Au cœur du calvaire des locataires Abidjanais (rififi acte 1)

30 juin 2012

Au cœur du calvaire des locataires Abidjanais (rififi acte 1)

Ces nouvelles maisons offriront-elles le confort aux locataires?

Rivera CIAD, un nouveau quartier d’Abidjan où des maisons sortent de terre chaque jour. Belles en apparence, ces maisons sont pour les nouveaux locataires une véritable source de problème au quotidien. Le vécu des locataires abidjanais ne s’est pas amélioré depuis des années bien au contraire. Qu’on soit locataire d’une maison dans les nouveaux quartiers ou d’une vieille bâtisse les problèmes sont partout les mêmes.

Alain Serges N’DA vit depuis 3 mois dans un studio à Anono Extension. Cette demeure qu’il est le premier à occuper depuis sa construction ne lui a pas garanti l’aisance tant espérée. « Je me disais que je n’aura pas de problèmes puisse que la maison est neuve mais il fallu juste deux semaines pour que la douche soit impraticable, les serrures et poignets ont suivi et les circuits électriques continue de me mener la vie dure. Je remplace les ampoules à chaque arrêt et puis il y a de l’électricité dans une seule partie de la maison ». Lorsque nous observons le matériel utilisé dans la construction, nous nous rendons compte qu’il est de basse qualité. En effet les propriétaires de ces nouvelles maisons louent les terrains avec des autochtones ou des privés. Les contrats varient entre 7 et 15 ans. Il faut donc vite construire pour espérer rentabiliser son investissement. Dans ces conditions, l’entrepreneur se rabat sur des matériaux à moindre coût qui tiennent à peine une fois la maison achevée.

Blah Sonia et sa sœur partagent une deux pièces. Elles témoignent des difficultés qu’elles vivent chaque jour. « Nous sommes en train de construire de nouveau cette maison. En six mois les travaux de plomberies et d’étanchéité nous ont coûté au moins 113.000 F cfa soit deux mensualités et demi. Les carreaux au sol s’enlèvent et lorsque vous prenez une douche le nivellement est si mauvais que vous devez revenir essuyer la chambre inondée ». Certains propriétaires font la sourde oreille face à ces problèmes que vivent les locataires. Leur seule inquiétude c’est que le loyer soit payé à temps. D’autres acceptent de rembourser les travaux des locataires sous forme de rabattement du loyer. Certains locataires par contre ne s’épuisent plus et utilisent un autre moyen de communication comme Privat Amani. « Moi, réparer une maison ? Qu’elle s’écroule ! Je suis fatigué de faire le travail des autres en plus de payer un loyer. Quand il y a un problème, je laisse le temps dégrader tout. Quand Monsieur va se rendre compte que sa maison tombe en ruine il va vite réagir ». Une solution radicale mais qui fait souvent réagir !

Les propriétaires doivent faire un effort pour rendre leurs maisons plus agréables. Ils doivent surtout accepter de loger toutes ces familles dans de bonnes conditions comme si c’était leurs propres familles qui venaient occuper ces maisons. Certains commencent à le faire parce que vivant dans le même espace que les locataires, d’autres continuent de garder le silence face aux souffrances des locataires.

SUY Kahofi

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