La société civile veut éviter une justice à deux vitesses

40 ONG de la société civile avec en tête celles qui luttent pour la défense des droits de l’homme viennent de tenir à Abidjan une conférence de presse autour de la question de la mission du CPI, celle des droits de l’homme et de l’application de la justice en cette période de réconciliation. Cette conférence de presse qui avait des allures de grande messe des droits de l’homme a permis aux acteurs de la société civile d’adopter une déclaration commune. Dans cette déclaration, associations et organisations de la société civile demandent aux nouvelles autorités Ivoiriennes et à la Cours Pénale Internationale de tenir compte des crimes et atrocités commis en Côte d’Ivoire depuis 2002.
Chaque camp doit répondre de ses actes !
El Hadj Ali Ouattara Président de la Coalition Ivoirienne pour la Cours Pénale Internationale met en garde contre toutes dérives de la justice en cette période de reconstruction de la Côte d’Ivoire. « L’appel du Président Ouattara à la CPI a été accueilli favorablement. Toutefois pour ne pas laisser aux populations Ivoiriennes le sentiment d’une justice à deux vitesses, une justice des vainqueurs…les organisations de la société civile lance un appel au bureau du procureur afin de lui demander d’ouvrir l’enquête sur les crimes en Côte d’Ivoire en commençant par la guerre de 2002 ». Selon N’gouan Patrick de la Convention de la Société Civile, les organisations et associations de la société civile mettent tout en œuvre pour une justice équitable en Côte d’Ivoire. « Dans tous les cas ce n’est pas le procureur Luis Moreno Ocampo qui décide. Si les juges de la cours ont suffisamment d’éléments pour lui donner un mandat qui va jusqu’en 2002, le procureur va se plier à cette décision. C’est donc à cela que nous nous activons au niveau de la société Ivoirienne ». Quant à Traoré Wodjofini de la COSOPCI, il a souhaité un accès démocratique aux médias d’Etat par la société civile Ivoirienne. « Nous interpelons la RTI pour que les choses soient repositionnées et nous souhaitons être impliqué dans les démarches de reconstruction et de réconciliation du pays à tous les niveaux. Nous allons nous battre pour que l’impunité soit combattu dans ce pays et que la Côte d’Ivoire devienne une nation fréquentable ».
Après la mission d’évaluation de la Cours Pénale Internationale, il appartient désormais aux juges au niveau de la Cours d’autoriser une éventuelle enquête sur les crimes et atrocités perpétrés en violation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire.
Suy Kahofi
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