Les emplois verts comme alternative au chômage

Article : Les emplois verts comme alternative au chômage
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6 octobre 2012

Les emplois verts comme alternative au chômage

Balayeuses dans les rues d’Abidjan

Le crieur est passé ce matin mais sa voix forte continue de se faire entendre de loin. Une seule phrase au bout des lèvres : « bouteilles en plastique, sachets, frigidaires gâtés, climatiseurs gâtés… ». A force de répéter cette phrase tous les enfants du quartier la connaissent par cœur mais le crieur infatigable gagne ainsi sa vie. Certain ignore son nom mais tout le monde sait que Tapsoba est celui qui contre des pièces de monnaie voir des billets de banque nous débarrasse de nos vieilleries dont nous avons plus besoin. Sans le savoir lui-même, Tapsoba fait parti de ceux qui ont choisi les emplois verts comme alternative au chômage. Le jeune ressortissant burkinabé né en Côte d’Ivoire dit pratiquer cette activité depuis une douzaine d’année. « La collecte des ordures pour le recyclage est une activité difficile car je n’ai pas de limite dans mes déplacements. Je positionne ma charrette au niveau du dépotoir et je me lance dans les ruelles des quartiers pour récupérer ça et là des objets dont certains ne veulent plus » nous explique le jeune homme. Tapsoba achète certains objets aux particuliers comme l’électro-ménager ; certaines maitresses de maison par contre lui donne gratuitement les bouteilles et autres emballages qui ne servent plus. Après le tri il va revendre sa collecte auprès des grossistes et souligne vivre dignement grâce à ce métier. « Quand les affaires vont bien j’ai une vingtaine de mille d’économie par semaine. Pour certain cela ne représente rien mais je sais qu’il est difficile pour d’autre jeune qui ne veulent pas se salir de toucher cette somme même en un mois ! » soutien fièrement le collecteur. Comme Tapsoba de nombreux habitants de Côte d’Ivoire vivent de la collecte et du recyclage et estiment gagner dignement leurs vies.

Un filon à exploiter !

Face au chômage qui gagne du terrain en Côte d’Ivoire principalement au niveau des jeunes, les autorités Ivoiriennes veulent explorer tous les domaines d’activité qui peuvent être pourvoyeurs d’emplois. Cette quête a permis au Gouvernement d’explorer les opportunités que peuvent offrir les emplois verts. Les emplois verts sont définis par essence comme toutes les professions liées au développement durable et à la protection de l’environnement. La Côte d’Ivoire veut réellement développer ce secteur pour permettre aux jeunes Ivoiriens d’en profiter pour se lancer surtout dans l’auto-emploi. Le directeur du développement durable, Aboua Gustave du Ministère de l’environnement et du développement durable nous présente les possibilités de création d’emploi vert en Côte d’Ivoire. « Rien qu’au niveau de la pré-collecte des ordures, la Côte d’Ivoire peut générer 10.000 emplois ! A une échelle réduite c’est un investissement de 50 millions par commune qui peut permettre de générer au moins 5.000 emplois. Les emplois verts sont un véritable gagne pain pour ceux qui les pratiquent » souligne avec conviction le Directeur du développement durable. En plus de la pré-collecte et de collecte des ordures, il y a également les activités de recyclage, de traitement industriel et artisanal des déchets domestiques, le reboisement, le jardinage et l’embellissement, l’arboriculture et les agrumes pour être bref !

Attirer des investissements

Le Gouvernement Ivoirien explore donc tous les chantiers susceptibles de générer des emplois verts. Dans cette politique, il reçoit l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement. Le PNUD accompagne l’initiative du gouvernement Ivoirien et pour N’dolamb Gokwey, le représentant résident du PNUD, la qualité des projets présentés par les Ivoiriens peut être la source d’un investissement accrut. « Les projets d’emplois verts peuvent être d’une part financés par le Gouvernement Ivoirien et de l’autre par le secteur privé. Chaque projet bien ficelé peut trouver aisément un bailleur et je dois vous assurer que d’autres agences du système des Nations Unies seront mobilisées pour répondre à cette préoccupation nationale d’emplois verts » estime le représentant résident du PNUD. Les emplois verts représentent donc une véritable opportunité d’insertion pour un nombre important d’Ivoirien. La fonction publique ne pouvant offrir un poste à chaque habitant de Côte d’Ivoire, N’Dri Philipe le Directeur Général de l’Agence d’Etude et de Promotion de l’Emploi en Côte d’Ivoire invite « les demandeurs d’emploi à résolument se tourner vers cette nouvelle opportunité que sont les emplois verts ». Selon lui « il n’y pas de sot métier ni de sous métier, les jeunes Ivoiriens qui le souhaitent peuvent réellement s’en sortir en s’investissant dans cette filière très prometteuse ».

Les premières études réalisées par le gouvernement ivoirien sur les opportunités d’emplois verts permettront de pousser la réflexion dans le secteur en vue de proposer un large éventail de fonctions qui peuvent aider de nombreux Ivoirien à se prendre en charge.

SUY Kahofi

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