« H2O, Paroles d’Eau » pour parler d’eau
« H2O, Paroles d’Eau » est le titre du film documentaire présenté à l’Institut Goethe d’Abidjan-Cocody ce 22 vendredi 22 mars, à l’occasion de la Journée Mondiale de l’eau. Ce film produit par la Compagnie Naforo-Ba, avec le soutien de l’Union Européenne, met à nu les problèmes liés à l’accès des populations d’Afrique de l’Ouest à l’eau potable. L’eau est une denrée sur laquelle pèse d’énormes menaces en Afrique de l’Ouest. A travers un voyage de la Côte d’Ivoire au Cap-Vert, en passant par le Niger, le Liberia et la Guinée, la Compagnie Naforo-Ba montre combien de fois les bouleversements climatiques ont un impact sur la disponibilité de l’eau.
Bien plus que le pétrole ou n’importe quelle autre ressource, l’eau devient petit à petit la denrée la plus rare pour plusieurs millions de personnes à travers le monde. Sur le bienfondé de cette production, Adama Adepodjou, taxi-conteur et directeur artistique de la Compagnie Naforo-Ba, nous explique que « cette production est une contribution des conteurs d’ici et d’ailleurs à la promotion d’une utilisation plus rationnelle et raisonnable de l’eau en temps que ressource indispensable à la vie ». L’élément déclencheur selon le conteur est le spectacle Massa Dambali que sa compagnie a déjà joué, et où la question de l’eau est évoquée. Elle représente l’un des quatre éléments qui fonde le monde et il est important que l’artiste apporte sa contribution à la préservation de cette richesse.
De la nécessité de préserver une richesse
« H2O, Paroles d’Eau » donne la parole aux conteurs qui situent la valeur historique, artistique, culturelle et économique de l’eau en Afrique. Des faubourgs d’Abidjan aux plages de Monrovia en passant par les ruisseaux de la basse Guinée et les terres brunies des îles Cap-Verdiennes, le film nous invite à mesurer l’ampleur de la pollution des cours d’eau et la raréfaction de cette denrée. Chacun de nos gestes d’agression contre la nature aide à accentuer la pression sur les réserves d’eau potable que compte notre planète. Ordures domestiques et industriels rejetées en pleine mer ou le long des côtés, canalisations d’eaux usées connectés aux rivières et fleuves… Il est évident que notre rapport à l’eau est aujourd’hui un rapport de destruction et non de préservation ! Il y a donc une véritable nécessité d’agir. Agir pour mettre un terme au règne du gaspillage de l’eau potable, agir pour protéger nos lacs, fleuves, rivières et lagunes, agir pour sauver les nappes phréatiques polluées constamment par les activités humaines.
Ils ont dit…
Valer’ Egouy conteur (Martinique)
« C’est un travail qui a fait appel à beaucoup de recherches sur l’eau avec de la profondeur parce qu’il y a l’aspect culturel, sociologique, l’aspect humain qui ont été pris en compte dans la réalisation de ce très beau documentaire. C’est un très bon travail que j’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir ».
Fadiga Lassiné, directeur général de l’office national du cinéma
« Magnifique, sublime… Ce sont autant de qualificatifs qu’on pourrait trouver pour saluer ce film. D’abord au niveau de la qualité des images, du cadrage au plan cinématographique et en plus le contenu est d’une richesse incroyable. Je félicite les réalisateurs de ce film surtout pour le choix de la thématique de l’eau car nous avons besoin de sensibiliser nos populations sur la nécessité de préserver cette denrée ».
Docteur Diaby, Université Félix Houphouët Boigny – Cocody
« Ce film nous permet de bout en bout de comprendre que l’homme est un être d’eau ! Chez moi quand un homme naît on dit « djigui » c’est-à-dire descendre. Ce djigui vient aussi du mouvement de l’eau qui tombe et apporte la vie. « H2O, Paroles d’Eau » vient nous rappeler que l’eau est source de vie et que nous en descendons. Sans cette eau nous ne serons plus rien »
Pascaline Ouédraogo, conteuse (Burkina-Faso)
« Ce film nous enseigne sur le rôle que doit être celui de l’artiste dans le processus de sensibilisation des populations pour la préservation de l’eau. Je viens d’un pays sahélien où nous avons une seule saison des pluies et où les coupures d’eau peuvent excéder 48 heures. Ce rôle qui est celui du conteur dans la préservation de l’eau j’entends effectivement le jouer et chaque fois que je dirais des contes, soyez-en sûr les histoires d’eau auront désormais une place de choix ! ».
SUY Kahofi
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