Des sages-femmes pas si sages
De mémoire d’Ivoirien (et surtout d’éléphant qui n’oublie rien) je n’ai jamais eu l’opportunité de croiser le chemin d’une seule femme (et même d’un homme) qui rend un bon témoignage des sages-femmes ivoiriennes. Celles que l’on retrouve affairées toute la journée dans les maternités ou les CHU n’ont pas véritablement bonne presse. Elles sont supposées aider les femmes à donner la vie, les conseiller, les accompagner et les aider à prendre soin de leurs enfants. En théorie dit-on elles le font mais en réalité elles le font d’une manière tellement DESAGREABLE qu’au final on ne retient que le côté obscure de ces femmes.
Pour observer le phénomène de près nous décidons de faire le tour de certains centres de santé pour voir comment les sages-femmes ivoiriennes traitent leurs patientes. A Adjamé, quartier commerçant, nous décidons de nous attarder sur l’accueil. La jeune fille que nous entendons hurler n’est pas en travaille : c’est une sage femme ! La gamine hurle à tue-tête sur une dame qui pourrait être sa mère au motif que celle-ci a mis du temps avant de venir pour sa première consultation.
« Quand il s’agit de courir les hommes vous êtes les premières mais une fois enceinte vous trainer pour pointer vos b….. à l’hôpital. Après c’est nous qu’on accuse de vous laissé mourir en couche » affirme la jeune fille avant de tourner les talons.
« C’est comme ça ici ? » demande le curieux d’un jour à une patiente. « C’est plus grave que ça » me répond celle qui se présente à moi sous le prénom de Kady. Elle me raconte son expérience personnelle qui me glace le sang. « J’étais en plein travail lors de mon premier accouchement et là j’ai souffert. La sage-femme qui me demandait de pousser m’a administré plusieurs gifles » me confie la jeune femme. Le comble elle a reçu une bonne dose d’injure et de propos très peu catholiques. « Quand tu avais les jambes écartées j’ai pris le plaisir avec toi ?« , « pousse on va quitter ici, tes amis attendent« , « si tu ne veux pas accoucher descend du lit« …Ces phrases me dit une autre maman sont monnaies courantes dans les salles d’accouchement.
« Elles nous traitent comme si elles n’étaient pas des femmes ou qu’elles ne comprenaient pas notre souffrance. C’est méchant, tellement méchant que j’ai juré que seul les médecins (homme) me feraient accoucher désormais » affirme Marie-Paul K. une mère d’une trentaine d’année.
A Yopougon (Abidjan-nord) le constat est le même. Les sages-femmes qui exercent dans la fonction publique sont celles qui ont toujours une mauvaise réputation. Ici on s’indigne de leur enrichissement illicite ! « Quand vous allez à l’hôpital avec votre épouse les sages-femmes ont toutes les stratégies pour vous ruiner ! Elles vendent tout même les produits gratuits, les couverts pour carnet de santé, des stickers qui vous font dépenser facilement 100 ou 500 » s’indigne Mr Kra avant de conclure en ces termes : « imaginez-vous 100 f ou 500 f qu’elle grappille sur 30 à 50 femmes dans une journée ? ». Au-delà se sont les échographes qui ne fonctionnent jamais.
« Les sages-femmes nous donnent des adresses de cliniques et elles insistent pour que nous puissions nous y rendre. L’échographie est à 7000 dans les hôpitaux publics mais elles coûtent 10 à 15 milles en clinique » nous explique Mme Kouyaté.
Des indiscrétions avancent que chaque sage-femme qui oriente une future mère dans une clinique perçoit un pourcentage sur chaque échographie. Ces petites magouilles expliquent-elles l’arrogance du parking des sages-femmes ? Un médecin du CHU de Cocody nous dira « qu’une sage-femme à plus de chance de s’offrir une voiture et une maison qu’un médecin pour la même durée de carrière ».
Brutalité lors des accouchements, violence verbale, mauvaise accueil, petites escroqueries…les griefs à l’endroit des sages-femmes ivoiriennes sont importants. Comme soulignait l’homme de la rue « il est temps qu’elles changent leur comportement ».
SUY Kahofi
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