L’OJT-CI veut un prolongement du mandat de la CDVR et de la CSE

19 décembre 2013

L’OJT-CI veut un prolongement du mandat de la CDVR et de la CSE

La présidente Diaby Maïba et quelques membres de l’OJT-CI
La présidente Diaby Maïba et quelques membres de l’OJT-CI

Le processus de justice transitionnelle en Côte d’Ivoire risque de prendre un coup de froid si les autorités Ivoiriennes ne se décident pas à reformer deux entités clés de ce processus. Il s’agit de la Cellule Spéciale d’Enquête (CSE) et de la CDVR, la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation. En effet, ces deux structures sont théoriquement en fin de mission mais pour l’Observatoire de la Justice Transitionnelle en Côte d’Ivoire (OJT-CI), il y a nécessité de les reformer et surtout de proroger leur mandat.

En effet, s’il existe bien une entité dont les rapports ont fait l’unanimité auprès des populations ivoiriennes, c’est bien la Cellule Spéciale d’Enquête qui a présenté, et ce sans parti pris, les deux camps en conflit en Côte d’Ivoire comme étant ceux qui ont perpétré les violations des droits de l’homme. Pro-gbagbo ou pro-ouattara ont été clairement identifié comme étant tous coupables ! Hélas, une sérieuse menace plane sur l’existence de cette cellule.

« La CSE, dont le mandat s’achève à la fin de l’année 2013, ne sera pas reconduite. Pourtant, elle avait reçu sur instruction du Président de la République, le rapport de la Commission Nationale d’Enquête, situant les responsabilités des violences dans les deux camps en belligérance. L’espoir de voir se tenir des poursuites plus équilibrées, visant tant des pro-Gbagbo que des pro-Ouattara, s’amenuise donc un peu plus avec  le désir de supprimer cet organe », s’inquiète Diaby Maïba, présidente de l’observatoire de la justice transitionnelle.

Au-delà de la commission spéciale d’enquête, c’est tout le processus de justice transitionnelle en Côte d’Ivoire qui risque d’être bousculé avec la fin du mandat de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR). Pour l’observatoire, la bande à Banny mérite d’aller plus loin dans son action pour répondre aux impératifs de paix et de réconciliation soulevés par les populations ivoiriennes.

« L’OJT-CI rappelle donc l’urgence de proroger le mandat de la CVDR tout en la réformant profondément afin de la rendre conforme aux attentes des populations conformément aux recommandations de son récent rapport rendu public le 27 septembre 2013 et celui de la CSE afin de lui permettre de mener des poursuites équilibrées dans les deux camps opposés lors de la crise postélectorale », soutient sa présidente.

Malgré ses quelques observations et recommandations, l’OJT-CI note des points de satisfaction au rang desquels figure le dialogue républicain entre le gouvernement et les partis d’opposition, la reprise du dialogue entre le Front Populaire Ivoirien (FPI) et le Rassemblement des Républicains (RDR). L’observatoire de la Justice Transitionnelle salue cette avancée sur la voie de la réconciliation entre ivoiriens et espère que de tels signes se multiplieront.

SUY Kahofi

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