Côte d’Ivoire : les besoins humanitaires estimés à 82 millions US

Article : Côte d’Ivoire : les besoins humanitaires estimés à 82 millions US
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12 mars 2013

Côte d’Ivoire : les besoins humanitaires estimés à 82 millions US

Des besoins humanitaires résiduels persistent malgré la fin de la crise
Des besoins humanitaires résiduels persistent malgré la fin de la crise

« Côte d’Ivoire 2013 : Besoins humanitaires en phase de transition » voici le document qui a été présenté à la Communauté Humanitaire ce 11 mars à la salle de Conférence du Goethe Institut Abidjan-Cocody. Ce document, fruit d’une étude concertée des acteurs humanitaires pointe clairement les besoins auxquels la Côte d’Ivoire doit faire face pour soulager les populations affectées par la récente crise que le pays a vécue. Sur appel du Coordonnateur Humanitaire pour la Côte d’Ivoire SEM N’dolamb Ngokwey et le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire, les acteurs humanitaires sont venus prendre connaissance du document. Contrairement au CAP pour l’année 2011 et l’Appel Consolidé pour 2012, l’action humanitaire pour l’année 2013 en Côte d’Ivoire sera marquée par une stratégie de réévaluation des besoins humanitaires en période post-crise. Cette réévaluation des besoins humanitaire s’impose car selon Marie Noëlle KOYARA la représentante de la FAO pour la Côte d’Ivoire « des poches résiduelles de besoins humanitaires sont encore présents dans tous le pays notamment les régions nord et ouest ». S’adressant à l’assemblée au nom du Coordonnateur Humanitaire pour la Côte d’Ivoire, elle a souhaité un engagement de tous les humanitaires pour mettre un frein définitif à la crise humanitaire. Une crise humanitaire matérialisée par la présence de 86.000 réfugiés ivoiriens en Afrique de l’ouest, 20.050 cas de malnutrition sévère, 300.000 enfants de 6 à 23 mois ayant des besoins de suppléments nutritionnels ou encore 3,13 millions de personnes ayant besoin d’un accès à l’eau potable.

Ces besoins humanitaires résiduels confinés dans le document « Côte d’Ivoire 2013 : Besoins humanitaires en phase de transition » ne font pas l’objet d’un appel comme en 2011 ou en 2012. Selon Mme Ute Kollies, Chef du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire, les besoins pour 2013 sont chiffrés à 82 millions de dollar et sont répartis sur un total de 85 activités. Concernant les zones encore touchées par la crise Mme Ute Kollies précise « qu’il y encore des poches de vulnérabilité au nord avec des tensions sur les ressources alimentaires et des cas de malnutrition aigüe sévère ! A l’ouest, au-delà de la nutrition nous aidons les populations à avoir un accès aux services de base. Cela est très important car si l’on ne peut pas se soigner, si l’on ne peut pas avoir un abri cela peut être la source de mécontentement et c’est la raison pour laquelle nous allons nous engager ». S’engager pour enrayer définitivement la crise humanitaire mais avec le soutien de l’Etat Ivoirien et surtout celui des bailleurs de fond parmi lesquels figure en pôle position l’Union Européenne. Ivan Ille Debrun le représentant du bureau humanitaire de la commission Européenne, Délégation de l’Union Européenne pour la Côte d’Ivoire soutien que « pour l’année 2013 l’Union Européenne pour répondre aux besoins humanitaires résiduels de la Côte d’Ivoire engagera une enveloppe de 10 millions d’euro ». Notons qu’à ce jour seul 18% du budget estimé 82 millions de dollars américains a été financé. Il y a donc une véritable nécessité d’engager un plaidoyer auprès des bailleurs pour une réponse plus efficace sur le terrain. C’est d’ailleurs pour interpeller les donateurs que du haut de la tribune des Nations Unies à Genève, SEM N’dolamb Ngokwey le Coordonnateur Humanitaire pour la Côte d’Ivoire a lancé cet appel : « pour consolider les progrès réalisés à ce jour, une réponse adéquate aux besoins résiduels identifiés est essentielle, faute de quoi les populations les plus vulnérables risquent de retomber en situation de crise d’un point de vue humanitaire ». Cet appel est aussi valable pour l’Etat de Côte d’Ivoire qui se doit de conserver par des actions concrètes sur le terrain le leadership de l’action humanitaire.

SUY Kahofi

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