Le REECI menace AMNESTY Côte d’Ivoire

24 août 2011

Le REECI menace AMNESTY Côte d’Ivoire

Pour le REECI le rapport d’AMNESTY est un tissu de mensonge

Le second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire a été suivi par une vague de violences. Ces violences, qui ont opposé les partisans du Président sortant, Laurent GBAGBO qui refusait de reconnaître les résultats des urnes, à ceux du Président élu, Alassane OUATTARA, ont été marquées par de graves violations des droits humains. Cette situation a obligé plusieurs organisations des droits humains à mener des investigations et à publier des rapports sur ces graves faits et de donner des indications sur les éventuels auteurs de ces violations. C’est le cas d’AMNESTY INTERNATIONAL qui a publié divers rapports depuis le déclenchement de la crise post électorale dont les deux (02) derniers ont été rendus publics respectivement en juin et juillet 2011.  A la surprise générale des organisations de la société civile (OSC), la section ivoirienne de AMNESTY INTERNATIONAL fait l’objet de nombreuses menaces. Face à ces menaces, les responsables des organisations de promotion, de protection et de défense des droits humains se sont réunies le 22 Août 2011 à Abidjan pour examiner la situation. Suite à cette rencontre, ils ont décidé de tenir le présent point de presse.

LES FAITS

Les menaces successives reçues par la section ivoirienne d’Amnesty International sont :

  • une première lettre de menace datée du 30 juin 2011 adressée par « le Réseau des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire » en abrégé REECI.
  • une seconde lettre de menace émanant du même réseau a été envoyée le 05 Août 2011.
  • Enfin, poursuivant sur sa lancée, le REECI, a fait une déclaration publique sur les antennes de la RTI le 15 Août 2011, dont la principale cible a été Amnesty International à travers sa section ivoirienne.

Rappelons que suite à la première menace, les responsables de la Section Ivoirienne d’Amnesty International ont eu des séances de travail avec les autorités ivoiriennes suivantes :

  • le Ministre des Droits de l’Homme et des libertés publiques le 14 Juillet 2011
  • le Directeur de Cabinet du Ministre d’état, garde des sceaux, Ministre de la Justice le 26 Juillet 2011,
  • le Directeur de Cabinet du Ministre d’état, Ministre de l’Intérieur le 03 Août 2011,
  • et la Direction générale de la Police Nationale le 28 Juillet 2011.

Ces séances avaient pour objectif d’attirer l’attention des Autorités ivoiriennes sur ces menaces afin qu’elles prennent les dispositions idoines pour permettre que les dirigeants et militants Amnesty Côte d’Ivoire travaille quiétude. Malgré ces démarches effectuées en direction des plus Hautes Autorités de la Côte d’Ivoire, le REECI a adressé une dernière menace faisant état de la tenue d’un sit-in le jeudi 25 Août 2011 de 10 heures à 16 heures devant le siège de la Section Ivoirienne d’Amnesty International. Pire, la RTI 1 s’est faite complice d’une telle entreprise en diffusant sur ses antennes l’appel à manifester devant les locaux d’Amnesty Côte d’Ivoire. La CIDDH voudrait également rappeler que par le passé la LIDHO et l’APDH, qui sont des organisations de promotion, de protection et de défense des droits humains ont été victimes d’actes de violences et de cambriolage de la part d’un autre groupe d’étudiants.

Observations

Au regard de ce qui précède, la CIDDH :

  • note avec tristesse cette escalade de menaces à l’encontre d’Organisations de la Société civile. Ces actes constituent un risque pour des activités sereines des organisations de promotion, de protection et de défense des droits humains.
  • proteste ces actes susceptibles de porter atteinte à la Déclaration des Nations Unies sur les Défenseurs des Droits Humains (DDH) dont l’Etat de Côte d’Ivoire doit veiller à la bonne application.
  • déplore que malgré toutes les démarches entreprises auprès des autorités publiques, le REECI persiste à tenir un sit-in et que la RTI 1 puisse servir de canal d’informations à cet effet.

Suite à ce qui précède, la CIDDH prend à témoin l’opinion nationale et internationale et après consultations des responsables des organisations de droits humains (voir Annexe), fait les recommandations suivantes :

RECOMMANDATIONS

Au Président de la République

La prise en considération des faits rapportés dans la présente déclaration afin de garantir la sécurité et la protection des DDH.

Au Gouvernement

Le respect, en toutes circonstances, des procédures et des garanties accordées aux organisations de promotion, de protection et de défense des droits humains.

La prise de sanctions appropriées à l’encontre de toutes personnes qui se rendraient coupables de violations des Droits Humains notamment en s’attaquant au défenseurs des droits humains.

La prise de toutes mesures idoines pour préserver et garantir les activités des organisations de droits humains.

A la RTI1

D’éviter la diffusion de messages de menace à l’encontre des défenseurs des droits humains.

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