Droit de l’homme : Doudou Diène fait le point de sa mission
Doudou Diène, l’expert indépendant de l’ONU sur la question des droits de l’homme en Côte d’Ivoire était face à la presse ce 03 mai. L’objectif de cette rencontre était de faire le bilan de sa mission en Côte d’Ivoire.
Le point presse a été animé à Sébroko, le quartier général de l’ONUCI. Face aux journalistes de la presse nationale et internationale, Doudou Diène a fait le bilan de sa mission en Côte d’Ivoire. L’objectif de cette rencontre était d’informer les ivoiriens sur le contenu du rapport qu’il doit remettre aux Nations unies, rapport qui porte bien entendu sur l’évolution de la situation des droits de l’homme. Dès l’entame de son propos, l’expert indépendant a souligné que durant son séjour il a eu l’opportunité de rencontrer toutes les composantes de la société ivoirienne. Il s’agit principalement des membres du gouvernement, ceux de la société civile, les généraux de l’armée, les chefs coutumiers, certaines victimes de la crise post électorale, des détenus pro-Gbagbo, les différents partis politiques… Doudou Diène par ce large éventail a voulu toucher du doigt la situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire. Au terme de ses consultations, il a tiré une première conclusion qui pourrait donner de l’espoir au peuple de Côte d’Ivoire. « Beaucoup a été fait, et beaucoup reste encore à faire pour le respect des droits de l’homme », a-t-il affirmé.
« Nous avons passé en revue les manifestations de l’impunité depuis 1990 jusqu’à aujourd’hui, y compris la crise postélectorale et analysé les réponses apportées par le gouvernement et d’autre part mis en lumière les principes et les actions juridiques les plus appropriées pour combattre l’impunité et promouvoir une justice équitable sur la base du droit ivoirien et du droit international, et suite à tous ces échanges, des recommandations ont été faites » a indiqué Doudou Diène.
Au chapitre des recommandations
L’expert indépendant au chapitre des recommandations a demandé aux autorités ivoiriennes d’engager des poursuites contre tous les auteurs de crimes graves, quel que soit leur statut ou leur appartenance politique, ethnique ou religieuse. Sur ce point il a rappelé que seuls des partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo ont été jusqu’à présent poursuivis pour des crimes commis durant la crise postélectorale de 2010-2011 qui a fait quelque 3.000 morts. Cette état de fait vaut régulièrement au régime du chef de l’Etat Alassane Ouattara l’accusation de favoriser une « justice des vainqueurs ». Il a invité les autorités Ivoiriennes à améliorer les conditions de détention des prisonniers pro-gbagbo non sans prendre le soin de se réjouir du transfert de l’ex-première Dame à Abidjan pour des questions médicales. Au peuple de Côte d’Ivoire, Doudou Diène a rappelé son humanité et sa pratique du vivre ensemble qui ont été sapé par la crise post-électorale. Il s’est dit confiant dans les possibilités des Ivoiriens à cultiver la réconciliation et à promouvoir de nouveau la paix. Le rapport de l’expert indépendant de l’ONU sera remis en juin à Genève, au siège du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.
SUY Kahofi
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