Femmes Ivoiriennes et prise de décision

8 mars 2013

Femmes Ivoiriennes et prise de décision

Piliers de nos Nations, les femmes méritent de diriger les instances de prise de décision
Piliers de nos Nations, les femmes méritent de diriger les instances de prise de décision

Il y a eu certes des avancées pour la promotion de leurs droits mais les femmes ivoiriennes sont conscientes que des batailles encore plus importantes sont à remporter. Les femmes savent que leur présence au sein des instances de prise de décision peut faire bouger les lignes. Mais comment parvenir à intégrer ces instances de prise de décision quand rares sont les femmes qui sont choisies par les hommes ? La question mérite d’être posée !Avec une présence estimée à 12% au parlement, 5 ministres dans un gouvernement de 26 membres, aucune femme présidente de conseil régional ni même membre du conseil constitutionnel, les femmes Ivoiriennes reconnaissons-le sont très peu présentes ou même pas du tout dans les organes de prise décision. Cette sous-représentation est l’origine d’un retard immense dans l’application des textes de loi pour la promotion des droits de la femme ratifié par le pays au plan international et continental. Les nombreuses politiques pour « genrer » la fonction public, le parlement et les instances de prise de décision politique, économique et social n’ont pas encore porté de fruits.

Pour Nathalie Koné la Directrice Exécutive du CEFCI, (le Centre Féminin pour la Démocratie et les Droits Humains en Côte d’Ivoire), « le poids de la tradition ivoirienne qui veut que les femmes soient toujours dans l’ombre des hommes » explique en grande partie cette situation. Ce machisme quasi institutionnalisé a fini par confiner les femmes dans un véritable complexe d’infériorité. Dans les partis politiques ou les entreprises, rares sont les femmes ivoiriennes qui osent s’engager pour briser ce tabou. Namizata Sangaré est la Présidente de l’OFACI, (l’organisation des femmes actives de Côte d’Ivoire, la Côte d’Ivoire) et elle estime que les autorités Ivoiriennes doivent s’engager dans une autre forme de promotion de la gente féminine. « Cette promotion passe par une application pure et simple des textes contraignants de la CEDEF » soutient la Présidente de l’OFACI. Il s’agit d’une convention sur l’élimination de toutes les discriminations à l’égard des femmes. Un instrument spécifiquement lié aux droits des femmes qui a été adopté par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1979 et dont la Côte d’Ivoire est devenue Etat-partie le 18 décembre 1995. A défaut d’avoir des hommes disposés d’eux-mêmes à promouvoir le genre dans les instances de prise de décision, les femmes ivoiriennes estiment que les textes de lois plus strictes doivent être appliqués par l’instauration du quota homme-femme à tous les niveaux. Ce point de vue est également celui d’Aminata Kassé Faye, Directrice du NDI (National Democratic Institut) pour le Burkina Faso. « Il faut une réelle volonté politique pour que les choses changent. Les femmes ne doivent plus être considérées comme un bétail électoral ou celles qui sont bonne à chanter lors des meetings. Il faut que des lois sur la parité soient adoptées par nos Assemblées Nationales pour que l’équilibre des genres soit respecté ».

Cet équilibre dans les instances de prise de décision pourra mettre un point à des fléaux comme les violences sexuelles et physiques à l’égard des femmes Ivoiriennes, violences qui ont pris une ascension assez inquiétante.

SUY Kahofi

Partagez

Commentaires