Insécurité : l’ouest de la Côte d’Ivoire mérite une attention particulière

14 janvier 2011

Insécurité : l’ouest de la Côte d’Ivoire mérite une attention particulière

Camp improvisé du CICR à Duékoué (ouest Ivoirien)

Depuis le début de la guerre du Libéria et la prolifération des armes légères du type pacte de Varsovie l’ouest de la Côte d’Ivoire est devenue une véritable zone instable. Duékoué, Guiglo, Guitrozon…ces villes ont été le théâtre de massacres attribués à des miliciens libériens. Pourtant à la faveur de la crise post-électorale que connaît le pays ces tueries ont pris un caractère ethnique, chose que déplore la Division des Droit de l’Homme de l’ONUCI. Plus grave les FAFN (Force Armée des Forces Nouvelles) estiment – preuve à l’appui – qu’il s’agit d’un génocide savamment préparé par le camp de La Majorité Présidentielle !

Difficile de dire si les accusations des FAFN sont fondées mais une chose est sûre c’est que les mercenaires libériens étaient présents dans la région bien avant les élections. Ces derniers ne vivant que du fruit de la guerre et des violences perpétrées sur les populations ont trouvé une activité lucrative celle de coupeur de route. En huit ans de crise, les routes de l’ouest ont pris le triste nom d’itinéraire de la mort. Le commandant Losseni Fofana du groupement d’instruction 1 à Man a plusieurs fois dénoncé cette situation qui a contribué à asseoir un climat de peur dans le grand ouest Ivoirien. En Juin 2005, suite à l’attaque de la cité de Guitrozon, des rapports d’enquêtes ont démontré qu’il s’agissait de l’œuvre des supplétifs Libériens de l’armée régulière Ivoirienne. Ces derniers sont restés sur place après ‘’leur service’’ et ont bénéficié de la protection de certains cadres du moyen Cavally : ils n’ont jamais été désarmés ! Ce sont eux qui sèment la terreur et le désordre dans cette région ! Mara Lanciné, conseiller en communication du commandant Losseni Fofana dans un point de presse a déploré ce qu’il appelle « la complicité passive des FDS (forces de défenses et de sécurité) qui ne sont pas intervenus à temps pour sauver des vies humaines » lors du conflit inter-ethnique à Duékoué. L’inquiétude des FAFN est d’autant plus grande dans la mesure où les violences peuvent reprendre à n’importe quel moment. En effet les camps commandos des terribles chefs miliciens Colombo et Maho Gloféhi grouillent de monde. Intensification des entraînements et surtout l’arrivée de nouvelles armes ne rassurent pas les populations qui ont préférées prendre le chemin de Man ou celui du Libéria voisin.

Les quelques habitants que nous avons pu joindre regrettent les nombreuses marques d’hostilité envers les troupes onusiennes. Celles-ci auraient bien pu protéger les populations et imposer le cessez-le-feu aux protagonistes mais à chaque fois qu’une patrouille tente d’opérer dans une zones les militants LMP dressent des barricades ou brûlent des véhicules de la mission.

Suy Kahofi

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