CAN 2012 : entre colère et incompréhension

13 février 2012

CAN 2012 : entre colère et incompréhension

 

Comme Assamoua Gyan les penaltys semblent porter la malchance à Drogba

La tristesse pouvait se lire sur de nombreux visages ce 12 février. Les Ivoiriens par grappes de supporteurs déçus ont quitté les maquis, boite de nuit et bars marqué par la colère et surtout une incompréhension face à la défaite d’une équipe de football qui en dix ans n’a pas pu remporter une seule édition de la CAN. La bière qui devait couler à flot est resté des les frigos et malgré ce lundi férié voulu par les autorités Ivoiriennes personne ne semble digérer cette défaite. La victoire était pourtant à portée de main des Ivoiriens qui ont peiné face à une modeste mais solide équipe de Zambie qui s’est battu sans complexe. « Il ne faut pas bruler ces jeunes : ils ont développé un beau jeu mais c’est une finale et aux tirs au but il n’y a pas de favori » affirme Mr Yao Mathias avant de conclure que rien ne sert de blâmer les éléphants qui ont bien joué. « La pression était énorme et vous avez vu vous-mêmes des jeunes gens qui étaient crispés à mourir. Tout le stade était pour la Zambie comme si l’Afrique entière s’était ligué contre nous ! Dieu a voulu que se soit la Zambie que son choix divin soit respecté » affirme Rémi. Pour Kassoum le sentiment de colère est plus fort ! « Comment un grand joueur comme Didier Drogba peut rater un pénalty aussi facilement ? Même un enfant mettait cette balle au fond du filet ! Ils sont tous simplement nuls et méchants. Faire ça à 22 millions d’âmes mobilisées dans toutes les villes, villages et campements du pays : ils n’ont pas eu pitiés de nous » s’indigne le jeune homme. Kassoum parle de 22 millions d’Ivoiriens mobilisés mais au fond est-ce que les Ivoiriens étaient vraiment unis autour de leur équipe pour faire le 13ème homme ?

Une défaite qui vire par endroit à la bagarre politique !

A peine le match achevé que dans un maquis de la Riviera II un homme en sang était porté par ses amis. Son seul délit est d’avoir osé dire que le Président Ouattara a porté la ‘’poisse’’ aux éléphants footballeurs. Loin de s’arrêter là il martèle que si la coupe revenait en Côte d’Ivoire les militants du RHDP auraient vite fait de dire que Laurent Gbagbo avait une mauvaise influence sur les Ivoiriens et qu’il leur portait la ‘’poisse’’ ! « C’est bien qu’on ait perdu » avait-il lancé. Un autre supporter tout aussi déçu n’a pas digéré la remarque. Résultat un jet de bouteille suivi d’un violent corps à corps qui se solde par une arcade sourcilière ouverte et un homme en syncope ranimé par les tenancières du maquis. « Comment quelqu’un qui prétend être Ivoirien peut résumer la gloire de tout un pays à l’image du seul chef d’Etat ? » s’interroge Patrice un supporteur qui ‘’admirait’’ le spectacle une bouteille de bière en main. Comme ce jeune homme nombreux sont les Ivoiriens qui dans le secret ne voulaient pas voir la coupe sur les bords de la lagune Ebrié par simple haine pour Alassane Ouattara. « Dieu nous a servit à la hauteur de notre appétit. Les Ivoiriens partaient diviser et les Zambiens unis pour rendre hommage aux joueurs de leur équipe de football morts il y a quelques années sur cette même terre gabonaise » soutien Patrice. Si la coupe devait unir les Ivoiriens, la défaite les a encore plus divisé !

Faut-il remanier l’équipe ?

Comme le dit un célèbre proverbe malinké : l’épreuve est un championnat, quand vous ne pouvez pas supporter il est préférable de jeter l’éponge ! Avec cette nouvelle défaite et ce fiasco cuisant des supporteurs estiment qu’il est temps pour la génération Drogba de céder la place à une nouvelle génération de joueurs et les arguments ne manquent pas. « Il faut qu’ils partent on ne peut plus continuer de souffrir comme ça » martèle une mère de famille en larme. Celle qui vient de mettre le feu à son tee-shirt orange estime que cette génération « d’éléphants n’est pas faite pour la victoire » et que pour l’honneur du pays et l’orgueil des joueurs eux-mêmes la porte de sortie est tout indiquée ! NON soutien avec force Charles Olivier la Côte d’Ivoire ne va pas passer toute son histoire à remanier les équipes et changer d’entraineurs. « Si après Sénégal 92 les patrons du football Ivoirien avaient fait confiance à Yéo Martial et au collectif qu’on avait la Côte d’Ivoire aurait peut-être remporté un autre trophée » affirme Charles Olivier qui estime que la Côte d’Ivoire peut garder le même effectif si elle veut aller loin !

SUY Kahofi

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