Investiture du chef de l’Etat Ivoirien : l’envers de la médaille
Aucun Ivoirien n’a voulu se faire raconter la cérémonie d’investiture du Docteur Alassane Ouattara. Yamoussoukro, la capitale politique Ivoirienne était pleine de monde : certains observateurs avancent le chiffre 150.000 à 200.000 visiteurs voir plus ! La fête fut belle, du moins pour le côté cérémonie d’investiture mais pour ce qui est des réalités sur le terrain, les choses étaient très différentes. Deux problèmes se sont posés : celui de la nourriture et de l’hébergement. Alors quand chacun veut dormir, l’Etat sort ses griffes et passe en mode réquisition ‘’pour raison d’Etat’’.
Officiellement la ville de Yamoussoukro compte un peu plus de 1773 chambres d’hôtel. 2/3 des chambres étaient réservées depuis deux mois. Il fallait donc se rabattre sur les 1/3 restants et voir comment louer des chambres à des particuliers. Vu l’affluence le gouvernement réquisitionne les dernières chambres des hôtels de luxe. « Monsieur pour des raisons d’Etat nous vous prions de considérer que cet hôtel est réquisitionné » avait lancé le fonctionnaire du protocole d’Etat au propriétaire d’un hôtel. Ce dernier s’est vu obligé de rendre l’intégralité de l’argent des clients qui avaient réservé sur 3 jours ! A Yamoussoukro, le temps d’une investiture les prix de location ont été multipliés par 1000 ! Une villa sur les hauteurs du bas vert a été louée à 500.000 f, 1.000.000 pour une autre résidence au quartier des 220 logements. Les chambres de particuliers dans des quartiers populaires à 40.000, 35.000 f ou 25.000 f la nuit. Les prix ne se discutent pas : c’est à prendre ou à laisser ! Faute d’avoir eu un dortoir certains ont passé la nuit dans leurs véhicules, d’autres dans les bus, les cars, à la belle étoile sur les larges boulevards de la ville ou dans des maquis buvant la bière pour tuer le temps jusqu’au petit matin.
La bière et l’alcool ont coulé : même les maquis crées spécialement pour l’investiture ont refusé du monde. Difficile de s’asseoir, de trouver une table ou même un verre. Chez Georges à l’espace Hollywood il fallait patienter et s’armer de courage pour déguster un poulet, un poisson ou des brochettes. Ici comme dans tous les espaces le personnel a été renforcé. Il fallait souvent jouer des coudes, être patient et déterminé pour manger : il nous a été donné de voir des ‘’tontons’’ en costard veiller sur leurs tranches de poulet alors qu’ils étaient sur le barbecue. L’offre étant supérieur à la demande, les prix ont été majorés mais là aussi des clients à force de faire le tour des maquis et restaurants ont dû dormir le ventre creux ! Malgré tous ces petits soucis les Ivoiriens qui ont fait le déplacement vers Yamoussoukro ont vécu un moment inoubliable et c’est ce qui soulage l’infortuné d’un jour.
Suy Kahofi
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