Un patron de presse interpelé par la DST Ivoirienne puis relâché

2 février 2012

Un patron de presse interpelé par la DST Ivoirienne puis relâché

 

La Une incriminée du quotidien Le Patriote

Le Directeur de Publication d’un quotidien pro-ouattara en détention, l’annonce a surpris plus d’un ivoirien mais cette interpellation selon les autorités judiciaires est fondée. Comme le scandale de la filière café-cacao qui a conduit le journaliste Théophile Kouamouo et deux de ses collaborateurs en prison suite à une fuite de document du bureau du procureur, c’est encore une divulgation par voie de presse d’un document officiel qui est au cœur de cette énième arrestation d’un patron de presse. Charles Sanga, Directeur de Publication du quotidien Le Patriote a été arrêté à Abidjan, dans la soirée du 31 janvier 2012 par la Direction de la surveillance du territoire (DST) pour avoir rendu public la décision finale du Conseil Constitutionnel sur les résultats des législatives avant la conférence de presse officielle de l’institution.

L’article au cœur de l’interpellation est signé d’un collaborateur de Sanga, Jean-Claude Coulibaly et celui-ci, le 31 janvier au matin annonçait en exclusivité l’invalidation de 11 sièges au parlement. La DST, reprochent donc au journal Le Patriote la « publication d’informations confidentielles » et exigent que le quotidien révèle ses sources, ce que le Directeur de Publication Charles Sanga refuse conformément à la loi sur la presse de 2004. Pour reporter Sans Frontière « Si Le Patriote a enfreint la loi en publiant des informations avant l’autorité habilitée à le faire, le journal peut être sanctionné, mais certainement pas par une privation de liberté de son responsable ni de l’auteur de l’article. En outre, le fait que la DST veuille contraindre le directeur du quotidien Le Patriote à révéler ses sources viole un principe élémentaire de la liberté de la presse », a tenu à souligner l’organisation de défense des droits des journalistes.

Le Président Alassane à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux de nouvel an à la presse avait pris l’engagement solennel de garanti la liberté de la presse mais trois semaines après cette profession de foi un journaliste se retrouve en détention. La liberté promise est-elle une liberté dans les fers et derrière les barreaux ? Difficile de répondre à cette question comme il est de plus en plus difficile d’être journaliste et d’exercer librement son métier en Côte d’Ivoire.

SUY Kahofi

 

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