Média : le journalisme d’investigation au cœur d’un atelier
Du 25 au 27 février 2014, la capitale économique ivoirienne abrite un atelier de formation sur le journalisme d’investigation. Il s’agit d’une initiative de l’URPCI (l’Union des Radios de Proximité de Côte d’Ivoire) et l’IPAO (l’Institut Panos d’Afrique de l’Ouest). L’atelier réunit des journalistes mainstream et ceux des radios de proximité du Bénin, de la Côte d’Ivoire et de la Guinée. Il s’inscrit dans la droite ligne de l’exécution du projet « femmes et médias partenaires pour une meilleure gouvernance en Afrique de l’Ouest ».
Les femmes sont certes sous-représentées dans les instances de prise de décision des pays ouest-africains mais elles doivent avoir leur mot à dire dans les politiques qui orientent la vie de leurs Nations. Et les médias peuvent les appuyer dans cette dynamique. C’est ce qui explique en grande partie l’organisation de cet atelier.
« L’objectif de ce projet est de renforcer les synergies inter-pays entre journalistes et les organisations de la société civile, d’accroître la participation politique des citoyens en particulier des femmes car il a été noté lors de l’élaboration de ce projet qu’il existe un réel déficit de contrôle citoyen sur la gouvernance » nous explique Karamoko Bamba, président de l’URPCI.
Le renforcement des capacités des professionnels de l’information sur le journalisme d’investigation ne sera qu’un outil pour mieux développer les thèmes clée de l’atelier.
« Les thèmes sur lesquels nous allons revenir durant ces trois jours avec les journalistes sont les violences basées sur le genre, la participation des femmes au processus décisionnel (dans les instances de décision) et enfin la prise en compte des préoccupations des femmes dans les budgets locaux et nationaux » soutient Libasse Hane chargé de projet Gouvernance à l’Institut Panos d’Afrique de l’Ouest.
Réunir des journalistes mainstream et ceux des radios de proximité à vocation nationale peut, dans une certaine mesure, être un exercice plutôt difficile. Les angles de traitement diffèrent d’un média à l’autre, les priorités dans le choix de l’information également. Pour Tidiane Kassé journaliste-formateur les deux catégories de journalistes peuvent aider à la promotion de la voix des femmes et de la bonne gouvernance dans un esprit de complémentarité.
« L’information à la base à partir du moment où elle est soulevée par un média communautaire quand celle-ci est reprise, dupliquée, amplifiée par un média mainstream il devient un problème d’ordre national. Mais quoi qu’on dise les changements au niveau communautaire n’ont d’impact que lorsqu’il y a un répondant au niveau national et ce niveau national de l’information se sont les médias mainstream qui l’assurent » indique le formateur.
L’atelier d’Abidjan se présente aussi comme un cadre d’échange d’expérience entre les professionnels de l’information. Le projet « femmes et médias partenaires pour une meilleure gouvernance en Afrique de l’Ouest » est exécuté dans cinq pays avec l’appui financier de l’Union Européenne grâce aux partenaires de l’IPAO. Il s’agit du Centre du Commerce International pour le Développement (CECIDE) pour la Guinée, le Ghana Community Radio Network (GCRN) pour le Ghana, l’Union des Radios de Proximité de Côte d’Ivoire (URPCI), Femme, Droit et Développement en Afrique (WILDAF) pour le Bénin, la Mano River Women’s Peace Network (MORWOPNET) et la Society for Democratic Inititiatives (SDI) pour la Sierra Leone.
SUY Kahofi
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