Formation professionnelle, école ou atelier : que choisir ?

Nombreux sont les jeunes qui fréquentent aujourd’hui les Instituts et centres de formation professionnelle. Certains sont venus ici pour la passion qu’ils éprouvent, pour le métier qu’ils ont choisi; d’autres sont là par le ‘’heureux hasard’’ des orientations après les classes de troisième ou de terminale. N’ayant pas pu poursuivre leurs études dans les cycles classiques de nos écoles secondaires, ils ont choisi d’apprendre un métier dans les centres de formation professionnelle. L’apprentissage d’un métier ne se résume pas à retenir des leçons par cœur : il s’agit d’un système basé sur la théorie et la pratique. Mais dans les entreprises qui accueillent les étudiants, bon nombre de maîtres de stage se plaignent de l’incapacité des jeunes à réaliser les manœuvres les plus élémentaires. Les problèmes de l’apprentissage sur le tas et celui de la formation dans les centres professionnels refont donc surface.
« Ils ont des diplômes mais ils ne connaissent pas le travail ! Or les métiers c’est la maîtrise de la pratique et non de la théorie : ce que le diplôme justifie doit se voir dans les faits » souligne M. Zamblé chef électro-mécanicien, responsable d’un groupe de stagiaires. En effet, nombreux sont les jeunes diplômés qui peinent à s’insérer dans les entreprises faute de maîtrise des rouages de leurs métiers qu’ils ont pourtant appris. « A les voir transpirer sur les machines, je me demande ce qu’on leur enseigne dans leurs écoles » renchérit M. Zamblé avant de conclure « nous sommes obligés de tout leur apprendre de nouveau. Un métier on ne le connait pas sur papier mais on le connait en pratique ». Les élèves se défendent et accusent les responsables des systèmes de la formation professionnelle. « Les classes sont bondées de monde lorsque nous allons aux cours et même en pleine année scolaire des élèves arrivent d’on ne sait où. Les enseignants survolent les cours et se plaignent de la vétusté du matériel dans les ateliers. Ce n’est pas notre faute si nous causons des soucis à nos maîtres de stage ! » souligne Keita Abou. Vu cette situation, certains parents se rabattent sur les ateliers installés dans la capitale : en choisissant cette option, ils dépensent moins. En échange d’une certaine somme versée au propriétaire de l’atelier chaque fin du mois, les enfants apprennent un métier sur le tas. « Ici c’est pas papier ! Les enfants travaillent sur les télévisions et les ordinateurs. Ils apprennent directement au contact avec les outils et les machines » souligne M. Kokou électronicien. Grâce aux agréments FDFP, les fins de formation sur le tas sont de plus en plus sanctionnées par des attestations. « Pour ce qui est des métiers techniques l’employeur ne se borne pas à lire votre CV, il vous met au pied du mur et c’est à vous de démonter ce que vous avez appris » soutient M. Kimou, enseignant. Il faut donc repenser la formation professionnelle en équipant les centres de matériels d’apprentissage adaptés aux besoins des entreprises, lutter contre le recrutement parallèle et les redoublements sans fin pour mieux encadrer les élèves qui sont soucieux d’apprendre pour servir leur pays.
SUY Kahofi
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