Rien ne se perd, tout peut encore servir !

13 septembre 2012

Rien ne se perd, tout peut encore servir !

Le tri, une alternative dans la gestion des ordures

Les dépotoirs sauvages d’ordures pourront-ils disparaître un jour du paysage urbain africain ? Oui. A condition d’opter pour une meilleure politique de gestion des déchets et des ordures ménagères qui représentent une part importante de ce que nous jetons. Pour arriver à gérer efficacement les ordures en milieu urbain et surtout en tirer profit, nombreux sont les spécialistes qui misent sur le tri des ordures pour une meilleure exploitation. A ce niveau, quatre types de déchets ménagers et de consommation courante sont répertoriés : le plastique, les métaux, le papier et les déchets alimentaires.

Le plastique, les métaux et le papier au recyclage

Sur le célèbre dépotoir d’Akouédo à Abidjan, des familles entières sont présentes sur les tas d’ordures et vivent de menu objets récupérés. En plus du fer et de l’aluminium, le plastique est la matière qu’on recherche le plus ici. « On recherche des sacs plastiques et les sachets pour une entreprise qui les achète au kilo pour les recycler», souligne Dian Baldé, ressortissant burkinabé avant de conclure «l’aluminium est acheté par les forgerons et le fer par les ferrailleurs qui le revendent à la forge ». Les métaux et surtout le plastique ont une durée de vie assez importante et constitue une source de pollution à grande échelle et à long terme. Ainsi trois matières qui se décomposent difficilement arrivent à trouver des collecteurs, une fois sur les décharges. Ce qui rend difficile la récupération de ces composants, c’est qu’ils sont mélangés au ramassage à plusieurs autres types d’ordures. « Pour enlever les sachets (le plastique) il faut fouiller longtemps : on peut seulement prendre ceux sont au dessus mais les autres restent enfouis », souligne Grah Sidonie. Comment rendre les matières recyclables accessibles ? L’ONG ADDA (Agir pour le Développement Durable en Afrique) a une solution. « Puisque nous savons que ces matières peuvent être recyclées, il faut les sélectionner en amont par un tri. Un sachet poubelle d’une couleur pour chacune d’entre elle. Les services de ramassage et les entreprises pourront facilement les récupérer », soutient Charles Zadi, Président de ladite ONG. «Quand au papier, le fait qu’il ne soit plus souillé par d’autre matière pourra faciliter son recyclage pour permettre une meilleure préservation de nos forêts », conclu t-il.

De la biomasse par les ordures ménagères

Le plastique, les métaux et le papier ayant trouvé une seconde vie, reste à rendre utile les ordures ménagères et les autres déchets non industriels. A ce niveau, la production de biomasse semble être la solution. En construisant des centres d’enfouissement modernes, les déchets pourront contribuer à la production d’énergie électrique par le biogaz et la méthanisation de ceux-ci pourront alimenter les ménages en gaz domestique. En Côte d’Ivoire, le BNEDT (Bureau National d’Etude Technique et de Développement) qui explore le champ des énergies renouvelables entend faire d’ici quelques années de la production de la biomasse une alternative à l’énergie hydro-électrique. L’étape la plus importante sera pour le moment de convaincre les ménages sur l’utilité du tri des déchets urbains.

SUY Kahofi

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