Mamadou Coulibaly : un esprit républicain pas toujours compris

Mamadou Coulibaly le Président de l’Assemblée Nationale est un personnage plus que controversé dans l’univers politique Ivoirien. Il est souvent le dernier à se prononcer sur l’actualité du pays mais quand il parle, c’est comme si avant lui personne n’avait dit quelque « d’intéressant » ! La preuve sa dernière sortie après sa visite à l’hôtel du golf continue d’alimenter les conversations. Le FPI, parti qu’il représente a clairement décliné l’offre d’entrer au gouvernement. La nouvelle, il faut le dire à surpris tous les Ivoiriens et surtout ceux qui voyaient l’ancien parti au pouvoir revenir au gouvernement pour donner un sens à la réconciliation nationale. Pourtant à la lecture des arguments avancés par le Professeur Mamadou Coulibaly, on se rend compte qu’il enlève une grosse épine du pied d’Alassane Ouattara. La Côte d’Ivoire depuis la mort d’Houphouët Boigny n’a connu que des gouvernements ‘’d’union’’ ou de large ouverture avec le même problème : l’impossibilité d’appliquer un programme de gouvernement.
Les gouvernements ‘’n’zassa’’ (mélangés) sont des associations d’hommes politiques qui ne réussissent pas à l’Afrique. Dans tous les pays où les partis politiques ont tenté cette aventure les Présidents n’ont pas réussit un seul mandat. La preuve avec le cas Laurent Gbagbo, l’opposant tout plein de bonnes intentions pour la Côte d’Ivoire s’est retrouvé après huit ans dans la position d’un homme qui aura ruiné le pays. La raison de l’échec de l’expérience socialiste en Côte d’Ivoire s’explique par deux facteurs clés : le coup d’Etat et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Que pouvez-vous faire quand tous les Ministres de votre gouvernement obéissent un peu plus au Président de leurs partis qu’au Président de la République que vous êtes ? Comment appliquer un programme de gouvernement quand ceux avec lesquels vous siégez au conseil des ministres appartiennent au clan de ceux qui réclament votre départ par les armes ? Pour éviter donc cette forme d’hypocrisie politique le FPI préfère prendre ses distances et laisser le Président Ouattara « gérer le pays avec sa majorité ». Demain les échecs et les succès dans la gestion du RHDP seront seulement ceux du RHDP et non ceux d’un groupe réunit par un consensus qui a pour non réconciliation.
Je pense bien que si l’on prenait le temps d’écouter le Professeur Mamadou Coulibaly au-delà des mots, on éviterait beaucoup de perte au pays. On se souvient, quand au risque de sa vie il a tenté la médiation sécrète pour un face à face ADO – Gbagbo, nombreux sont ceux qui de part et d’autre le voyaient en Juda ! Aujourd’hui au lieu d’analyser sa prise de position d’un point de vue politique, certains préfèrent le faire guidés par des réactions du type « Mamadou est un insolent politique, le FPI ne veut pas la paix, le FPI veut opérer un coup d’Etat… » Ce n’est pas la première fois dans le monde qu’un politicien refuse la logique d’un gouvernement d’union ou de large ouverture. L’épisode du PSOE et du PP en Espagne est là pour nous le rappeler. José Aznar ayant remporté les élections avait lancé cette phrase : « c’est à celui qui remporte les élections de composer son gouvernement. Aucune logique ne l’oblige à faire appel à l’opposition ». La suite chacun la connait : José Aznar formera un gouvernement avec trois invités de l’opposition ! Pour une fois au moins acceptons de revenir à l’ère du parti unique où Houphouët Boigny choisissait lui seul les membres de son gouvernement. Peut être bien que cela sera à la base d’une plus grande stabilité dans le pays…qui sait avec une opposition plus forte !
Suy Kahofi
Commentaires