18 avril 2011

Lundi de reprise à Abidjan

 

La reprise est certes timide mais elle montre que le pays veut tourner la page

Ce n’est pas encore le 100 à l’heure qu’on connait à Abidjan mais le rythme de la reprise est plutôt encourageant. Après les appels du Président Alassane Ouattara au peuple de Côte d’Ivoire à reprendre ses activités et surtout aux fonctionnaires de reprendre le service, Abidjan a recommencé à vivre ce lundi matin. La circulation est plus importante, le nombre de boutiques et de magasins ouverts ou en rénovation est aussi important. Quelques bus de la SOTRA sont en ville mais ils circulent pratiquement vides : il faut dire qu’on ne se bouscule pas vraiment en ce premier jour de reprise. Quant aux services publics, les fonctionnaires sont plutôt ici pour faire un état des lieux. Le constat dans l’ensemble n’est pas reluisant. Ici au Plateau comme dans la quasi-totalité des quartiers, plusieurs services ont été soit pillés ou incendiés, les bureaux n’existent que de nom et de nombreux immeubles portent encore les stigmates des combats. Pour ce chef de service l’heure est à une évaluation des dégâts et des tractations pour trouver des moyens pour tout remettre en marche. « Comme vous pouvez le constater il n’y a plus rien, tout est parti : des ordinateurs aux meubles en passant par la robinetterie rien ne reste ici ! Nous espérons trouver rapidement un entrepreneur pour qu’il engage les travaux pour que les travailleurs puissent revenir » indique l’homme qui inspecte son bureau en marchant sur des éclats de verre.

Dans le reste de la ville l’activité est tout aussi visible et importante. Les wôrô-wôrô, les gbakas et les taxis compteur sont fidèles au rendez-vous et les stations ont recommencé à distribuer le carburant. Le prix du litre à la pompe qui était à 1000 f CFA quelque soit le produit est redevenu normal. Les super-marchés SOCOCE des II Plateaux, CDCI ou Leader Price Riviera reçoivent du monde. « Nous sommes de plus en plus rassurés et donc nous sommes sortis pour faire de nouvelles provisions. Tout se passe bien et pour le reste des courses nous irons à Koumassi comme me l’a recommandé un voisin » affirme Mme Konan. Tout semble reprendre vie en Côte d’Ivoire mais pour certains fonctionnaires et salariés l’étape la plus importante reste l’ouverture des banques car les familles n’ont plus rien. « On nous demande de retourner au travail c’est normal car nous devons contribuer à la relance économique du pays. Il y a aussi une chose que nos autorités ne doivent pas oublier : il nous faut de l’argent pour nous déplacer et rembourser nos dettes. La reprise est lente tout simplement parce que les Ivoiriens n’ont pas d’argent » affirme Mr N’gotta Claude. La réouverture des banques se présente donc comme un impératif dans ce mouvement de relance économique et de retour à la normal.

Suy Kahofi

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Commentaires

Ouédraogo
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M. Ngotta a raison. Il faut pas oublier que tout avait augmenté à Abidjan. Donc, il faut que les fonctionnaires aient leur salaire pour pouvoir prendre le bus et aider les enfants à aller à l'école lundi prochain.

Kahofi SUY
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Avec le retour au calme les prix vont chuter