Abidjan et son nouveau look de dépotoir géant
La capitale Ivoirienne a été toujours confrontée à un véritable problème qui est celui de la gestion des ordures. Municipalités et entreprises privées ne savaient pas comment venir à bout de ces milliers de déchets domestiques que les populations rejetaient chaque jour. On notait également une floraison de dépotoirs sauvages qui à certains endroits envahissaient les routes et empêchaient la circulation. Aujourd’hui, en pleine crise post-électorale les ordures dictent de nouveau leur loi aux 4 millions d’habitant du grand Abidjan.
Odeurs nauséabondes, mouches et asticots, meutes de chiens affamés fouillant des tas d’immondices…voici le spectacle qu’offre Abidjan par endroit. Même dans des quartiers résidentiels où la propreté était de mise les poubelles n’ont pas été vidées depuis plusieurs semaines et cela indispose les riverains qui ne savent plus à quel saint se vouer. « Vraiment le problème des ordures devient inquiétant. Avec les enfants qui jouent partout j’ai bien peur qu’ils n’attrapent le choléra ou la fièvre typhoïde » s’inquiète Mme Adou une résidente du quartier de Marcory. Aucun quartier n’échappe à cette situation : Yopougon, Treichville, Port-Bouet, les Services d’assainissement des Mairies ne savent plus où donner des coups de pelles ! Les charretiers chargés d’enlever les ordures devant les portails pour quelques pièces se font de plus en plus rares. « Cette situation risque de créer d’autres problèmes. C’est à peine si les familles arrivent à manger à leur faim pour espérer lutter contre les rongeurs et moustiques qui sont de plus en plus nombreux » souligne préoccupé Marc Abi habitant de Yopougon Selmer. En effet il est fort probable qu’Abidjan dans les jours avenirs puissent être confrontée à des cas de dingue, de paludisme, de choléra (surtout dans les quartiers défavorisés) et surtout d’autres infections véhiculer par les souris et rats.
Les zones les plus touchées sont les quartiers commerçants, les quartiers d’habitation populaire et les bordures de lagune qui sont de plus en plus méconnaissables ! Sur certains tronçons les ordures s’étendent sur 300 à 500 mètres. Quelques riverains tentent en vain de lutter contre la prolifération des ordures en organisant des rondes pour vider les poubelles chaque fin de semaine. Il s’agit d’une initiative louable mais une goutte d’eau dans la mer dans la mesure où ces ordures enlevées se retrouvent dans des dépotoirs sauvages non loin des mêmes zones d’habitation !
Suy Kahofi
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