21 avril : Abidjan un désert électoral pour un fiasco démocratique

Article : 21 avril : Abidjan un désert électoral pour un fiasco démocratique
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22 avril 2013

21 avril : Abidjan un désert électoral pour un fiasco démocratique

Agents de la CEI oisifs un bureau de vote (@kingsuy)
Agents de la CEI oisifs un bureau de vote (@kingsuy)

Le processus électoral de sortie de crise s’est achevé ce 21 avril en Côte d’Ivoire. Celui-ci pour mémoire avait débuté en novembre 2010 avec les élections présidentielles qui se sont finalement soldées par une violente crise post-électorale. Ont suivi, les législatives encore marquées par des violences entraînant des partielles au mois de février 2012. Les élections régionales et municipales couplées quant à elles ont été reportées à deux reprises avant d’être pratiquement imposées en avril 2013.

Boycotte pacifique réussit

Dès l’annonce de cette date par le Conseil des Ministres, Richard Kodjo le secrétaire général du Front Populaire Ivoirien de Laurent Gbagbo n’est pas passé par quatre chemins pour annoncer la volonté de son parti (FPI) de boycotter le scrutin prétextant d’un dialogue politique de sourd au sommet de l’Etat. Malgré cet appel au boycotte une quinzaine de cadres du FPI vont apporter leur soutien dans plusieurs localités aux candidats du PDCI d’Henri Konan Bédié. Un écart de comportement sanctionné par le Directoire du FPI mais qui donne toute la mesure de la fragilité du navire RHDP. En effet ces élections ont permis de voir combien de fois le torchon brûle entre le PDCI et le RDR d’Alassane Ouattara. Une gué-guerre politique qui a engendré de nouvelles violences. Ces violences verbales, physiques et les actes de destruction qui les accompagnent étaient sans doute rendu possible par les enjeux de ces élections pour des postes de développement. Un engouement politique qui a permis d’enregistrer 659 têtes de listes pour les élections municipales et 84 au régionales. Une véritable course aux fonctions de maires et de conseillers régionaux qui s’est joué à coup de programme de société plus novateurs les uns que les autres mais aussi à coup de billet de CFA et de gadgets notamment les tee-shirts.

On ne vote pas les violents !

Les différentes stratégies de campagne on-t-elle porté leurs fruits ? Il faut bien attendre ce 21 avril pour le savoir. Ce dimanche de vote, la sanction est tombée. Les Ivoiriens ont boudé le scrutin au grand désarroi des représentants de candidats. L’espoir de l’affluence dès l’ouverture des bureaux de vote à vite laissé la place au découragement. Nombreux sont les Ivoiriens qui ne sont pas allés voter : les élections régionales et municipales ayant trop peu d’enjeu à leurs yeux. Au-delà, c’est une abstention sanction face une classe politique ivoirienne qui semble s’accommoder des violences électorales avec une certaine aisance.

« Les politiciens Ivoiriens ne sont pas sérieux ! Ils nous invitent à participer aux scrutins et après pour des résultats ils endeuillent des familles. Je ne vote plus et en plus je me prépare pour quitter ce pays avant les présidentielles de 2015 » avance déçu Kouakou Gérard, un jeune informaticien.

Seule une poignée d’Ivoiriens s’est déplacée vers les urnes. Un véritable désert électoral dans les dix communes d’Abidjan qui fait planer le taux de participation à 30%, selon les premières estimations. Une misère démocratique quant on sait que 5 millions d’Ivoiriens étaient attendus aux urnes ! La raison de ce désert électoral est toute simple : les candidats ont préféré se chicaner, s’injurier et s’agresser au lieu de s’opposer par des programmes de société.

« De nombreux candidats seront surpris par les résultats de ces élections. C’est la première fois que des élections couplées sont organisées en Côte d’Ivoire et très peu de candidats ont pris le soin d’indiquer à leurs militants et sympathisants comment voter.  Ils étaient plutôt préoccupés par des promesses électoralistes au point d’oublier l’éducation citoyenne » nous explique Nathalie Koné, directrice du CEFCI (Centre Féminin pour la Démocratie et les Droits Humains en Côte d’Ivoire).

Si la CEI, la Commission Electorale Indépendante, pour éviter toute contestation et proscrire le désordre à décidé de proclamer les résultats à partir de ce lundi, il n’y aura pas de suspens concernant le taux d’abstention et surtout celui des bulletins nuls. Sur ce dernier point, les Organisations de la Société Civile estiment que la proportion de bulletins impropres au comptage des voix pourrait osciller entre 15 % et 20 %.

SUY Kahofi

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Commentaires

josianekouagheu
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La côte d'Ivoire doit se réconcilier avec elle-même. Même si la campagne électorale n'a pas été bien menée, je pense que le problème est beaucoup plus profond. Le Fpi n'est pas allé aux urnes. Cela veut dire beaucoup de choses. Cela veut surtout dire que les rancunes, les haines demeurent. Des électeurs qui veulent quitter le pays avant la présidentielle de 2015. Non Suy il faut que les politiques s'asseyent ensemble, sur la même table pour discuter.

SUY Kahofi
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josiane entre le FPI et le RDR il y a une hypocrisie politique que personne ne peut expliquer en Côte d'Ivoire.

Gueu Leonce
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La Cote D'IVOIRE me fait tout simplement pitié et face aux égarement du pouvoir en je me réserve de dire ce que mon grand-père m'a dit de ne jamais dire à personne là.

Kahofi SUY
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J'aurais été heureux de savoir ce qu'il vous a dit!

Gueu Leonce
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vu ce désert électoral ou du moins démocratique suite à boycotte du FPI de Laurent Gbagbo, ce Leader dont OUATTARA et Sarkozy son parrain ont réduit locataire de la CPI rend le verdict sur la crise post-électoral de 2010.
Je ne pouvais croire qu'à une élection sans le FPI en Cote D'Ivoire pouvait être émaillée de comme il a été noté dans certaines circonscriptions.

Kahofi SUY
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L'absence du FPI et la violence lors des élections est la preuve que tous les partis politique de ce pays sont depuis toujours le vrai problème des ivoiriens.