Eléphants footballeurs : « avec eux il faut être courageux »

20 janvier 2015

Eléphants footballeurs : « avec eux il faut être courageux »

Les supporteurs ivoiriens seront-il de cœur avec leur équipe nationale ?
Les supporteurs ivoiriens seront-il de cœur avec leur équipe nationale ?

La Coupe d’Afrique des Nations a débuté ce samedi 17 janvier en Guinée Equatoriale. Un évènement sportif majeur auquel participent les Eléphants footballeurs. Une fierté nationale ? Tout dépend de l’ivoirien en face.

C’est bien l’une des premières phases finales de la CAN pour laquelle les Eléphants de Côte d’Ivoire ne sont pas vraiment cités parmi les favoris. Certainement que leur pénible qualification lors des éliminatoires explique cette situation mais également la baisse de régime d’une équipe qui est passée des sommets à l’arrière-plan. Les querelles intestines pour un brassard de capitaine, les rivalités malsaines relayées par presse interposée, la politique qui s’invite dans le football…n’ont pas arrangé les choses. A cela s’ajoute le départ de Didier Drogba et de Zokora Didier. Deux footballeurs qui ont tout donné à l’équipe nationale de Côte d’Ivoire et qui sont partis avec une grosse frustration.

L’équipe de Côte d’Ivoire même remaniée à plus 50% avec un nouvel entraineur n’arrive toujours pas convaincre. Pour l’ancien président de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF), loin d’être un handicap, le fait que la Côte d’Ivoire ne soit pas citée parmi les favoris va entrainer moins de pression sur les épaules des joueurs. Jacques Anouma reste convaincu que dame coupe viendra se blottir dans les bras de trois Nations. « Moi je garde toujours en tête un trio duquel pourrait surgir le vainqueur de cette CAN. Numéro un la Côte d’Ivoire, l’Algérie et la Ghana. Je crois plus en notre équipe parce que beaucoup de jeunes se sont intégrés avec une grande motivation. Je crois que la Côte d’Ivoire a un beau coup à jouer » affirme convaincu Jacques Anouma.

Cette assurance de l’ancien patron de la FIF n’est pas partagée par de nombreux ivoiriens. Rares sont ceux qui ont osé acheter un maillot de l’équipe nationale pour soutenir ces joueurs qui ont vite fait de vous faire regretter les longues minutes passées à vous époumoner devant l’écran. Avec les Eléphants c’est le goumin-goumin (tristesse) assuré ! « Sincèrement qu’ils soient à la CAN ou pas, cela ne m’intéresse pas. Ces enfants nous ont déjà montré par le passé qu’ils étaient capables d’endeuiller tout un pays. Donc cette année je vais éviter les matchs des éléphants pour moins souffrir » avance d’un air très sérieux le vieux Gustave Kouassi un enseignant à la retraite. L’homme, un passionné de football s’étale longuement sur son désamour avec l’équipe nationale avant de conclure que « les éléphants ne lui inspire plus confiance ». Il y a ceux qui se soucient des Eléphants et ceux qui n’y pensent même pas ! « Les Eléphants sont à la CAN ? » nous demande amuser Binaté Sékou un jeune gérant de cabine téléphonique. Sur un ton ironique le jeune homme affirme qu’il ne « sais même pas quand se jouera le premier match des Eléphants ». Lors de la dernière CAN, Binaté avait tout l’accessoire du parfait supporteur. Un vuvuzéla orange, une perruque verte, un tee-shirt blanc estampillé Didier Drogba et un sifflet orange. Cette année il pense à tout sauf à cette équipe qui « l’a déçu à plusieurs reprises ».

Pendant que certains boudent, les supporteurs mazo restent fidèles. Amoureux et fans à mourir même dans la douleur, ils sont déjà prêts pour pousser leur équipe. Vers quelle destination ou quel niveau de la compétition ? Chacun à sa réponse. « Le plus important c’est de les supporter ! C’est notre équipe, c’est le drapeau de la Côte d’Ivoire qu’ils défendent » soutient Dikass, le coiffeur. Son écran a quitté sa chambre pour son salon de coiffure où les jeunes du quartier semblent avoir élu domicile. « Eléphants, c’est comme ton couteau de cuisine : quand il te blesse tu le jettes mais après tu reviens le chercher pour découper d’autres condiments » affirme Tra Bi, le très philosophe étudiant. Ce dernier reste convaincu que les ivoiriens qui « boudent leur équipe nationale au grand jour, seront les premiers à s’asseoir devant leur poste téléviseur pour suivre les matchs des Eléphants ». Content ou pas de l’équipe nationale de football, Brice Ehoulé à un seul conseil pour les pro ou anti-éléphants : « le seul remède c’est qu’avec les éléphants ils faut être courageux ».

SUY Kahofi

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