Les journaux bleus ne sont pas encore de retour

19 avril 2011

Les journaux bleus ne sont pas encore de retour

 

eburnietoday.mondoblog
Dénis Kah Zion le patron du GEPCI appelle ses confrères à reprendre le travail

L’appel du GEPCI, le Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire a été entendu par les journalistes et les patrons des organes de presse qui ont décidé de signer le retour de leurs titres dans les kiosques. Ce lundi 18 avril, jour de reprise générale à Abidjan seuls les titres proches du RHDP étaient dans les kiosques et ils ont été seulement distribués à Abidjan. Les raisons de l’absence des journaux bleus symbolisant désormais l’opposition sont d’ordre sécuritaire. Les journalistes proches de Laurent Gbagbo continuent de se plaindre d’être victimes de représailles de la part de personnes supposées fidèles au Président Ouattara.

Les journalistes de Notre Voie, l’organe de presse du FPI, le parti de l’ex-président ivoirien semblent être au cœur de cette chasse à l’homme. Abdoulaye Villar Sanogo est le Directeur de Publication du quotidien et voici son témoignage. « Je suis à Abidjan mais je suis parti de chez moi. Je vis reclus quelque part ainsi que tous mes collègues d’ailleurs. J’ai un collègue qui a voulu rester chez lui, il pensait qu’il échapperait mais il a reçu la visite des gens et aujourd’hui sa maison est mise à sac. Tout le monde a reçu des menaces et c’est des coups de téléphone : ‘’on va vous faire la peau’’ ! Les menaces se sont accrues quand le Président a été arrêté ». Notons que le siège du quotidien a été saccagé et la reprise ne sera effective que lorsque le journal aura pu au moins reconstituer sa rédaction. Pour le Directeur de Publication si le siège a été saccagé c’est que quelque part les journalistes sont eux-mêmes attendus au tournant. « Nous n’allons pas baisser les bras : la démocratie doit continuer et pour qu’elle puisse continuer il faut que la presse vive et de tous les bords » a-t-il ajouté.

Dénis Kah Zion, premier responsable du GEPCI appelle les journalistes pro-gbagbo à sortir de la peur pour exercer librement leur métier. Il souhaite que les nouvelles autorités prennent toutes les dispositions sécuritaires nécessaires pour protéger et garantir la liberté d’exercer et de paraître à toutes les structures de presse en Côte d’Ivoire. « Nos amis qui sont du camp Gbagbo sont habités par une peur que j’estime légitime. Nous lançons donc un appel à tous, pour que ceux qui ont des comptes à régler avec nos confrères du camp Gbagbo abandonnent ce chemin et permettent à nos confrères d’exercer librement leur travail ». Au-delà de garantir la sécurité des journalistes, les nouvelles autorités Ivoiriennes entendent poursuivre en justice tous les hommes de média qui se sont rendus coupables d’incitation à la haine tribale et à la xénophobie. Ce cas n’est pas une exception dans le monde contrairement à ce que certains journalistes pensent. Au Rwanda les bailleurs de fond et journalistes de radio milles collines ont été épinglé un par un par le tribunal spécial pour le Rwanda. Même cas de figure au Kenya où des journalistes, lors de la crise post-électorale ont contribué à attiser la haine. Ces derniers sont derrières les barreaux ! Chacun sait quel a été son rôle dans cette crise : la profession de journaliste confère une certaine protection au plan juridique mais au-delà chacun peut subir les rigueurs de la loi.

Suy Kahofi

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