Universités Ivoiriennes : 1600% de majoration pour les frais d’inscription !

26 juillet 2012

Universités Ivoiriennes : 1600% de majoration pour les frais d’inscription !

Fermeture de l’Université croquée par Polman (https://caric-actu.com)

La réhabilitation des Universités Ivoiriennes, on le savait déjà, allait avoir un coût sur les droits d’inscription. Les Parents et Etudiants étaient certes préparés mais ils étaient loin de s’imaginer que le Gouvernement ivoirien allait majorer à plus de 1600% les frais d’inscription ! De 6000 f CFA à l’origine soit 0,5% du coût de formation, le droit d’inscription dans les Universités publiques passe à 100.000 f CFA à partir de la rentrée académique fixée au 3 septembre prochain. Pour être plus explicite les étudiants Ivoiriens et leurs camarades de l’espace UEMOA paieront, pour la Licence, 100.000 f CFA, le Master 200.000 f CFA et le Doctorat 300.000 f CFA. Tandis que les étudiants hors espace UEMOA devront s’acquitter pour les mêmes niveaux d’étude respectivement de 300.000 f CFA, 400.000 f CFA et de 500.000 f CFA. La participation des apprenants au coût de leur formation augmente donc d’une manière vertigineuse ! Avec des coûts aussi élevés qui laissent parents et étudiants sans voix, les Ivoiriens se posent des questions. L’argent investi dans la réhabilitation de l’Université sera-t-il remboursé par les Etudiants ? Alassane Ouattara le technocrate champion de la privatisation veut-il faire basculer les universités publiques dans le privé ? Comment expliquer que les réformes éducatives en pleine situation post-crise puissent être aussi couteuses pour les contribuables ?

L’Ivoirien lambda s’explique mal ces reformes qui plongent encore plus les Ivoiriens dans la précarité. « La vie est déjà chère, c’est à peine si on peut manger correctement, les soins de santé et les médicaments sont hors de portée…et pour couronner le tout nos enfants ne pourront plus étudier ! Dans quelle Côte d’Ivoire vivons-nous aujourd’hui ? » s’interroge Françoise Koffi une mère de famille. Fofana Abdoulaye un jeune étudiant est encore plus outré et s’attaque à ce qu’il qualifie ‘’d’hypocrisie présidentielle’’. « Depuis que le Docteur Alassane Ouattara est au pouvoir dans chacun de ces discours il n’a cessé de marteler que la jeunesse est une priorité pour lui. Je trouve que cette jeunesse est une drôle de priorité parce que grâce à cette décision nombreux sont ceux qui ne pourront pas s’inscrire à l’Université ». Les vraies raisons qui militent en faveur de la fermeture totale des Universités Ivoiriennes sont aujourd’hui connues. Le gouvernement savait que tenter d’imposer des reformes aussi audacieuses au moment où les étudiants étaient réunis, c’était prendre le risque d’entrer dans une poudrière avec un cigare allumé ! Plus loin, certains étudiants pensent que c’est aussi la raison qui a poussé le Gouvernement à suspendre toutes les activités syndicales sur les campus. « Vous connaissez les étudiants ivoiriens, ils ne sont pas des tendres quand on bafoue leurs droits. Si nous étions sur le campus il y avait de fortes chances que ce droit d’inscription fixé à 100.000 ait occasionné une grève. Malheureusement le très très démocratique régime du Président Ouattara a décidé de marcher sur la liberté syndicale surtout pour les étudiants » affirme déçu un membre de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI). Pour le Gouvernement il n’y a pas le feu au lac, cette décision a été prise pour améliorer la qualité de l’enseignement. Qu’à cela ne tienne: chaque Ivoirien attend que cette Université Ivoirienne change véritablement, car des problèmes, il y en a dans cet antre du savoir ! Les droits de cuissage imposés par les enseignants pour des notes, les mémoires d’étudiants diffusés par les enseignants sous la forme de publications d’université, les formules chimiques volées aux étudiants, l’administration boiteuse et hyper lente dans son fonctionnement sont les pratiques et réalités que les étudiants veulent voir disparaitre.

SUY Kahofi

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Commentaires

Arukey Adama ILBOUDO
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C'est cela la réalité des universités africaines, tristesse!