TCI vs RTI : vers l’équilibre de l’information ?
« Au lendemain du second tour de l’élection présidentielle, Laurent Gbagbo avait tout et le RHDP n’avait rien ! Aujourd’hui je crois que nous avons tout et lui presque rien ! ». Cette phrase tenue il y a environ une semaine sur les antennes de TCI par Patrick Achi le porte parole du gouvernement Soro consacre l’équilibre des forces en présence dans la crise post-électorale ivoirienne. Chaque camp dans sa manœuvre d’isolement de l’adversaire a désormais en sa possession l’arme idéale pour toucher l’ivoirien : les médias. Chaque camp possède sa télévision, sa chaîne de radio et on le sait déjà ces journaux. La crise post-électorale Ivoirienne consacre une forme de libéralisation totale de l’espace audio-visuel et de la presse en Côte d’Ivoire. Désormais l’information n’est plus la chasse gardée d’un seul camp et chacun peut faire sa propagande.
Bien fini le temps où les gigantesques meetings de la galaxie patriotique fortement médiatisé par la RTI donnait au monde l’impression que Laurent Gbagbo était le maître absolu de la Côte d’Ivoire. Fini le temps des images en boucle diabolisant le RHDP. Fini le temps des morts et des victimes qu’on cachait, des marches qu’on réprimait dans le sang, des problèmes économiques qu’on cachait pour mieux asservir le peuple. Il a fallu que TCI émette juste quelques semaines pour que certaines réalités socio-économiques soient mises à nu et que d’autres slogans soient découverts par le monde dont le célèbre Gbagbo dégage ! Les deux chaînes de télévision ivoirienne, quand bien même prêchant pour leur chapelle respective, ont pu établir un équilibre de l’information. C’est vrai que le mot impartialité est à bannir de leur mode opératoire mais en suivant les deux chaînes on se fait une idée de la situation réelle sur le terrain. Ce que la RTI cache, TCI le dévoile et vis versa. Voici ce que les Ivoiriens pensent de ces deux chaînes. « Moi ce que je note c’est que TCI a poussé la RTI à revoir ses productions ; les reportages mensongers auxquels nous étions habitués ont disparu » affirme Franck K. « Je reproche aux deux chaînes d’accorder moins d’importance aux souffrances du peuple. 70 % de leur temps d’antenne sert à la propagande politique » déclare Pauline Y. « Je vais consentir à les appeler télévisions au service de la Côte d’Ivoire quand la RTI aura le courage de montrer des femmes tuées par les chars de Gbagbo et TCI des réfugiers du Libéria fuyant l’offensive des Forces Républicaines. Pour l’instant je considère que se sont des outils de propagande pro-gbagbo et pro-ouattara » soutien Ismaël C.
Alors que doivent faire TCI et la RTI pour accompagner la sortie de crise ? Voici la réponse d’un instructeur d’une école de journalisme. « Elles peuvent prêcher pour leurs chapelles mais le plus important c’est de privilégier et promouvoir les actions de sortie de crise. Elles doivent diffuser par exemple des images de cultes ou de messes pour le retour de la paix en cette période de carême, inviter les leaders religieux à prôner l’amour et le respect de la vie humaine, montrer des jeunes de communautés différentes qui s’unissent pour le bien de la Côte d’Ivoire…Seules ces images peuvent apaiser les cœurs ». Les médias ont un rôle important à jouer dans le processus de sortie de crise et pour un nombre important d’ivoiriens le temps n’est plus aux appels à la haine de l’étranger et de la guerre aveugle entre communauté mais à la diffusion de productions allant dans le sens de la réconciliation.
RAPPEL DESORMAIS QUOTIDIEN
Message de soutien et d’encouragement à nos amis et confrères Sanogo Aboubakar dit Abou Sanogo et Kangbé Yayoro Charles Lopez dit Gnahoré Charly de Télévision Notre Patrie (TVNP) arbitrairement détenus à la MACA pour atteinte à la sureté de l’Etat.
En ce 46ème jour de détention nous ne les oublions pas et nous pensons aussi à tous les journalistes exilés et ceux privés d’exercer librement !
Suy Kahofi
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