Fusillade et combat de rue: le calme est revenu à Vavoua

19 décembre 2011

Fusillade et combat de rue: le calme est revenu à Vavoua

 

Entrée de la Préfecture de Vavoua

Pendant près de 18 heures ce dimanche 18 décembre, des combats de rue ont opposé des éléments des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) à des civils armés dans la localité de Vavoua dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Cette ville située à 463 km d’Abidjan la capitale économique avait été le théâtre de violents affrontements entre les FAFN et les FDS au plus fort de la crise. La localité a retrouvé son calme jusqu’à ce samedi soir (NDLR : 17 décembre)  où tout a dégénéré ! Selon des témoignages ce regain de violence est lié au meurtre d’un jeune apprenti dans un café de la localité par des éléments des FRCI. Le jeune homme aurait été battu à mort par ces éléments. Selon toute vraisemblance le refus du respect d’un couvre-feu serait à l’origine de ce drame. Les affrontements à l’arme légère se sont poursuivis dans la ville toute la journée du dimanche. « Nous sommes en train de fuir Vavoua et au moment où je vous parle (11 h 47 mn dimanche) les combat se poursuivent » avait déclaré une habitante de la ville réfugiée à Séguéla une localité plus au nord. « Les jeunes de la localité sont décidés à se battre jusqu’au dernier ! Certains disent qu’ils sont prêts à mourir plutôt que d’accepter les brimades des éléments des FRCI. Personne ne peut sortir nous sommes dans nos maisons » a souligné un autre jeune coincé dans sa demeure. Autour de 12 h TU dimanche, une patrouille musclée de l’ONUCI composée des éléments civils, militaires et de police ont fait mouvement dans la localité pour examiner la situation et contribuer au retour au calme. 5 morts, tous des civils et un blessé (un élément des FRCI) ont été signalés.

Diané Bassinima le Préfet de Vavoua a souligné que le calme était revenu dans sa localité et que d’intense négociation sont en cours entre les protagonistes. Il a refusé d’en dire plus sur le contenu des négociations et les revendications des civiles qui s’opposaient aux éléments des FRCI. Les populations de leur côté exigent le départ des ‘’assassins’’ de leur ville ! Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire, Bert Koenders, a déploré vivement les incidents survenus ce 18 décembre, à Vavoua. L’ONUCI lance un appel aux autorités compétentes pour qu’une enquête appropriée soit diligentée pour déterminer les circonstances des incidents, en identifier les auteurs et prendre les mesures adéquates conformément à la loi en vigueur. L’ONUCI dit être disposée à apporter son appui pour aider à faire la lumière sur les regrettables incidents. L’ONUCI appelle les populations et les militaires concernés  à la retenue et à la sérénité et les exhorte à éviter tout acte qui pourrait faire dégénérer une situation déjà compliquée. Sur le volet de l’application de la justice les 7 éléments présumés auteurs du meurtre ont été exfiltré avec le soutien de l’ONUCI vers leur hiérarchie à Daloa pour répondre de leurs actes.

Le cours des activités de la ville a été ralenti certes mais pour le Préfet Vavoua retrouvera la sérénité d’ici les 24 heures avenirs. La nouvelle montée de violence à Vavoua relance également la question de la circulation des armes légères et de petits calibres. Plusieurs d’entre elles sur les milliers qui circulent illégalement dans le pays sont détenues par des civiles, d’anciens combattants de la rébellion ou des évadés de prison. Cet incident il faut le dire également intervient dans un contexte de sortie de crise encore fragile où les éléments des FRCI sont constamment pris dans des scandales de vol, brimade, extorsion de fond, racket…Pour Jean Jacques Konadjé expert sur les questions militaires « une reforme du système sécuritaire s’impose en Côte d’Ivoire et elle doit se faire grâce à une absence totale d’impunité ». Après la fusillade au Plateau, les combats de rue de Yopougon, les trafics de drogue d’Adjamé, les nombreux braquages à leur actif, les FRCI s’illustrent encore d’une manière négative. Trop c’est trop !

SUY Kahofi

Partagez

Commentaires