7 mars 2012

1 milliard pour une fréquence télé en Côte d’Ivoire !

 

Ibrahim SY Savané Président de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle

Les professionnels des médias sont impatients de voir la loi sur l’audiovisuelle de 2004 porter très rapidement ses fruits surtout au niveau du processus de libéralisation de l’espace audiovisuel. Sur ce dossier les choses avancent plutôt bien et la HACA (Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle) est aujourd’hui à même d’avancer certains chiffres liés au processus. A titre d’exemple les dispositions techniques de la Côte d’Ivoire lui permettent d’autoriser 5 nouvelles fréquences pour les télévisions. Il y a six mois environ la caution pour le dossier de demande de fréquence était à 500 millions, aujourd’hui il est passé à 1 milliard de CFA ! Les autorités Ivoiriennes veulent avoir la certitude que les demandeurs réuniront les moyens techniques et financiers pour pouvoir pérenniser la vie des télévisions qui seront créées. Pour le Président de la HACA, la Côte d’Ivoire a besoin de médias performants et concurrentiels capables de soutenir son développement économique et culturel. L’Etat Ivoirien ne veut donc pas se lancer dans une aventure sans lendemain mais bien au contraire il veut se donner tous les moyens de réussir sa libéralisation. « Nous sommes en train de recenser les fréquences ensuite nous allons préparer des dossiers d’appel d’offre et une commission de neuf membres va se réunir pour le dépouillement et l’attribution des fréquences. Les promoteurs seront des entrepreneurs audiovisuels à la tête de sociétés bien structurées capables de produire des émissions en adéquation avec les besoins de la population » nous explique Ibrahim SY Savané Président du HACA.

Si le HACA a déjà une idée de ce que doivent être les futures télévisions privées Ivoiriennes, elle n’est toujours pas capable de donner une date précise à laquelle les nouvelles chaînes pourront être visibles sur le petit écran. La raison est toute simple, un certain nombre de décisions administratives qui doivent être prises pour que la libéralisation soit effective n’ont pas totalement abouti. Les décrets ont déjà été signés par le Président de la République mais la commission d’attribution des fréquences n’a pas encore été mise sur pied. « Je ne peux pas vous donner une date précise à laquelle la commission d’attribution des fréquences pourra siéger mais je peux vous garantir que toutes les parties-prenantes dans le processus sont à pied d’œuvre pour que cette commission soit opérationnelle » soutien SY Savané.

Les demandes affluent depuis plusieurs mois au siège de la HACA mais le nombre de ces demandes va certainement s’amenuiser au fur et à mesure que les conditions d’obtention des fréquences seront rendues publiques. Celles qui sont déjà connues sont les suivantes : le demandeur doit être une société de droit Ivoirien, avoir un cautionnement d’un milliard, être capable de payer des redevances annuelles qui avoisinent les 100 millions voir plus…La décision consolidant ces mesures a été déjà prise en Conseil des Ministres et tout promoteur qui frappera désormais à la porte du HACA évoluera en terrain connu. La grogne se fait déjà entendre au sein de la classe des professionnels des médias, certains estiment qu’il s’agit d’une loi faite pour proposer une libéralisation sur papier et vicier l’esprit de libre concurrence qui est sensé prévaloir dans l’univers de la communication.

SUY Kahofi

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Commentaires

Judyk Dahé
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erci frangin pour ce soutien en acceptant volontiers de publier ce papier sur ton Blog. juste te rappeler que tu donnera une communication à la formation de ces urgentistes.Merci