Journée Mondiale du Conte : Abidjan innove avec le flash conte
Le mercredi 20 mars, le monde entier célèbre la Journée Mondiale du Conte. Cette année, cette célébration coïncide avec la Journée Mondiale de la Francophonie et la Compagnie Naforo-Ba, une ONG qui oeuvre pour la préservation des coutumes orales, a décidé de la marquer d’une pierre blanche.
Elle a ainsi initié dans le cadre des Journées de l’Oralité 2013 le concept des flashs contes. « Il s’agit d’un concept novateur visant à démocratiser le conte et l’espace où le conte est dit », nous explique Adama Adepoudjou (Taxi-conteur), Directeur Artistique de la Compagnie. Le flash conte est basé sur un principe tout simple : investir un espace donné pour dire en trois minutes chrono un ou deux contes. Le temps pour les personnes de comprendre ce qui se passe que les conteurs changent d’espace !
Ces contes brefs ont pour mission première de faire découvrir les arts de l’oralité au public. « Il n’y a pas un public cible : tout le monde est concerné ! Les flashs contes investissent aussi bien les lycées et collèges tout comme les administrations publics ou privées » souligne Taxi-conteur. C’est donc une quinzaine de conteurs qui ont participé au premier flash conte de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Parmi eux nous citerons entre autre Remi Omer (Guyane), Valer’ Egouy (Martinique), Etienne du croco théâtre de Yamoussoukro, Pascaline O. du Burkina Faso et plusieurs conteurs de la jeune génération.
C’est au son du wôyô (rythme zouglou) que la navette des conteurs a commencé son périple avec l’INFS (Institut Nationale de Formation Sociale). Dans cet Institut, ils ont dit un conte pour certains, un slam pour d’autres. Un moment très apprécié par les étudiants si l’on s’en tient aux propos de Mme Koffi née Kamenan, une étudiante :
« C’est original et je dois dire que je ne m’y attendais pas. J’apprécie surtout les performances des slameurs aussi bien ceux de la Côte d’Ivoire que de la Martinique. En plus il nous a été donné d’entendre un conte en créole : c’est une première et j’ai apprécié ».
Même constat de joie à l’Université Méthodiste d’Abidjan-Coccody où élèves et étudiants ont prêté une oreille attentive aux contes du Sénégal, du Burkina Faso, du Niger et du Congo. Les enseignants qui eux aussi découvraient l’esprit du flash conte ont apprécié ce concept et ont aidé à la prestation des amoureux de la parole. Successivement l’INSAAC, le Goethe Institut, l’Institut Français et la Gare SOTRA de la cité administrative du Plateau ont été des espaces choisis pour familiariser les Ivoiriens au conte. La quinzaine de conteurs a achevé son tour d’Abidjan à la Bibliothèque Nationale où ils ont gratifié le public d’un spectacle de conte baptisé dans le milieu « Coup de projecteur« .
Notons que depuis le lundi 18 mars, Abidjan abrite les journées de l’oralité 2013. Il s’agit d’un festival dédié à la parole et meublé par des ateliers de formation, des spectacles, des projections de film documentaire, des rencontres universitaires et scolaires.
SUY Kahofi
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