La concubine privée de tous ses droits !

SOS
22 février 2012

La concubine privée de tous ses droits !

 

La violence est le quotidien de nombreuses femmes !

Elles sont nombreuses en Côte d’Ivoire ces femmes à qui des hommes ont fait miroiter monts et merveilles pour les appâter en vue de les attirer dans une vie de couple où il existait déjà une autre relation. Elles vivent depuis plusieurs années en concubinage une forme d’union que les lois Ivoiriennes ne reconnaissent pas. Privées de tous leurs droits elles vivent le calvaire à l’image d’Aïcha une jeune mère. Son homme moins âgé que la première concubine était soumis aux caprices de cette dernière. Résultats : la violence au quotidien malgré que la pauvre Aïcha attendait un enfant ! Par chance elle n’a vécu qu’une seule année de concubinage mais ce moment de sa vie fut marquée par l’angoisse, la tristesse et l’amertume. « Je vivais avec ce dernier qui avait déjà une copine : j’ignorais tout de cette relation. Il m’avait fait croire qu’ils avaient des problèmes et qu’ils envisageaient se séparer. Une fois que je suis arrivée chez lui j’ai constaté que ‘’l’autre’’ était toujours là ! Il me frappait, me maltraitait, il faisait des sorties nocturnes et quand je me plaignais il me battait. Il me demandait tout le temps de retourner chez moi » soutien Aïcha.

Aïcha n’a pas vraiment choisi cette vie. Son père trouvait qu’à 27 ans il était impératif pour elle de se trouver un homme. Enceinte, elle profite de sa grossesse pour s’incruster dans la vie de l’homme qu’elle croyait être le sien. Portant une grossesse presqu’à son terme et malmené par son homme elle décide de se tirer de cet enfer. Elle soutire la somme de 300.000 f CFA à son ‘’conjoint’’ et s’enfuit de la maison. « J’ai pris cet argent parce que je ne supportais plus de vivre sous le poids des coups et des bastonnades au quotidien. Il me demandait de retourner en famille et moi je lui demandais de me donner de l’argent pour que je puisse le quitter. Il n’a jamais voulu me donner quoi que ce soit et si j’ai pris cette somme de 300.000 c’est parce que je voulais surtout avoir quelque chose pour accoucher dans de bonnes conditions ! » nous explique la jeune femme. Aïcha part de la maison de son homme où elle n’avait aucun droit pour trouver refuge chez une amie mais sa cavale ne fut que de courte durée puisse que son homme décide de porter plainte dans un commissariat de Police. La convocation loin d’être au nom d’Aïcha est adressée à sa jeune camarade qui l’héberge : elle est accusée de complicité de vol ! Aïcha refusant de voir son amie payer pour son acte se rend à la Police. « J’ai confirmé à l’officier que j’avais bien pris la somme de 300.000 mais lorsque j’ai pris cet argent je l’ai informé. L’officier m’a tout simplement dit que c’est un vol. Mon ‘’conjoint’’ a aussitôt demandé que je sois mise en prison si je refusais de rendre son argent ! ». Aïcha passera 30 minutes avec sa grossesse de 7 mois derrière les barreaux, une éternité pour elle, le moment le plus triste de sa vie nous dira la jeune maman.

Son homme furieux débarque au poste de Police avec l’autre concubine : il retire sa plainte mais se désengage de la grossesse. Aïcha désormais toute seule utilisera les 300.000 f CFA pour ses soins médicaux jusqu’à l’accouchement. Jusqu’à ce jour sa petite fille n’a pas un extrait d’acte de naissance : le père refusant de s’occuper de sa progéniture. « Lorsque que j’ai accouché il m’a appelé un jour pour connaître le sexe de l’enfant. Depuis qu’il a su qu’il s’agissait d’une fille il ne m’a plus rappelé ! » nous confie Aïcha. Il nous dira par la suite qu’un ami de son ‘’conjoint’’ a tenté une médiation secrète pour que le père puisse reconnaître l’enfant. Aïcha s’oppose et soutient que si tout ce passe en cachette le père pourra tôt ou tard se désengager une nouvelle fois. Aïcha, à moins d’un sursaut d’orgueil de la part de son ex-conjoint ne pourra jamais saisir la justice pour obtenir une pension alimentaire pour sa fille. Sa petite fille n’ayant pas été reconnue par son père, sera aussi privé de tous ces droits. Le père d’Aïcha conscient d’avoir poussé sa fille à l’erreur en l’obligeant à vivre avec un homme a décidé de l’accueillir de nouveau sous son toit !

SUY Kahofi

 

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