Eaux minérales, la bataille des marques

26 décembre 2011

Eaux minérales, la bataille des marques

Barons et nouveaux prétendants se disputent le marché

Chaque jour, des milliers de bouteilles d’eau minérale quittent les rayons des grandes surfaces et des boutiques de quartier de la capitale Ivoirienne. Si à l’origine les Ivoiriens n’avaient qu’une seule marque d’eau embouteillée, aujourd’hui le marché en est inondé.

Awa®, ce nom était il y a une dizaine d’années encore la seule marque d’eau minérale connue des Ivoiriens. Dans les années 90, les concurrents ont petit à petit pris place à ses côtés. Les Barons de l’eau étaient nés. Nouveaux prétendants et dangereux rivaux : les marques d’eau en sachet et leurs appels du pied au grand public.

Pour une place au soleil

Dans la bataille farouche que se livrent les marques d’eaux, la publicité occupe une position stratégique. Pour se faire une place au soleil, toutes les tactiques sont bonnes : publi-reportage, spot télé et radio, sponsoring d’émissions et d’évènements surtout d’activités sportives. Dans les rues d’Abidjan, les jeunes équipes de promotion s’affrontent tous les jours dans des combats sans merci. Pour tenir les rangs, le marketing est mis à contribution. Après les classiques bouteilles de 0,5 et 1 litre, apparaissent les bouteilles de 1,8 litres et les bonbonnes de 5 litres. Les marques étrangères d’habitude discrètes, car réservées à l’élite, désormais partent elles aussi à l’assaut du marché de masse. Les états-majors s’organisent et  le battage publicitaire se renforce  à mesure que progresse le camp adverse.

Maman, cette eau n’est pas intéressante!

Pendant ce temps, au rayon eaux, les consommateurs ne savent plus à quelle marque se vouer. On pourrait dire, « pourquoi choisir une marque puisque l’eau c’est l’eau ? Mais lorsque vous goûtez l’eau minérale, votre corps épouse une telle ou une telle marque du simple fait de sa composition. Taux de sodium, calcium ou potassium : il faut bien lire l’étiquette avant de faire un choix« , soutient Mme Moustapha. « Souvent quand vous donnez une eau minérale à vos enfants, ils peuvent se retrouver avec des troubles digestifs. Pour éviter tout ça on essaie plusieurs marques et on garde la bonne. Les enfants eux-mêmes nous interpellent souvent. Ils nous disent maman cette eau n’est pas intéressante !« , précise Mme Koffi.

Consommateurs avertis

Le regard pointilleux de ces mères de famille montre  l’importance qu’accordent les Ivoiriens au choix de leurs bouteilles d’eau. Certains vont jusqu’à se renseigner sur l’entreprise de conditionnement et même sur le site d’exploitation. Il faut dire que des rumeurs avaient laissé entendre qu’une célèbre marque d’eau minérale exploitait une nappe phréatique située en dessous d’un cimetière !

Mais tous les consommateurs ne sont pas aussi pointilleux ou publivores. D’autres ne s’attardent ni sur l’étiquette, ni sur les panneaux publicitaires. « Je n’ai pas d’idée, je bois parce que c’est de l’eau, c’est tout ! », déclare Régina. Elle affirme néanmoins que boire de l’eau minérale conditionnée sous contrôle des autorités assure une protection contre les maladies liées à l’eau.

Vive la loi du marché

Au demeurant, les Ivoiriens sont les premiers à se réjouir de cette bataille entre les marques. La libéralisation et la libre concurrence ont permis une chute considérable des prix. Les eaux minérales et eaux de sources sont désormais plus accessibles à tous. Les prix proposés aux familles pour les achats en gros s’avèrent si attractifs qu’elles n’hésitent pas à faire des provisions en grande quantité. Hier, boire de l’eau minérale ou de l’eau de source était considéré comme un symbole d’aisance. Aujourd’hui, c’est un geste des plus banals.

Prochaine bataille de la guerre des eaux : la récupération et le recyclage des bouteilles et sachets en plastique qui représentent une part importante des ordures ménagères dans les grands centres urbains.

SUY Kahofi

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Commentaires

moncef
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hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh l eau minerale

konan
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hi mister SUY,
Merci beaucoup pour votre essai. Cependant j'ai cru lire que vous êtes journaliste scientifique, j'aimerais savoir si vous avez des chiffres sur ce marché parce que ni les acteurs,ni les chiffres clés n y sont mentionnés dans votre article.

Kahofi SUY
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Il s'agit d'un article pas d'une étude. L'étude de laquelle découle cet article a été commandé par un client. Excusez moi donc de ne pouvoir satisfaire votre curiosité. Merci