VBG : brisons le silence avec IRC !

Article : VBG : brisons le silence avec IRC !
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SOS
10 octobre 2012

VBG : brisons le silence avec IRC !

Nash et Kajeem deux artistes Ivoiriens engagés contre les VBG

Parlant des violences basées sur le genre, il ne serait en rien alarmant de dire qu’une femme à plus à craindre dans son propre foyer que dans la rue ! En effet un récent rapport de l’ONG Internationale IRC (International Rescue Committee) montre clairement qu’une proportion très importante des violences faites aux femmes le sont par leurs époux ou conjoints. Ces violences ont un impact négatif sur les femmes aussi bien au niveau de leur santé physique que leur développement personnel. Selon Luis Falcy représentant pays IRC « les Violences Basées sur le Genre sont une réalité en Côte d’Ivoire » et concernant les violences domestiques « elles plombent sérieusement les efforts de reconstruction et cohésion sociale du pays ». Lutter contre ces violences basées sur le genre devient impératif et c’est ce à quoi s’attèle l’ONG à travers un vaste projet baptisé Brisons le silence.

Femmes battues, une chose normale !

En Côte d’Ivoire dans plusieurs ménages la violence s’est installée comme un mode de « communication ». Dans une société fortement traditionnaliste marquée par une domination sans partage de l’homme, les femmes ont peu à dire concernant la vie du couple. Elles subissent à tous les niveaux si bien que les violences dont elles sont victimes sont banalisées. Bien que de nombreuses femmes éprouvent des difficultés à le dire, il est important de souligner que les femmes battues ou maltraitées se retrouvent dans toutes les couches sociales. « Dire aujourd’hui à quelqu’un « mon mari me frappe » n’émeut plus personne bien au contraire ça fait rire ! Rares sont ceux qui condamnent et le plus souvent sans chercher à savoir pourquoi vous avez été battu on dira tout simplement « en voici une qui ne respecte pas son mari«  » affirme Mme Kouakou Ange une mère de famille. La violence domestique atteint dans certains cas une dimension souvent inimaginable. La femme fait office d’objet sur lequel on éprouve un certain plaisir à taper. Marie-Laure N’goran une jeune secrétaire témoigne : « lorsque la violence s’installe au sein d’un couple il y a de forte chance qu’elle ne la quitte jamais. Imaginez-vous un homme qui bat sa femme comme s’il se battait avec un autre homme ? De vrais coups de poings et donnés avec force, des coups de pieds dans le bas-ventre de sa femme, des torsions de bras et des injures de toutes sortes ! » Le spectacle ne s’arrête pas là. Il arrive que les ustensiles de cuisine, les cadres pour photo, les vases de décoration, les téléphones portables et les télécommandes s’en mêlent ! « Le plus souvent c’est ce qu’il trouve en premier qu’il utilise pour vous faire mal. Il n’y a pas de volonté de simplement vous frapper : certains vous disent « qu’ils vont vous laisser des cicatrices pour que vous puissiez vous en souvenir » ! » nous explique Mme Kouyaté Mariam, commerçante. En plus de cette violence physique, force est constater que les propos orduriers et les injures constituent une violence psychologique à ne pas négliger. Certaines femmes n’y prêtent pas attention, d’autres par contre sont très sensibles à toutes expressions dégradantes. L’homme ne se prive plus pour désigner la femme par des noms d’animaux de toute sorte, la traitant d’idiote, bête ou sauvage même devant les enfants. De nombreux intellectuels soucieux du regard des autres utilisent largement cette méthode qui ne laisse certes pas de cicatrice sur le corps mais marque l’esprit. Dans tous ces cas de figure jamais l’homme n’est indexé comme responsable des violences !

Levons-nous contre la violence !

La lutte contre les violences basée sur le genre (VBG) est l’une des activités majeure de l’ONG Internationale IRC (International Rescue Committee). Elle a lancé le 5 mars 2012 une vaste campagne de sensibilisation sur les VBG avec le soutien de la Banque Mondiale et de l’entreprise de téléphonie mobile MOOV. L’objectif de cette campagne est de militer en faveur de l’éradication des violences domestiques. Cette campagne de marketing social a reçu le soutien de plusieurs personnalités publiques. Des artistes tels que Nash, DJ Mix ou Kajeem le mentor du N’gowa pose, la réalisatrice Akissi Delta ou l’abbé Norbert Abekan prêtent leurs images pour cette campagne. De façon concrète, le projet est basé sur des opérations de sensibilisation de proximité et une campagne d’affichage. Des auto-collants et des panneaux publicitaires sont visibles à travers tous le pays, le clip vidéos de la campagne est visible sur le petit écran sans oublier les tee-shirts fièrement arborés par des milliers de femmes. La cible première de la campagne sont les hommes et femmes de 18 à 35 ans. Cette classe d’âge n’est pas choisie par hasard. En effet c’est au sein de cette tranche d’âge qu’on peut compter les premières relations sérieuses qui demain aboutiront à des unions. Les jeunes ivoiriens se mariant de plus en plus jeunes, c’est bien le moment de les sensibiliser pour que la violence ne s’installe pas dans leurs futurs couples. Pour Jean-Jacques SOHA assistant grants-communication à IRC, « chaque ivoirien doit comprendre que les violence domestiques peuvent aboutir à des drames familiaux. Aussi la campagne d’IRC veut aider chaque acteur de la société à sincèrement s’engager dans la lutte contre ce fléau des temps modernes ».

SUY Kahofi

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