détenu comme support de plaidoyer et de monitoring auprès des autorités policières et judiciaires. Il va du bien des citoyens ivoiriens, car lorsque les prisons sont des lieux d’injustice, elles deviennent des écoles du crime.
SUY Kahofi
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