La Côte d’Ivoire se (re)construit de gré à gré !

14 août 2013

La Côte d’Ivoire se (re)construit de gré à gré !

Un pont réhabilité dans la commune de Cocody (image d'illustration)
Un pont réhabilité dans la commune de Cocody (image d’illustration)

Pendant que le Président Alassane Ouattara parle de bonne gouvernance et d’émergence à l’horizon 2020, son régime fait la promotion de mauvaises pratiques économiques.  

En économie, un marché de gré à gré est une offre dont l’attribution se fait sans mise en concurrence. La comparaison entre des soumissions multiples qui doit permettre à l’Etat d’avoir le meilleur rapport qualité, coût et délais n’est plus garanti. L’entreprise qui est coptée dicte ses conditions à tous les niveaux. Or, la libre concurrence impose aux entreprises une meilleure qualité, des coûts réduits et des délais raccourcis. Et si donc le gré à gré fait autant perdre à l’Etat au niveau des coûts concurrentiels, pourquoi les Agences Gouvernementales ont-elles recours à cette pratique Côte d’Ivoire ? Pour Coulibaly Non Karna, président de l’autorité nationale de régulation des marchés publics (ANRMP), le gré à gré se justifie seulement sous un nombre restreint de conditions.

« Les cas de monopole ou d’urgence impérieuse peuvent justifier une passation de gré à gré. Vous avez une école dont la toiture a été arrachée par une tempête, il est évident que vu les délais, vu l’urgence, le bon sens veut qu’on aille vers le gré à gré plutôt que de faire des procédures de passation par appel d’offre ouvert qui vont mettre du temps et priver les élèves de leur école » nous explique Non Karna.

Si l’attribution d’un marché de gré à gré se justifie, il n’en demeure pas moins que cette mesure reste une décision d’exception qui ne saurait devenir un mode d’attribution d’un marché public. Or, depuis la fin de la crise post-électorale, la Côte d’Ivoire a franchi le rubicond ! On estime aujourd’hui qu’entre 50 et 60% des marchés publics ont été attribué de gré à gré. Ce chiffre est de loin le plus élevé de toute l’UEMOA ! Le Chef de l’Etat Alassane Ouattara a lui-même reconnu la pratique qui pour de nombreux économistes est un acte de mauvaise gouvernance. Un danger pour un pays qui veut se donner les moyens d’être émergeant à l’horizon 2020. L’Etat Ivoirien promet d’ici peu de l’ordre dans l’attribution de ces marchés de gré à gré, chose que confirme Coulibaly Non Karna. Le Président de l’Autorité Nationale de Régulation des Marchés Publics soutient que d’ici fin décembre 2013 « l’audit des marchés gré à gré pour la période 2011 – 2013 sera achevé et dans le premier semestre 2014 » les résultats seront connus de tous.

Pendant que l’audit est en cours, l’opposition Ivoirienne continue de se délecter des déboires du régime Ouattara. Celle-ci martèle sous tous les toits que la Côte d’Ivoire est géré par une seule famille, un clan ethnique et un cercle d’amis qui se partagent l’argent du pays par des marchés de gré à gré en endormant les Ivoiriens avec des concepts pompeux comme l’émergence économique et la bonne gouvernance.

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