Impact des réseaux sociaux en Côte d’Ivoire

28 janvier 2011

Impact des réseaux sociaux en Côte d’Ivoire

Mobilisation de la toile pour Kouamouo (en lunette) et Oula Claver

Il a fallu bien peu de temps pour que les internautes Ivoiriens envahissent les réseaux sociaux. Les habitués du net ont au moins un profil sur Netlog, Unik, twitter et surtout sur le plus célèbre des réseaux sociaux facebook. Sur la toile chacun a ses petites habitudes mais l’objectif est partout le même : être vu, échanger et surtout toucher un maximum de personnes au cas où l’on organise un évènement.

Les habitudes sur les réseaux sociaux

Sur les réseaux chacun a ses petites habitudes. Il y a ceux qui viennent exclusivement pour le tchat et pour se faire des amis, ceux qui sont des passionnés de vidéos en ligne, de partage d’images et vient pour finir les professionnels qui utilisent les réseaux comme support de travail. « Je suis constamment sur facebook car j’appartiens à un petit club de collectionneurs de chaussure de sport. Je viens afficher mes dernières trouvailles et voir celles de mes amis » affirme Soro. « Moi je suis mannequin et je viens pour afficher mes photos. Elle me permettront d’être vu par des stylistes ou des responsables d’agence » déclare Xéna. Philipe Kouakou est commercial dans une entreprise d’électronique et la meilleure façon pour lui de faire la publicité de son nouvelle arrivage c’est de se connecter sur le profil facebook de son entreprise. Il affiche fièrement ses 3762 amis ! « Avec autant d’amis je suis sûr de toucher un nombre important de personnes. 3762 à la base sans compter les amis de mes amis et si je me dis que chacun à au moins 300 amis imaginez-vous combien de fois ma pub sera efficace » affirme le jeune homme avec un sourire malicieux ! Facebook et twitter sont également l’empire du show-business abidjanais : pour les spectacles, soirées dansantes, bal à thème et show case les tenanciers d’espace de divertissement ont leur profil. « Le face’ c’est la meilleure manière de toucher les night-cluber » affirme Souverain 1er gérant d’un bar à la rue princesse à Yopougon avant de conclure « je peux sans risque de me tromper dire que les réseaux sociaux te font économiser 40% de ton budget de communication ». Journalistes et bloggeurs utilisent également les réseaux pour partager vidéos, photos mais surtout les liens de leurs articles.

Les victoires des réseaux en 2010

Les réseaux sociaux ont montré leur efficacité à plusieurs reprises en Côte d’Ivoire. J’en veux pour preuve deux évènements majeurs au cours de l’année 2010 : la libération du journaliste Théophile Kouamouo et l’opération don de sang pour Jodah. Théophile Kouamouo est un journaliste et bloggeur célèbre. Patron du quotidien Nouveau Courrier, il est le créateur de la première plate forme de blog en Côte d’Ivoire : Ivoire Blog. Aussi lorsque la justice Ivoirienne met le grappin sur l’homme et deux de ses collaborateurs pour une enquête sur la filière café-cacao c’est toute la toile qui se mobilise pour sa libération. Les messages de soutien sont postés et partagés via twitter et facebook. L’effet était immédiat sur le terrain car à chaque marche et à chaque procès ceux qui connaissaient Théo par le net venaient le soutenir. Certains internautes ont même pu voir Théophile Kouamouo pour la première fois car il était plus un ami virtuel pour plusieurs personnes ! Cette mobilisation a certainement contribué à apporter un soutien moral aux détenus et à contribuer à leur libération. L’histoire de Jodah quant à elle est une chaîne de solidarité virtuelle qui s’est matérialisée. La jeune fille luttait entre la vie et la mort car elle avait besoin d’une transfusion : étant d’un groupe sanguin rare il lui fallait un donneur mais où le trouver ? Un message diffusé par la bloggeuse Ghislaine Attha et relayé via les réseaux sociaux entraîne une véritable mobilisation pour Jodah. L’action virtuelle se matérialise en une chaîne de donneur et grâce à la mobilisation des internautes Jodah est sauvée d’une mort certaine !

Les réseaux sociaux continueront d’attirer des milliers d’Ivoiriens quand bien même souvent on regrette des dérives. Les injures, photos obscènes et commentaires déplacés font aussi le quotidien des échanges sur facebook mais ces dérives ne sauront en rien jeter une ombre sur le côté positif des réseaux sociaux.

Suy Kahofi

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Commentaires

Andriamihaja Guénolé
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Les petites anecdotes que tu viens de raconter prouvent bien qu'on peut faire des choses positive avec les réseaux sociaux malgré les arnaques et autres méfaits qui commencent vraiment à polluer la toile!
Je crois que les réseaux sociaux jouent aussi un drôle dans la crise ivoirienne! Tu crois que àa peut contribuer à améliorer la situation??

Kahofi SUY
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Oui les réseaux sociaux jouent un rôle important dans la crise comme ils l'ont fait pour les la campagne présidentielle et les élections. Aujourd'hui facebook est utilisé par les groupes d'influence pour exposer leur point de vue sur la crise. Aussi bien le camp Gbagbo comme le camp de Ouattara. Alors les réseaux sociaux demeurent la plate forme d'échange par excellence dans la crise Ivoirienne!

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C'est intéressant de voir que les réseaux sociaux font leur bout de chemin en Côte d'Ivoire.
Une aussi belle appropriation des avancées technologiques actuelles est salutaire. Pourvu que ça dure :)

Assaleck AG TITA
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Merci Suy Kahofi ,je pense que les réseaux sociaux sont un langage universel très efficace.D'ailleurs incontournable.

Pharmf228
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Hello! interesting site!