La contrefaçon, un danger pour les Ivoiriens !

13 novembre 2013

La contrefaçon, un danger pour les Ivoiriens !

Destruction de produits contrefaits par les Douanes Ivoiriennes
Destruction de produits contrefaits par les douanes ivoiriennes

« L’impact du non-respect de la propriété intellectuelle sur la santé publique et l’économie » c’est autour de ce thème que le think tank Ivoirien Audace Institut Afrique (AIA) a réuni ce 12 novembre les consommateurs, les experts et les industriels pour parler de la contrefaçon et de la protection de la propriété intellectuelle. L’immeuble Carbone sis Abidjan-Cocody a servi de cadre à ce séminaire de 24 heures ponctué par des exposés.

Ce séminaire trouve tout son sens dans le contexte ivoirien car après 10 ans de crise, le pays a perdu en grande partie ses moyens de lutte contre la fraude et la contrefaçon. Une situation qui a fait du pays un véritable dépotoir de produits d’origines douteuses ! Alimentation, industrie, produits pharmaceutiques et cosmétiques, textiles et boissons, aucun secteur n’échappe au fléau de la contrefaçon. Un fléau qui représente donc un véritable danger pour l’économie ivoirienne, la liberté d’entreprendre et la propriété intellectuelle.

« A la base de liberté, il y a la propriété et la propriété intellectuelle est une part importante du droit de propriété. Ce droit à la propriété intellectuelle a du mal à être respecté partout dans le monde, mais particulièrement en Afrique. Il y a beaucoup de contrefaçons qui sont dangereuses pour les populations, un véritable problème de santé publique avec des gens qui tombent malades, qui meurent, qui souffrent et il y a également un aspect économique » nous explique Gisèle Dutheuil, directrice d’Audace Institut Afrique.

Sur le volet économique, il est important de noter que la contrefaçon fait perdre à l’économie ivoirienne plusieurs milliards de F Cfa par an à cause des fraudes douanières, mais aussi de nombreux emplois à cause de la concurrence déloyale imposée aux entreprises légalement constituées. Au-delà, un produit contrefait menace directement la santé du consommateur d’où la nécessité pour les autorités ivoiriennes de s’engager pour freiner le fléau.

« Notre souhait en temps qu’industriels, c’est que les autorités prennent des décisions fortes et rigoureuses pour amener les contrefacteurs à arrêter leurs activités. Il faut des sanctions plus prononcées pour que ces personnes arrêtent ces activités illégales qui pénalisent l’économie, mais qui sont des sources de problèmes pour les populations » plaide Anicet Papouet Kpalou, coordinateur Afrique de l’Ouest d’Unilever chargé de la sécurité et de la protection des marques.

Il est vrai que les autorités au plan national ont un rôle important à jouer au plan des législations et de la répression, mais il est capital pour les acteurs économiques de s’engager ensemble pour sensibiliser les populations. Les consommateurs doivent être mieux informés sur les produits qu’ils achètent au quotidien et les personnes les mieux placées pour mener cette sensibilisation sont les industriels eux-mêmes.

« Chaque acteur dans le processus de lutte contre la contrefaçon et le respect de la propriété intellectuelle à sa part de responsabilité. Il y a les mesures qui sont du domaine des pouvoirs publics mais aussi celles qui sont du domaine des opérateurs économiques. La sensibilisation fait donc partie des mesures que les industriels peuvent promouvoir pour protéger le consommateur car qui mieux que le producteur d’un bien pour informer le consommateur ? Il faut donc sensibiliser à la base les Ivoiriens sur les dangers liés à la consommation des produits contrefaits » soutient Denis Bohoussou, directeur général de l’Office ivoirien de la propriété intellectuelle (OIPI).

Les 24 heures d’échange sur la propriété intellectuelle et la contrefaçon ont été marqués par quatre principales communications. « Le cadre normatif de la propriété intellectuelle » et « la propriété intellectuelle et santé publique » animée en matinée. L’après-midi deux autres sous-thèmes ont meublé les échanges. Il s’agit de « Propriété intellectuelle : outil de développement économique » et « Défis de la protection de la propriété intellectuelle ».

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