Lutter contre le gaspillage alimentaire

Hier j’ai écumé les poubelles de la capitale Ivoirienne Abidjan. Ne vous inquiétez pas je n’ai pas perdu la boule ni même pété un seul câble ! A force de regarder les images d’enfants dans la corne de l’Afrique sauvagement maltraités par la faim et ses mamans qui attendent l’aide humanitaire d’outre atlantique, je me suis demandé si sur ce continent si riche qu’est l’Afrique il n’y avait pas de quoi nourrir ces pauvres réfugiés. Il y a de la nourriture en Afrique pour éviter toute catastrophe humanitaire, pour éviter que des enfants de la rue dorment le ventre vide et pour nourrir les masses. Le seul problème c’est qu’en Afrique et plus particulièrement en Côte d’Ivoire (le pays que je connais) le gaspillage est roi ! Dans les poubelles d’Abidjan où viennent manger les enfants de la rue, j’ai été surpris de voir que des restes de nourriture étaient jetés directement avec d’autres ordures. Pourtant si cette nourriture était soigneusement disposée dans différents emballages à l’entrée des villas cossues de la ville, les enfants et même des démunis pourraient manger à leur faim sans danger ! Oui sans danger car malheureusement dans ces poubelles des ordures d’origines diverses cohabitent. Papier, sable, feuilles mortes, emballage plastic, bouteille de détergeant, de javel et même d’acide cohabitent avec des restes de nourriture ! « Malgré la crise les habitudes alimentaires n’ont pas changé. Certains ont toujours en abondance et d’autres pas ! La question que je me pose c’est de savoir si ceux qui mangent à leur faim pensent aux affamés ? » s’indigne Kah Isaac un volontaire d’appui-conseils aux enfants de la rue.
Il serait donc faux de penser que la nourriture manque, le vrai problème c’est la répartition de cette nourriture. Bien sûr les moyens pour l’acquérir ne sont pas les mêmes d’une famille à l’autre. A ce titre le peu d’humanisme qui habite chacun doit le pousser à partager ! Bien plus que de simples doléances d’homme écœuré par la méchanceté de leur semblable, la notion de partage est un ordre divin comme le souligne Pasteur Simon. « Je souligne avec force, foi et ferme conviction que Dieu ne fait rien au hasard. S’il a voulu des riches c’est parce le pauvre juste à côté est le baromètre de cette richesse. Aussi la notion d’amour inconditionnel referme également celui du partage et de l’assistance aux plus démunis. On ne peut pas prétendre être enfant de Dieu, manger à sa faim et jeter les restes pendant que d’autres dorment sans une seule croute dans le ventre ! »
Mettre fin au gaspillage ne consiste pas seulement à critiquer l’attitude des pays riches. C’est chacun à son niveau qui doit lutter à sa manière pour que ce dont il n’a pas besoin puisse nourrir d’autres.
Suy Kahofi
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