Paludisme : faites obstacle aux moustiques
Le ministère de la santé a lancé ce week-end une campagne de démoustication à Abidjan. Cette opération s’inscrit dans la suite des actions qui marque la journée mondiale de lutte contre le paludisme.
207 millions, voici le nombre de personne touchées chaque année par le paludisme dans le monde (OMS). Sur ce nombre de malade, 627.000 en 2012 ont perdu la vie. Le paludisme demeure la parasitose la plus importante et menace en particulier les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. La Côte d’Ivoire n’est pas épargnée d’où la prise par le Gouvernement d’importantes mesures pour faire reculer la maladie. L’opération de démoustication mobile annoncée par le Ministère de la santé et de la lutte contre le SIDA fait partie de ces mesures de prévention et cadre avec le thème 2014 de la journée mondiale de lutte contre le paludisme. « Pérenniser les avancées, sauver des vies, investir dans la lutte contre le paludisme« , un triptyque que la Côte d’Ivoire veut matérialiser sur le terrain.
Voici donc une nouvelle qui fera sans doute le bonheur des habitants d’Abidjan qui depuis plusieurs jours ont commencé à vivre au rythme de la pluie. Le paludisme, maladie infectieuse due à un parasite du genre plasmodium est occasionnée par la piqûre de l’anophèle femelle (moustique). La lutte contre la maladie commence donc par une lutte contre le vecteur. Un tour dans la capitale économique Ivoirienne nous fait prendre conscience qu’aucune commune d’Abidjan n’est épargnée par le fléau du développement des gîtes larvaires du moustique. Des caniveaux bouchés de Koumassi aux dépotoirs sauvages de Yopougon en passant par les poubelles oubliées de Cocody, les attitudes qui favorisent la prolifération des moustiques sont omniprésents.
« Je pense que l’action du Ministère de la santé viendra aider sérieusement les populations qui vivent avec la menace de cette terrible maladie. Grâce à la démoustication nous pourrons dormir en paix » affirme tout heureux Eudes Koffi, habitant de Yopougon.
Le jeune homme dit espérer « qu’aucun quartier ne soit oublié » et souhaiterait que l’opération se fasse à grande échelle. Comme Eudes Koffi, le vieux N’dri Benjamin aurait souhaité une opération de grande envergure. Le vieil homme se souvient d’une époque bien reculée où dans son Dimbokro natal « la pulvérisation totale de la ville s’est faite par voie aérienne ». L’action du Ministère est certes importante mais pour une frange de la population celle-ci doit être perçue comme un appel, une sensibilisation à maintenir notre cadre de vie toujours propre. Car en effet, ce ne sont pas les agents du ministère de la santé au quotidien qui viendront débarrasser nos quartiers des retenues d’eaux stagnantes. Chaque Ivoirien doit aider à éloigner les moustiques en luttant contre les dépotoirs sauvages où les pneus, ustensiles de cuisine et boîtes de conserves usés qui offrent un point de reproduction aux moustiques. Les méthodes de prévention sont plus que d’actualité puisse le pays enregistre encore de nombreux cas de paludisme. La pathologie est responsable de 43% des états morbides dans les structures de santé publique en Côte d’Ivoire ! Cette situation a obligé le Gouvernement ivoirien à prendre une décision très importante pour contrer la maladie.
« Depuis 2012, les médicaments pour le traitement du paludisme simple, la prévention chez les femmes enceintes et le test de diagnostic rapide sont gratuits et disponibles dans toutes les formations sanitaires de notre pays » indique Raymonde Goudou, la ministre ivoirienne de la santé.
A cette première politique de gratuité de soin s’ajoute la formation des agents de santé. 80% d’entre eux ont vu leurs capacités être renforcées pour une meilleure prise en charge des patients. 1200 autres agents de santé communautaires ont quant à eux reçu la formation adéquate pour assurer la prise en charge à domicile. Ces efforts ont permis de prendre en charge avec succès 3.900.000 de cas de paludisme !
Les chiffres sont donc toujours inquiétants et en attendant un vaccin capable de protéger sur le long terme les populations, la prévention reste l’arme la plus efficace. C’est ce qui justifie comme indiqué plus haut l’opération de démoustication. Cette campagne de démoustication rejoint celle de distribution gratuite de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action aux femmes enceintes et aux enfants de moins d’un an.
SUY Kahofi
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