Radios de proximité : le silence radio
Au compteur des entreprises sinistrées durant la crise post-électorale que la Côte d’Ivoire a connue figure les radios de proximité, chaînes privées et publiques communautaires confondues. Ces radios qui assuraient l’animation des communes et la sensibilisation des masses garderont pour certaines le silence. La durée peut-être longue en fonction des préjudices subits par les stations. 13 radios de proximité en Côte d’Ivoire dont 6 à Abidjan ont été vandalisées ou incendiées. Radio Yopougon et Radio Téré Adjamé sont des exemples vivants du malheur qui frappe l’univers des radios de proximité. Ces deux chaines d’Abidjan qui sont très écoutées ne pourront plus émettre pendant longtemps : matériel emporté et bâtiments incendiés sont le triste décor qu’on peut observer au siège de ces stations. Pire Radio Yopougon a perdu l’un de ses journalistes, tué par des hommes en arme comme le soulignait un rapport de RSF.
Pourquoi s’attaquer à des radios qui servaient toute la communauté ? La réponse est toute simple : les groupes armés pro-ouattara et pro-gbagbo reprochent à ces radios d’être des outils de propagande. Yopougon aurait été le siège du recrutement des miliciens et Téré un média pro-rhdp ! Au-delà de Yopougon et d’Adjamé on citera aussi Radio ATM de Port-Bouët pillée mais elle émet toujours, Radio Arc-en-ciel Abobo et Radio Amitié Williamsville qui ont été durement touchée. La récente tournée de l’URPCI (Union des Radios de Proximité de Côte d’Ivoire) a permis à l’opinion publique de constater l’ampleur des dégâts. Les privés et les mairies ne pourront pas eux seuls remettre en marche ces stations. Remettre en route de telles stations nécessiterait des investissements bruts compris entre 15 et 20 million ! Pas du tout évident de réunir de telles sommes pour les municipalités dans le contexte de sortie en Côte d’Ivoire. Après avoir constaté cette triste situation dans l’univers des médias Ivoiriens, M. Bamba au nom des responsables de l’URPCI a eu ce message à l’endroit des nouvelles autorités Ivoiriennes. « Les radios ont joué un rôle important dans l’accomplissement de l’audience foraine, l’identification, le retour de la paix et la cohésion sociale. C’est pourquoi nous demandons aux autorités publiques de donner un coup de main à ces entreprises afin qu’elles puissent être viable pour relever les défis à venir ». Il faut donc des ressources aux radios de proximité pour qu’elles puissent redonner de la voix et jouer pleinement leur rôle dans le processus de réconciliation nationale car en Côte d’Ivoire les radios sont un puissant catalyseur entre les élus et les administrés.
Suy Kahofi
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