Le RASALAO plaide pour une action coordonnée sur les armes légères

26 octobre 2011

Le RASALAO plaide pour une action coordonnée sur les armes légères

 

Michèle Pépé Présidente du RASALAO-CI

Selon les rapports du Réseau d’Action sur les Armes Légères en Afrique de l’Ouest en abrégé RASALAO la situation sur la prolifération des armes légères et de petits calibres est devenue plus qu’inquiétante en Côte d’Ivoire. « La situation était préoccupante avant la crise et maintenant je dois reconnaitre qu’elle est TRES préoccupante » déclare d’entrée de jeu Mme Michèle Pépé présidente de RASALAO Côte d’Ivoire. Cette circulation des armes légères et le manque de structure de contrôle fait planer sur la Côte d’Ivoire une réelle menace. « Il est évident qu’il existe un lien avéré entre la circulation des armes légères et le fort taux de criminalité dans le pays. Les prisons ont été toutes ouvertes à l’occasion de la crise : des prisonniers se sont retrouvés avec des armes et en uniforme aussi bien du côté des FRCI que des groupes armés incontrôlés » nous explique Michèle Pépé. Les armes se retrouvent donc entre les mains des personnes peu recommandables et cela menace aussi bien la sécurité des personnes mais également la stabilité même du pays.

Depuis la fin de la crise, le RASALAO a fait un constat très amer celui d’un manque de coordination dans la politique nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petits calibres. « Chacun collecte des armes : l’ONUCI, les FRCI, les communautés…tout le monde collecte ce qu’il peut or c’est ce qui rend difficile le contrôle sur ces armes » soutien Michèle Pépé. Le RASALAO-CI estime que pour mettre un point final au climat d’insécurité dans le pays il faut militer en faveur d’un triptyque entre la Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération et la Circulation Illicite des Armes Légères en Côte d’Ivoire (COM NAT-CI), le RASALAO et l’Etat de Côte d’Ivoire appuyé par ses partenaires au développement. « La CEDEAO dont la Côte d’Ivoire est membre peut se venter d’avoir produit un instrument contraignant et certainement le mieux fournit au monde sur la question de la circulation des armes légères. Il faut donc que la CEDEAO demande aux Etats membres d’appliquer ces textes » souligne Michèle Pépé. Selon les textes de la CEDEAO les activités de collecte des armes légères doivent être piloté par les Commissions Nationales de Lutte contre la Prolifération et la Circulation Illicite des Armes Légères de chaque pays or ce n’est pas le cas en Côte d’Ivoire. Michèle Pépé estime que la Commission Nationale doit être outillée et mis à contribution pour pouvoir jouer pleinement le rôle qui est le sien. La situation de la circulation des armes légères en Côte d’Ivoire est inquiétante dans la mesure où en basculant dans la violence le pays vient agrandir l’espace au sein de la CEDEAO menacé par les armes légères. Cet espace s’étant désormais de la zone sud du Sénégal (Casamance) à la frontière est de la Côte d’Ivoire. La présence des armes légères fragilise le retour à la paix en Côte d’Ivoire notamment dans l’ouest où des bandes armées sont encore actives.

Les organisations sous régionales doivent se bouger sur la question de la circulation des armes légères car avec la fin de la crise en Lybie se sont plusieurs tonnes d’armes et de munition appartenant aux ex-combattants libyens et autres mercenaires qui sont déjà dans l’espace CEDEAO.

SUY Kahofi

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