Réconciliation Nationale : qu’attendent les populations ?
Un processus de réconciliation nationale réussit est un processus inclusif. Cela suppose une implication de toutes les composantes de la société notamment les populations à la base. C’est ce schéma que veut respecter le NDI, le National Democratic Institute for International Affairs, en Côte d’Ivoire. Cette organisation est allée à l’écoute des populations et a décidé de porter leurs recommandations aux autorités ivoiriennes par le canal d’un séminaire de restitution. Ce séminaire de restitution a eu lieu ce 16 mai à l’Hôtel TIAMA Abidjan Plateau en présence de représentants du Gouvernement, de l’Assemblée Nationale et de la CDVR (Commission Dialogue Vérité et Réconciliation).
Pour arriver à consolider le rapport final sur les attentes des populations dans le processus de réconciliation nationale, le NDI a organisé 3 séminaires de réflexion dans les villes de Man, Bouaké et Daloa respectivement le 20 février, le 27 février et le 6 mars 2013. En amont se sont des équipes mixtes chefferie, leaders religieux, société civile et acteurs politiques qui sont allés au contact des populations pour recueillir leurs avis sur le processus de réconciliation nationale. Ces avis ont été compilés sous forme de recommandations au Gouvernement Ivoirien, à la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR), à l’Assemblée Nationale, aux populations elles mêmes, aux élus locaux et la société civile.
« Ce qu’il faut retenir de ce séminaire et plus particulièrement du rapport c’est que nous avons devancé la CDVR auprès des communautés pour que celles-ci puissent s’exprimer concrètement et clairement sur ce qui entrave la réconciliation au niveau local. On peut donc voir à travers la restitution que certaines thématiques transcendent toutes les régions » nous explique Madame Dieudonné Dominique, Directrice résidente du NDI.
Ces thématiques qui sont les obstacles à la réconciliation sont le foncier rural et urbain, le problème des ex-combattants, la question de l’emploi jeune, la pauvreté des populations et celle de la spoliation des biens. Pour faire face à tous ces problèmes, les populations ont dressé un chapelé de recommandations au Gouvernement, à la CDVR, à l’Assemblée Nationale, à la Société Civile et aux Elus locaux. Au compteur de ces recommandations figure la reforme de la loi sur le foncier, la promotion d’une justice équitable, la lutte contre la pauvreté et le chômage. Les populations appellent aussi à une meilleure communication autour des actions liées à la réconciliation entreprise soit par le Gouvernement, soit par la CDVR et ses partenaires.
Sur la question de la réparation des préjudices tant souhaité par les populations, Maître Kaudjhis Offoumou vice présidente de la CDVR s’est voulu rassurante.
« Nous sommes à l’étude d’un plan de réparation parce que la mission de la CDVR l’amène à faire des propositions de réparation pour la réhabilitation des victimes. Tout ce que nous faisons c’est pour faire en sorte que les victimes puissent avoir un petit soulagement pour pouvoir dire « je pardonne à mon bourreau » » précise Maître Kaudjhis Offoumou.
Pardonner le mot est lâché et pour y arriver il faudra taire les conflits inter-communautaires, religieux et politiques, éduquer les populations au civisme et au respect des droits de l’homme sans oublier l’application d’une justice transversale pour tous les Ivoiriens.
SUY Kahofi
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