Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes : déclaration de l’OFACI

25 novembre 2011

Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes : déclaration de l’OFACI

 

Nous ne pouvons pas prétendre les aimer et les bâillonner !

Le 25 novembre marque la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Cette journée tire son origine des années 60.

En effet, le 25 novembre 1960 trois sœurs, Patricia, Minerva et Maria Theresa Mirabal militantes dominicaine, furent brutalement assassinées sur les ordres du dictateur et chef de l’Etat, Raphaël TRUJILLO (république Dominicaine) participant activement aux actions politiques menées contre le régime en place.

Elles furent de ce fait, persécutées par le régime TRUJILLO et incarcérées à plusieurs reprises, devenant ainsi des symboles de résistance à la dictature du régime de TRUJILLO. Leur assassinat causa un choc énorme à la population toute entière et fut l’un des facteurs qui déclenchèrent un mouvement anti-TRUJILLO.

 

Ceci dit les sœurs Mirabal symbolisent aussi bien la résistance d’un peuple que la résistance des femmes, c’est tout naturellement qu’il fut décidé à l’issu de la 1ère rencontre Féministe en 1981 en Colombie pour l’Amérique latine et les caraïbes de faire du 25 novembre la journée de l’élimination de la violence à l’égard des Femmes.

Dans le souci de trouver des stratégies efficaces de prévention et d’éradication de cette pratique, plusieurs conférences internationales dont la conférence de Viennes sur les droits humains, tenue en 1993, la Conférence du Caire sur la population et le développement, tenue en 1994 et la conférence de Pékin sur les femmes, tenue en 1995. Ces différentes rencontres au plan international, ont poussé les Nations Unies dans leur résolution 54/14, issue de l’Assemblée Générale du 17 décembre 1999, à fixer le 25 novembre comme journée internationale pour l’élimination de la violence à  l’égard des femmes ; invitant alors les gouvernements et les ONG à organiser ce jour-là les activités destinées à sensibiliser l’opinion publique sur ce phénomène.

Cette journée est importante d’autant plus qu’elle marque le début des 16 jours d’activismes contre la violence sexiste, jusqu’au 10 décembre, où est commémorée la journée internationale des droits de l’Homme. Elle est donc une occasion pour les gouvernements, les organisations internationales et nationales d’éveiller les consciences sur les violences faites aux femmes.

C’est ainsi que de nombreux efforts furent consentis aussi bien par la communauté internationale que par les Etats, ce par l’adoption et la ratification  de conventions en faveur de l’élimination de la violence à l’égard de la femme.

La Côte d’Ivoire s’est également inscrit dans cette lancée, par la ratification de la plupart des conventions visant l’élimination de ce phénomène et a progressivement mis en place une législation et des institutions pour prévenir et réprimer les violences à l’égard des femmes et des enfants. Ainsi, ont été adoptées certaines dispositions, telles l’article 354 du code pénal de 1982 réprimant le viol, la loi n° 98/757 du 23 décembre 1998 réprimant les mutilations génitales assimilées à une forme de violences à l’égard des femmes, la loi n° 98/756 du 23 décembre 1998 réprimant le harcèlement sexuel, le travail forcé et le mariage précoce. Pour une meilleure appropriation du combat contre les violences faites aux femmes par le gouvernement ivoirien, il a été mis en place en 2000, un comité national de lutte contre les violences faites aux femmes (structure rattachée au cabinet du ministre de la famille, de la femme et de l’enfant). A côté de l’action gouvernementale, il faut souligner le rôle important des ONG nationales dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

Cependant, force est de constater que la violence à l’encontre des femmes et des jeunes filles a atteint les proportions croissante dans le monde. Les femmes sont victimes des violences physiques, contrainte à des rapports sexuels ou victime d’autres mauvais traitements souvent dégradants ou inhumains que sont les violences sexuelles, conjugales, les abus psychologiques et émotifs, la prostitution forcée, le harcèlement sexuel et les pratiques traditionnelles néfastes (les mutilations génitales féminines, les mariages forcés, ou le lévirat etc).

En ce jour où le monde entier célèbre cette journée autour du thème:

«  De la paix à la maison à la paix dans le monde: Défions le militarisme et finissons-en avec la violence faite aux femmes », il nous apparaît opportun d’approfondir nos réflexions sur l’importance de la paix dans la famille c’est-à-dire, la micro société où naissent les individus qui deviennent des citoyens de demain. La famille est donc le lieu privilégié où l’Homme forge son caractère soit par la culture de la paix, soit par la culture de la violence. Elle est de ce fait, le cadre de transformation de l’Homme.

Le thème de l’année 2011 cadre bien avec la situation de la Côte d’Ivoire. La crise que vient de traverser notre pays, démontre bien la limite des familles dans leur rôle d’éducation et de socialisation de l’ivoirien à la culture de paix. C’est pourquoi, au moment où le monde entier célèbre cette journée, au moment où la Côte d’Ivoire renoue avec sa paix d’atan, l’OFACI interpelle les femmes, mères et épouses à jouer pleinement ce rôle d’éducateur qui est le leur. L’OFACI voudrait inviter chaque acteur de la société à  rechercher la paix au sein de sa  famille dans le but de la propager dans le monde. Et ce par l’engagement à lutter contre toutes les formes de violences à l’égard des femmes, socle de toute société. D’où la nécessité de faire de cette lutte un cheval de bataille, afin que le monde soit une havre de paix.

C’est pourquoi l’OFACI, tout en encourageant le gouvernement ivoirien dans son élan de recherche de paix, souhaite que les auteurs des violences faites aux femmes soient punis.

Que des dispositions soient prises pour prévenir les cas de violences à l’encontre des femmes et bien plus, à promouvoir et à protéger les droits de ces dernières pour que la nation retrouve la paix tant recherchée.

 

Fait à Abidjan le 25 novembre 2011

 

SANGARE Namizata

 

 

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