Banques Ivoiriennes : des renvois massifs annoncés

5 mai 2011

Banques Ivoiriennes : des renvois massifs annoncés

 

eburnietoday.mondoblog.org
Banques Ivoiriennes : l’inquiétude se lit sur les visages

Aux heures chaudes de la crise post-électorale Ivoirienne, un communiqué émanant du Ministère de l’emploi et de la fonction public interdisait tous les travailleurs de collaborer avec le régime illégitime de Laurent Gbagbo. Le communiqué se voulait également très clair pour tous les contrevenants : ceux qui s’entêtaient à prendre le chemin du travail risquaient de perdre leurs emplois. Aujourd’hui avec le retour à la normalité et l’exercice des pleins pouvoirs d’Etat par Alassane Ouattara, la menace de ce communiqué risque de s’appliquer. Le premier secteur visé est celui des banques et des établissements financiers.

Sur la base de plusieurs témoignages anonymes rendu possible par un cadre d’un grosse multinationale, il m’a donné de constater que dans certaine banques plus de 150 à 200 personnes risquent de se retrouver au chômage. Quand bien même officiellement les dirigeants de ces banques avaient ordonnés la fermeture, des agents voilant à peine leur zèle ont livré code et état financier aux ‘’hommes de Gbagbo’’. Il est reproché à toutes ces personnes d’avoir contribué de près ou de loin à la main mise du régime de la refondation sur les ressources des banques. En effet les systèmes de traçabilité selon une indiscrétion d’un agent du Ministère de l’Economie et des Finance ont permis de voir quelles sont les banques qui ont contribué à financer clandestinement le régime de Laurent Gbagbo. Ces fonds en mouvement nous dira l’informateur auraient bien pu servir dans des achats d’armes, le recrutement de mercenaires mais surtout le blanchiment et la mise en circulation sur le marché monétaire Ivoirien de faux billets.

Peut-on réellement sur cette base de collaboration souvent forcée renvoyer des pères et des mères de famille ? Sachant que chaque matin certains arrivaient sous la menace des armes, sont-ils fautifs au point de perdre leur emploi ? « Il ne s’agit pas menace vaine : nous serons renvoyé le moment venu mais de quelle manière et avec quel traitement, c’est la question que je me pose » affirme un caissier. Dans l’application d’une décision aussi grave au niveau de ces conséquences, une enquête interne ne serait-elle pas utile pour situer les responsabilités ? En attendant que cette suggestion soit à l’étude, la sérénité n’habite plus les travailleurs des banques commerciales qui ont été nationalisées par le régime de Laurent Gbagbo y compris la BCEAO. A l’heure de la réconciliation et de la paix, le moment ne serait-il pas venu aussi de pardonner ? Difficile de répondre vu que le business et l’argent ont des règles qui se moquent du social et de la pitié.

Suy Kahofi

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