Radio en Côte d’Ivoire : d’énormes avancées qu’il faudra améliorer sans cesse

14 février 2014

Radio en Côte d’Ivoire : d’énormes avancées qu’il faudra améliorer sans cesse

Les femmes ont leur place dans le développement de la radio
Les femmes ont leur place dans le développement de la radio

La Côte d’Ivoire à l’instar de tous les pays du monde a célébré ce 13 février 2014, la journée mondiale de la radio. Comme chaque année, depuis 3 ans maintenant, le pays marque cet évènement par des activités diverses ou des déclarations fortes. Proclamée au cours de la 36ème conférence générale de l’UNESCO et formellement adoptée à la faveur de la 67ème session  de l’Assemblée Générale de l’ONU, la journée mondiale de la radio vise « à célébrer la radio en tant que média, pour améliorer la coopération internationale entre les radiodiffuseurs et pour encourager les grands réseaux et les radios communautaires à promouvoir à travers les ondes, l’accès à l’information, la liberté d’expression et l’égalité des genres ».

Et concernant la question du genre la ministre de la Communication de Côte d’Ivoire (porte-parole adjoint du gouvernement) a déclaré que « l’Etat de Côte d’Ivoire entend faire de la radio un des outils privilégiés de la lutte pour les droits des femmes ». Affoussiatou Bamba-Lamine a affirmé que beaucoup reste à faire, malgré les avancées notables dans le domaine de la radio, notamment l’implication des femmes comme journalistes, reporters, productrices ou techniciennes, ainsi que le nombre important d’émissions radiophoniques s’adressant à la gent féminine. Le thème de cette célébration mondiale à savoir « l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes » trouve donc tout son sens dans le contexte ivoirien. C’est la raison pour laquelle « le Gouvernement s’engage à travailler avec tous les professionnels des médias, et tout particulièrement avec ceux de la radio (…) avec un accent particulier sur le cas spécifique des femmes journalistes », a indiqué la ministre qui est longuement revenu sur le pouvoir de la radio en tant que puissant outil d’information et d’éducation.

Il est certes bien de parler de l’implication des femmes dans le développement de la radio mais il est important de jeter un regard sur les conditions d’existence et de travail de ces journalistes, techniciens de son et animateurs qui chaque jour œuvrent à la survie des stations. A ce niveau d’important efforts restent à consentir estime le Syndicat National des Agents de la Presse Privée de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI). En effet 90 % des animateurs (hommes, femmes, animateurs, journalistes, techniciens, etc.) d’un peu plus 130 stations de radiodiffusion que compte notre pays vivent hélas dans la précarité totale. Salaires de misère, conditions difficiles de vie et de travail, pas d’assurance  maladie, ni d’assistance en cas de maladie ou de sinistre, quasi inexistence de contrat de travail, etc. Les plus chanceux restent encore ceux d’entre – eux qui travaillent dans les radios des collectivités locales où ils ont le rang d’agents de mairie ou d’animateurs culturels. Dans cet environnement de précarité généralisé les animateurs des chaînes publiques ont une relative garantie mensuelle, le temps des reformes et des licenciements trop souvent abusifs.

Il y a donc une véritable nécessité d’améliorer les conditions de travail et surtout de vie de ces hommes et femmes qui chaque jour consacre leur temps à sensibiliser, éduquer et former les populations. C’est ceux à quoi s’attèle les organisations inter-professionnelles du secteur mais la tâche n’est pas du tout aisée.

SUY Kahofi

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